ZNIEFF 820030870
VAL DE SAONE MERIDIONAL

(n° regional: 0101)

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Cet ensemble naturel concerne le cours de la Saône, ses annexes fluviales et sa plaine inondable. Cette dernière, large de plusieurs kilomètres au nord, se réduit progressivement vers le sud. A l’approche de Lyon, la délimitation se restreint à la rivière proprement dite, à ses îles et à ses franges immédiates.

Il concerne également certains milieux naturels annexes (secteurs sableux au nord, espaces bocagers frangeant le champ d’inondation vers l’est…), ainsi que le débouché de plusieurs vallées affluentes qui conservent sur une échelle moindre des ensembles remarquables.

Le Val de Saône constitue encore la zone humide la plus étendue du bassin hydraulique Rhône-Méditerranée-Corse, et l’une des plaines alluviales les mieux conservées de France.

La délimitation retenue ici souligne l’importance des interactions biologiques existant encore entre la rivière, la prairie inondable et les divers espaces naturels périphériques.

Les secteurs les plus remarquables en terme faunistique et floristique y sont identifiés par plusieurs ZNIEFF de type I souvent étendues et fortement interdépendantes. Une grande partie est par ailleurs inventoriée en tant que Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO).

Ce site, qui comporte un vaste champ d’inondation, illustre de façon exemplaire l’intérêt de tels espaces, aujourd’hui en voie de réduction accélérée, en matière de patrimoine et de fonctionnalités naturels.

Ainsi :

- le vase d’expansion des crues ainsi préservé est un atout fondamental dans la gestion des risques d’inondation pour la vallée du Rhône ;

- le grand ensemble de prairies humides et de milieux associés répartis tout au long de la vallée en font un site naturel remarquable, par son étendue et sa biodiversité. Elle comporte des types d’habitats naturels dont la préservation est considérée comme un enjeu européen (prairies à Oenanthe fistuleuse et Gratiole officinale…), et une flore très riche (Stratiote faux-aloès, Inule des fleuves, Hottonie des marais, Morène aquatique, Fritillaire pintade, Nivéole d’été, Laîche à épi noir, Laîche des renards, Erucastre de Pollich, Ratoncule naine…) ;

ces milieux contribuent à la préservation d’un important réservoir d’eaux souterraines. La nappe phréatique elle-même recèle une faune spécifique. Il s’agit d’un peuplement à base d’invertébrés aquatiques aveugles et dépigmentés. Ainsi, 45% des espèces d’Hydrobiidae (la plus importante famille de mollusques continentaux de France avec une centaine de taxons : Moitessieria, Bythinella…) sont des espèces aquatiques qui peuplent les eaux souterraines et notamment les nappes. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

En terme biologique, la vallée correspond à un axe migratoire majeur pour l’avifaune, ainsi qu’une étape migratoire, une zone de stationnement, d’alimentation et de reproduction pour plusieurs espèces d’oiseaux remarquables (Barge à queue noire, Courlis cendré, Râle des genêts dans les prairies inondables, fauvettes aquatiques dont le Phragmite des joncs et le Cisticole des joncs, ou encore Pic cendré en forêt alluviale…),

Il en est de même pour la rivière et ses annexes hydrauliques en matière de faune piscicole (Toxostome, Lamproie de Planer…) ; le champ d’inondation comprend par exemple des zones de frayères indispensables à certaines espèces (Brochet…).

Le Val de Saône est pour ces raisons cité par le Schéma Directeur d’Aménagement et de gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (SDAGE) au titre des zones humides remarquables ainsi que des secteurs présentant un intérêt majeur en matière de protection des espèces animales et végétales rares à l’échelle du bassin.

Le SDAGE identifie la conservation de la plaine alluviale de la Saône comme un enjeu majeur, visant à la préservation des aquifères pour l’alimentation en eau potable, et au maintien ou à la restauration des zones humides eu égard à leur valeur écologique et fonctionnelle. Sur la rivière, il propose ainsi un objectif de décloisonnement et de renaturation des annexes fluviales en compensation des abaissements de la ligne d’eau, au profit de plusieurs espèces de poissons dont le Brochet.

En outre, l’objectif guide du « plan migrateur » est la restauration des frayères historiques de l’Alose feinte du Rhône (dont certaines étaient situées beaucoup plus en amont sur la Saône, dans la région d’Auxonne), aujourd’hui inaccessibles à ce poisson.

Enfin, l’ensemble est cité comme exceptionnel dans l’inventaire régional des paysages. Plusieurs sites sont à cet égard particulièrement remarquables (secteur entre Belleville et Villefranche, Ile Barbe…).

Son intérêt géologique et géomorphologique (avec notamment le massif de dunes continentales des Charmes cité à l’inventaire des sites géologiques remarquables de la région Rhône-Alpes) et également notable.