ZNIEFF 820030685
Costière du Bois de Laie

(n° regional: 01160002)

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La Costière du Bois de Laie, située en bordure immédiate de l'agglomération lyonnaise, fait partie intégrante de la Côtière de Dombes. Cet escarpement très abrupt, d'une centaine de mètres de hauteur au niveau de Neyron, surplombe la plaine du Rhône de Lyon à Montluel, et la sépare du plateau de la Dombes. Exposée au sud, et reposant sur un sous-sol morainique plutôt basique et très perméable, elle bénéficie d'un microclimat chaud et sec, qui a permis l'installation d'une végétation dite thermo-xérophile, d'influence méditerranéenne. On trouve là en particulier un habitat remarquable au niveau européen : les pelouses très sèches. Ces pelouses sont disposées en clairières au sein d'un boisement de Chêne pubescent qui recouvre la majeure partie du site. La Costière du Bois de Laie constitue aux abords de Lyon l'une des dernières zones naturelles sur la Côtière de Dombes, tant la croissance de l'agglomération lyonnaise a repoussé vers l'est les zones encore non urbanisées. Cette urbanisation a également entraîné un changement des usages en vigueur. L'entretien par coupe de bois, pâturage, etc., surtout du fait des agriculteurs, a disparu en même temps que la commune perdait son caractère rural. Cette absence d'entretien s'est traduite par une dynamique spontanée des pelouses vers un embroussaillement puis un boisement. Les milieux remarquables formés par ces pelouses très sèches, ainsi que les espèces qui leur sont inféodées, se sont considérablement raréfiés pendant la deuxième moitié du vingtième siècle, et risquent de disparaître si une gestion n'est pas mise en place. Plusieurs espèces remarquables se développent sur la costière. Le Liseron des Monts Cantabriques se distingue du Liseron des champs par son port non grimpant et ses feuilles allongées, coriaces et hérissées de poils étalés. Vivace, il fleurit de juin à août dans des lieux chauds, secs et calcaires (pelouses sèches, rocailles, garrigues). C'est une espèce méditerranéenne qui se raréfie en remontant la vallée du Rhône. Le Micropus dressé est une plante annuelle appartenant à la famille des Astéracées (ou Composées). Plante naine (de six à vingt centimètres de hauteur), couverte d'un revêtement cotonneux et à inflorescence peu visible, elle pousse dans les lieux arides à végétation discontinue et rapidement sèche dès la fin du printemps, principalement sur calcaire. Elle fleurit d'avril à août. Elle est relativement répandue dans le tiers sud de la France, mais se raréfie vers le nord de la région Rhône-Alpes. Quant à la Pulsatille rouge ou Coquelourde, c’est une très belle fleur vivace, aux pétales d'un rouge foncé, et à fruit présentant un style plumeux argenté. Elle affectionne plus généralement les pelouses sèches calcicoles du Mesobromion (pelouses maigres dominées par une graminée : le Brome dressé), et se localise dans l'Ain sur les pelouses d'origine alluviale le long du Rhône et de l'Ain (dans le Revermont et le Haut-Bugey, on trouve plutôt la Pulsatille vulgaire). On ne saurait terminer la liste des espèces remarquables sans citer le Ciste à feuilles de Sauge, qui présente en effet un intérêt scientifique tout autant qu'esthétique. Bien que relativement répandu dans le sud de la France et sur le littoral atlantique, le Ciste trouve en effet sur la Costière du Bois de Laie sa station la plus septentrionale, si l'on excepte le littoral atlantique. Le Ciste à feuilles de Sauge est une espèce acidiphile, et il est donc assez étonnant de le trouver au sein de pelouses plutôt calcicoles! C’est en effet un arbrisseau à enracinement extrêmement superficiel. De plus, bien que peu résistant au feu, il s'étend rapidement après celui-ci à partir de rejets de souche et par germination des graines. L'espèce atteint sa couverture maximale trois à quatre ans après l'incendie. Elle dépend de perturbations répétées qui empêchent la dynamique progressive du tapis végétal. Elle disparaît en effet en quelques années en sous-bois sous la pression de l'ombre. Sur la Costière du Bois de Laie, on ne la retrouve en effet que sur les pelouses, en lisière et parfois en sous-bois de chênaie très clairsemée. Ce sont ces dernières stations qui sont les plus menacées actuellement.

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