French Version
Cette ZNIEFF est composée de deux secteurs marneux érodés où affleurent les marnes de Plagne et de Saint-Martory, qui remontent à la période comprise entre le Maestrichtien inférieur et le Campanien. Ces milieux peu fertiles, localisés dans le piémont commingeois, contrastent au sein d’un paysage agricole dominé par des cultures. La partie ouest présente un faciès d’érosion typique, avec une alternance de dépressions et de talus, ainsi que des portions de pelouses et de sols nus. De petits chênes pubescents au tronc tortueux se développent çà et là. Même si, pendant la période estivale, ce biotope est particulièrement sec, on trouve dans les dépressions des groupements à Molinie susceptibles d’accueillir des espèces caractéristiques de milieux humides. Ce milieu, comme figé, semble évoluer lentement. Dans la partie est, on rencontre une autre zone érodée similaire, dont une partie est gérée en pâturage bovin, tandis que l’autre, située à proximité d’un bosquet, paraît en déprise. Des pelouses, des prairies mésophiles et une culture se trouvent en périphérie. Ces milieux de pelouses et de landes sont riches en orchidées et en espèces patrimoniales. Trois plantes déterminantes, l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), protégée en Haute-Garonne, ainsi que la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia) ont été recensées. Toutefois, l’observation floristique la plus étonnante concerne une station du Raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi). Alors que cette petite éricacée est une plante banale dans les Pyrénées à plus de 1 000 m d’altitude, le Raisin d’ours est absent en plaine. Cette station, localisée à 415 m d’altitude, pourrait être la plus basse connue en Haute-Garonne. Des exemples comparables à celui-ci sont connus dans des marnes similaires situées à moins de 3 km plus au nord, dans une ZNIEFF voisine. Ainsi, sur la commune d’Aulon, on trouve le Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus), une sauterelle commune sur les estives en montagne et absente en plaine, et l’Inule tubéreuse (Jasonia tuberosa), une plante rare en Midi-Pyrénées. Ces dernières espèces sont en situation disjointe par rapport à leur aire de répartition actuelle. Les marnes érodées ont vraisemblablement peu évolué au cours des derniers siècles. De ce point de vue, ces biotopes présentent un fort intérêt. Aussi, d’autres enjeux pourraient être découverts sur les marnes de Castillon-de-Saint-Martory. Dans l’immédiat, 1 insecte déterminant a été observé : le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), un papillon protégé en France. Les cultures extensives sur des sols calcaréo-marneux peuvent abriter des plantes messicoles déterminantes. La Spéculaire miroir-de-Vénus (Legousia speculum-veneris), le Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum) et la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis) fleurissaient dans un champ de céréales en 2005.
Le site correspond à des affleurements des marnes de Plagne et de Saint-Martory (Maestrichtien inférieur à Campanien). Deux zones, peu fertiles, accueillent des landes, des pelouses et des portions de sol nu érodé, riches en espèces rares et déterminantes. Ces secteurs marneux contrastent avec le paysage environnant dominé par les cultures.
