ZNIEFF 730030303
Pelouses sèches et landes du vallon du Rieu de Paramelle

(n° régional : Z1PZ0299)

Commentaires généraux

Cette zone est située sur la commune de Faycelles, à l’extrémité sud du Limargue, bande de terrains calcaires et marneux du lias (jurassique inférieur) qui sépare les causses de Gramat et de Cajarc des terrains granitiques et métamorphiques du Ségala. Elle comprend une partie des versants calcaires de la moitié amont du vallon du Rieu de Paramelle, ruisseau temporaire affluent du Lot en rive droite. Elle est majoritairement occupée par des pelouses calcaires, pour partie encore pacagées, ainsi que par des landes à Genévrier commun qui prennent un développement important sur les secteurs où la déprise pastorale est déjà assez ancienne. Le délaissement pastoral se traduit également par une nette dynamique de substitution d’une partie des pelouses par une végétation caractéristique des ourlets (lisières herbacées). Encore relativement modeste, la couverture boisée est essentiellement composée de bois de chênes pubescents et d’une plantation de pins. Par essaimage naturel, cette dernière est à l’origine d’un enrésinement progressif des pelouses proches.

Le site possède un intérêt botanique notable. Une partie des pelouses correspond à des formations très sèches du Xerobromion, mais la majorité d’entre elles se rattachent au Mesobromion et sont mésophiles (moyennement sèches), voire temporairement humides lorsqu’elles se développent sur des marnes calcaires retenant l’eau. Ces pelouses hébergent un cortège diversifié d’orchidées, qui comprend, entre autres, l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata), l’Ophrys jaune (Ophrys lutea), le Sérapias langue (Serapias lingua) et la Spiranthe d’automne (Spiranthes spiralis). L’intérêt floristique principal du site réside cependant dans la présence de l’Aster amelle (Aster amellus), ou Marguerite de la Saint-Michel, plante protégée au niveau national, qui abonde localement dans certaines pelouses délaissées, et dans celle du Choin noirâtre (Schoenus nigricans), plante des suintements et sols tourbeux calcaires franchement rare dans le Lot. Cette dernière espèce est présente dans les pelouses à tendance humide du site, et forme même localement, au niveau de pentes marneuses accusées, des peuplements denses qui pourraient représenter une forme relictuelle et appauvrie d’une végétation paratourbeuse alcaline autrefois plus diversifiée. Les bois de chênes ne sont pas non plus sans intérêt puisqu’ils abritent l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla), orchidée discrète assez peu commune. Enfin, une petite source héberge un herbier immergé à Characées (plantes aquatiques proches des algues), type de végétation caractéristique des eaux basiques non polluées. Le site est encore mal connu sur le plan faunistique. Est à mentionner la présence d’une population apparemment florissante d’Azuré du serpolet (Maculinea arion), papillon protégé assez commun sur le Lot calcaire, où il pond sur l’Origan (Origanum vulgare). Sur le site, l’espèce est liée aux milieux hébergeant des peuplements de cette plante : lisières herbacées, pelouses délaissées, et aussi prés soumis à un pacage équin extensif, l’Origan paraissant dédaigné par les chevaux. Un autre papillon protégé, le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), serait à rechercher sur le site où croît localement l’une de ses principales plantes hôtes, la Succise des prés (Succisa pratensis). Parmi les oiseaux fréquentant la zone peuvent être cités l’Alouette lulu, très probablement nicheuse dans certaines pelouses, et le Pic mar, pic assez localisé en Midi-Pyrénées, mais assez commun dans une grande partie du Lot, qui se reproduit probablement dans les bois limitrophes.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation s’appuie essentiellement sur la répartition des pelouses et landes sommitales et de versants qui abritent les espèces remarquables (Aster amelle, Choin noirâtre, Azuré du serpolet). De petits bois distribués en mosaïque avec les formations précédentes sont englobés. Les cultures herbacées et l’habitat humain sont, en revanche, évités.