Les collines, qui s'élèvent entre les villages de Montrigaud et du Grand-Serre, sont situées sur deux bassins versants, celui de la Galaure au nord, et celui de l'Herbasse au sud. Les bois, au sol légèrement acide et riche en humus, qui les recouvrent, sont dominés par le Chêne sessile, le Charme et le Châtaignier. Au bord du chemin forestier qui pénètre dans les bois communaux de Montrigaud, s'ouvre une pièce d'eau allongée qui fait toute la particularité des lieux. Cet étang est entouré de ceintures d'herbes aquatiques, roseaux et massettes. Deux espèces rares du département, le Potamot à feuilles de renouée et la Centaurée délicate, sont connues des marges humides de l'étang. Les feuilles du potamot, en particulier, recouvrent, par endroits, le plan d’eau. La Petite scutellaire, protégée en région Rhône-Alpes peut aussi être observée autour de l'étang. Toujours sur les marges de l’étang, à l'extrémité est, se sont développés des bouleaux, et l'on peut même découvrir, par places, quelques pieds de sphaignes. L'étang de Joanna Maria accueille une faune variée. Cette pièce d’eau est, notamment, très favorable aux libellules. Le Sympétrum à corps déprimé, fréquent dans le sud de la Drôme vers Pierrelatte, n’est rencontré que très ponctuellement dans les Chambarans, comme ici sur cet étang. Par contre, la Cordulie bronzée n’a été observée, dans la Drôme, que sur trois étangs du massif des Chambarans dont celui de Montrigaud. L'étang de Joanna Maria constitue, aussi, la seule localité drômoise de la Leucorrhine à gros thorax, espèce liée aux eaux envahies de végétation. De nombreux amphibiens, comme le Crapaud commun ou la Grenouille agile, fréquentent l'étang. Plus de 500 Crapauds communs ont pu y être observés en période de reproduction. Des activités de pêche, et notamment de lâchers de truite, sont réalisées. Ces lâchers pourraient, dans une certaine mesure, compromettre la survie des espèces rares de libellules et d’amphibiens si la végétation aquatique venait à disparaître. Autour de l’étang, des champs abritent encore une flore sauvage remarquable, caractéristique des cultures non traitées sur sols acides. Le Brome des moissons et la Gesse sans vrille sont des plantes annuelles qui poussent dans les cultures de céréales. Appelées aussi messicoles, elles sont en régression du fait de leur arrachage. Le Busard cendré niche exceptionnellement dans ces milieux ouverts à proximité de l'étang. D’autres oiseaux nicheurs : le Traquet pâtre, le Pic épeichette et le Pipit des arbres peuvent être observés dans les alentours.