Ancienne terrasse de la Garonne constituée de terrains acides, ce site est dominé par des espaces ouverts, des prairies et des cultures, avec un maillage important d’éléments fixes du paysage, notamment des haies et des fossés. Ces derniers restent en eau tardivement certaines années (mai voire juin), ce qui crée des milieux favorables à la faune et la flore aquatique. Le site revêt un intérêt marqué pour des espèces de plantes acidophiles de milieux ouverts (prairies, haies et cultures), ainsi que pour les milieux humides constituant des habitats favorables à une bonne variété et densité d’amphibiens.
Au premier rang des espèces déterminantes, nous trouvons deux taxons bénéficiant d’une protection nationale : le Rosier de France (Rosa gallica) et la Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), présentes avec des densités remarquables dans la zone. La première se rencontre dans divers milieux : bordures de champs, haies, bords de fossés, bords de routes et de chemins ; la deuxième occupe une bonne partie des fossés et certaines mares. D’autres espèces phares sont présentes comme l’Orchis lacté (Neotinea lactea), protégée en région Midi-Pyrénées. La surface encore occupée par des prairies de fauche, parfois maigres et anciennes, est notable pour le secteur, et peut abriter des espèces ou des habitats intéressants non encore inventoriés. Les cultures et jachères abritent également des espèces déterminantes comme la Cotonnière de France (Logfia gallica) ou le Bleuet (Centaurea cyanus), taxon devenu très rare dans la moyenne vallée de la Garonne. Le réseau hydrographique de surface, avec plusieurs mares et surtout un réseau de fossés dense, rend le site attractif pour les amphibiens. La variété est importante sur l’ensemble du site avec notamment la présence en forte densité du Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), du Crapaud calamite (Bufo calamita) et de la Rainette méridionale (Hyla meridionalis). Le Triton marbré (Triturus marmoratus) a été observé dans une mare au lieu dit « Blanconne », et pourrait être présent ailleurs. Côté avifaune, on notera la présence en période de reproduction du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et de l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus). Le putois (Mustela putorius) noté à proximité fait probablement partie de la faune du site. L’observation en 2009 dans une mare très proche du site du crustacé Chirocephalus diaphanus permet de penser que cette espèce est aussi fréquente sur le site.
Ce site s’inscrit dans la ZNIEFF de type 2 : « Terrasses de Bouconne et du Courbet ». Il condense sur une surface limitée plusieurs éléments ayant conduit à la désignation de ce site, notamment une forte densité de Rosa gallica et Ranunculus ophioglossifolius, un bon état de conservation des milieux prairiaux, et une forte densité et variété d’amphibiens. Il faut noter que le site est maintenant partagé en deux par une voie autoroutière qui le traverse d’ouest en est dans sa partie nord. Si le tracé a épargné les espèces et les milieux les plus intéressants, la coupure engendrée a des conséquences sur les fonctionnalités écologiques, notamment sur le déplacement des amphibiens.
Le périmètre englobe un secteur péri-urbain présentant une densité élevée de stations de plantes patrimoniales, notamment Rosa gallica, Neotinea lactea et Ranunculus ophioglossifolius, plusieurs points d’eau permettant le développement d’un cortège d’amphibiens, ainsi qu’une mosaïque d’habitats favorables à la présence d’un cortège d’oiseaux liés aux agrosystèmes. Les zones de cultures sont incluses dans la mesure où des espèces déterminantes y sont représentées, soit à l’intérieur (messicoles), soit en marge. L’environnement de la ZNIEFF, présentant des enjeux similaires mais de répartition plus diffuse, fait l’objet de la ZNIEFF de type 2 « Terrasses de Bouconne et du Courbet ».