ZNIEFF 730014136
Le Salat et le Lens

(n° regional: Z2PZ0469)

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Cette ZNIEFF correspond à une grande section (partie aval) de la rivière Salat ainsi que du ruisseau le Lens, son affluent. Certains de leurs affluents font aussi partie du site. Le linéaire pris en compte représente 715 ha compris entre 620 et 260 m d’altitude. La limite aval de la ZNIEFF correspond à la confluence du Salat avec le fleuve Garonne.

Certaines prairies riveraines du Lens, plus ou moins humides, hébergent deux espèces à fort intérêt patrimonial : l’Œillet superbe (Dianthus superbus), une espèce protégée à l’échelle nationale, qui se trouve ici en limite d’aire orientale pour les Pyrénées, et l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata subsp. incarnata), une espèce de prairie humide en très forte régression en France. À noter également une station à basse altitude (550 m) de la Valériane des Pyrénées (Valeriana pyrenaica), une espèce montagnarde des bords de rivières et sources, ici en situation abyssale (croissant naturellement plus bas en altitude que le plancher moyen dans une région donnée). Parmi les groupes faunistiques recensés, un des enjeux majeurs de cette ZNIEFF correspond à la présence du Desman des Pyrénées, petit mammifère semi-aquatique endémique des Pyrénées et du quart nord-ouest de la péninsule Ibérique, particulièrement original dans tous les aspects de sa biologie. Étroitement adapté à la vie semi-aquatique, il peuple des cours d’eau à régime hydrologique de type nival de transition à pluvio-nival, dans des massifs montagneux ou de piémont recevant une pluviométrie annuelle supérieure à 1 000 mm. Toutes les perturbations pouvant affecter le fonctionnement des cours d’eau et notamment le fonctionnement hydrologique sont préjudiciables à l’espèce. La pollution, la gestion piscicole, les sports aquatiques, etc. constituent autant de facteurs pouvant affecter de manière négative l’espèce et son habitat. Sur le site, les indices de présence sont fréquemment observés, et les données collectées permettent de considérer l’importance de ce cours d’eau par rapport à l’espèce. Cette zone joue un rôle fonctionnel évident en assurant la connexion avec les habitats aquatiques des autres ZNIEFF, situées notamment en amont. En phase d’extension depuis la fin des années 1990, la Loutre d’Europe est également présente sur le site. Il s’agit d’une espèce également très adaptée à la vie semi-aquatique, mais à régime alimentaire essentiellement piscivore, qui ne présente pas les mêmes exigences que le Desman des Pyrénées. Enfin, des indices de présence attribués au Putois d’Europe sont régulièrement mentionnés le long du Salat. Concernant l’avifaune, des zones de quiétude riveraines des cours d’eau sont favorables à l’installation de deux espèces d’oiseaux. Il s’agit d’une part du Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), plus grand rapace nocturne d’Europe reconnu d’intérêt patrimonial, qui niche ici dans des escarpements qui flanquent le Salat, d’autre part d’une colonie nicheuse et monospécifique de Héron cendré (Ardea cinerea), regroupant plusieurs dizaines de couples. Enfin, la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) a été contactée sur les berges du Salat. D’un point de vue piscicole, parmi les nombreuses espèces présentes, 5 espèces déterminantes affectionnent les eaux claires et bien oxygénées. Parmi celles-ci, on trouve la Lamproie de Planer (Lampetra planeri) et la Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis). Contrairement à la Lamproie fluviatile qui est migratrice, la Lamproie de Planer accomplit son cycle de développement uniquement dans les eaux douces peu profondes. Le Chabot commun (Cottus sp.) se localise préférentiellement dans les parties rapides aux fonds caillouteux, tout comme la Loche franche (Barbatula sp.) qui préfère les zones amont des cours d’eau. Enfin, le Vairon commun (Phoxinus phoxinus) est plutôt présent dans les eaux peu courantes et riches en abris. La bonne qualité des eaux de certains des petites affluents permet le maintien de l’Euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), une espèce fragile, endémique des Pyrénées. Enfin, les prairies humides riveraines accueillent 2 papillons peu communs : le Miroir (Heteropterus morpheus) et l’Azuré des genêts (Plebejus idas). Les berges dénudées des cours d’eau sont favorables au Criquet aigue-marine (Sphingonotus caerulans caerulans), qui affectionne les contextes xériques localement réunis sur ces grèves. Cette diversité biologique très intéressante reste fragile sur ce site, car dépendante de tout aménagement sur les cours d’eau.

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Cette ZNIEFF couvre les linéaires des parties aval du Salat et du Lens, ainsi qu’une partie de leurs affluents (ruisseau de la Tire, aval du Garbet, Goute de Chire...). Les limites amont se situent au niveau du lieu-dit « pont de Taule » pour le Salat et au lieu dit « Bourgès » pour le Lens. La limite aval correspond à la confluence du Salat avec le fleuve Garonne (à proximité de la commune de Roquefort-sur-Garonne). Les limites de cette ZNIEFF ont été établies en fonction de la répartition des espèces aquatiques et semi-aquatiques (Desman, Loutre, piscifaune) mais aussi des espèces des berges. Elle tiennent compte du continuum écologique. De façon générale la zone comprend le lit mineur additionné des cordons boisés de part et d’autre du lit mineur, et est localement élargie aux berges lorsque des enjeux naturels sont présents. La ZNIEFF recoupe le site Natura 2000 « Rivière Salat ».