Le site du « Ségala lotois : bassin versant du Célé » se situe à l’extrémité nord-est du département du Lot, dans la partie de ce département constituée de terrains du socle primaire, sur la bordure occidentale du Massif central. Il s’agit de l’ensemble du chevelu de ruisseaux alimentant la rivière Célé dans sa portion lotoise située en amont de Figeac. Ce site concerne principalement 22 communes lotoises auxquelles s’ajoutent ponctuellement quelques communes cantaliennes situées en tête de vallons. Son altitude varie de 189 à 766 m, avec une moyenne d’environ 440 m et un climat où s’entremêlent les influences atlantiques et montagnardes. La superficie considérée est d’environ 12 573 ha. Les zones cultivées ayant généralement été exclues des limites du site, on obtient un ensemble majoritairement composé de ruisselets, de forêts, de landes et de pelouses acidiphiles plus ou moins humides à tourbeuses.
L’intérêt patrimonial du site est notamment important de par sa richesse en tourbières dont certaines sont encore en très bon état de conservation. Ces tourbières, généralement situées en tête de vallons, portent un grand nombre d’espèces et d’habitats déterminants.
Les communautés à Ossifrage (Narthecium ossifragum), à Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), les radeaux à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et à Comaret (Potentilla palustris) et autres bas-marais acides y abritent des espèces protégées en France telles que les Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) et à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), ou en Midi-Pyrénées telles que le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis) et le Millepertuis des marais (Hypericum elodes). Les buttes de parties sèches y accueillent souvent la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), espèce protégée dans le département du Lot. Les parties les plus humides sont quant à elles favorables au développement de communautés à grandes laîches (magnocariçaies), les Laîches paniculée (Carex paniculata) et à bec (Carex rostrata) étant ici les plus répandues. On y observe aussi en abondance le Lézard vivipare, plus localement le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), le Miroir (Heteropterus morpheus), le Criquet palustre (Chorthippus montanus) et le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii). Les surfaces en eau, bien représentées, voient se développer des herbiers de potamots (Potamogeton sp.) et renoncules aquatiques, avec ici essentiellement la Renoncule de Lenormand (Ranunculus omiophyllus), espèce atlantique fort localisée en Midi-Pyrénées. Les faciès de fermeture de ces tourbières correspondent à des aulnaies et saussaies marécageuses riches en sphaignes (Sphagnum sp.). En périphérie existent généralement des pelouses et landes où l’on peut trouver l’Arnica des montagnes (Arnica montana subsp. montana), composée rare dans le département du Lot. Les forêts sont principalement représentées par de la hêtraie acidiphile dans laquelle existe une grande richesse en coléoptères, avec 5 espèces déterminantes dont Pseudocistela ceramboides. Les parties les plus encaissées des ruisseaux du site portent quelques fougères orophiles rares dans le département, dont les Fougères du hêtre (Phegopteris connectilis) et des montagnes (Oreopteris limbosperma). On y rencontre aussi les montagnardes Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere) et Renoncule à feuilles d’aconit (Ranunculus aconitifolius). Le Célé et ses affluents abritent, en outre, ici de belles populations de Loutre d’Europe qui montre une tendance à la recolonisation, ainsi que l’Anguille et le Chabot commun. Ces espèces restent toutefois vulnérables. De par leurs exigences écologiques en matière de qualité des eaux et d’habitats, toute modification serait préjudiciable à leur maintien. À Saint-Cirgues, quelques pointages de roches ultrabasiques ont permis l’installation d’éléments floristiques typiquement serpentinicoles : Doradille de Maranta (Notholaena marantae), fougère protégée en Midi-Pyrénées, et forme serpentinicole de la Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum), ainsi que Potentille à sept folioles (Potentilla heptaphylla). En marge du site existent quelques pelouses calcicoles annonciatrices des causses voisins ; c’est dans ce contexte qu’ont été notées les pelouses calcaires mésophiles du Mesobromion du Quercy. Aux environs de Figeac sont également présentes quelques landes acides thermophiles où pousse le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), ici dans ses uniques localités lotoises actuellement connues. Notons enfin l’intérêt ornithologique de ce site avec 9 oiseaux déterminants mentionnés. On retrouve des espèces appartenant au cortège dit « d’agrosystème » telles que la Tourterelle des bois, la Huppe fasciée nichant dans les cavités des vieux arbres, le Moineau soulcie souvent proche des habitations (bâtiments d’exploitations agricoles), la Pie-grièche écorcheur sur les zones riches en fourrés, buissons et haies bocagères souvent épineuses pour nicher et établir ses lardoirs, et l’Alouette lulu (Lullula arborea). Les zones d’affleurements rocheux et de falaises proches du site pourraient se révéler être des sites potentiels de chasse et de nidification pour le Faucon pèlerin tandis que les zones boisées, peu fréquentées et proches de zones ouvertes thermophiles riches en reptiles, favoriseraient l’installation du Circaète Jean-le-Blanc. Enfin, les zones forestières plutôt matures accueillent le Pic mar et le Pic noir, nicheur peu commun dans cette région.
L’intérêt patrimonial de ce secteur justifie amplement sa qualification en ZNIEFF.
Les limites du site « Ségala lotois : bassin versant du Célé » sont dictées par le milieu physique. Elles englobent l’ensemble du chevelu de ruisseaux issus de l’entité acide du Ségala lotois et alimentant la rivière Célé, ainsi que la portion lotoise de cette dernière rivière en amont de Figeac. Les zones les plus cultivées ont été exclues des limites du site, donnant ainsi un ensemble majoritairement composé de forêts, landes et pelouses acidiphiles plus ou moins humides à tourbeuses, et de ruisselets.