La région a été fortement affectée par les glaciations qui y ont laissé des traces très nettes : nombreux dépôts morainiques, étangs d’origine glaciaire. Ce réseau de petits plans d’eau et de zones humides associées héberge un cortège floristique et faunistique très riche. Ce site situé en amont de Creys-Malville associe des collines, des coteaux secs et le lit du Rhône. On note ici la présence discrète du Castor d’Europe. Plus grand rongeur de France, il se signale à quelques troncs rongés en bord de rivière. Les arbustes et les branches taillés "en pointe de crayon" pour son alimentation et un terrier creusé dans la berge sont généralement les seuls signes de sa présence tant cet animal nocturne est discret. Quasiment disparu du territoire français au début du vingtième siècle, le Castor, grâce à une forte protection et un programme efficace de réintroduction, a depuis colonisé de nouveau nombre de nos cours d’eau. Parmi les oiseaux, le Grèbe castagneux a besoin d’une profondeur d’eau importante pour se nourrir puisqu’il plonge pour trouver sa nourriture sur le fond des étangs. Les coteaux secs surplombant le fleuve sont occupés par des prairies à faible rendement agricole mais d’une grande richesse botanique : la pelouse sèche. Les plantes de ce milieu présentent diverses adaptations à la sécheresse, comme une pilosité importante, un feuillage fin et protégé par un épiderme épais ou une phase de repos hivernal. C’est un habitat très riche en espèces végétales. Les caractéristiques écologiques permettant le développement de leur végétation sont la pauvreté en éléments nutritifs (azote, phosphore), la richesse en bases, la qualité drainante et le réchauffement rapide des sols. Ce milieu peut évoluer ou se dégrader assez rapidement en l’absence de gestion adéquate. Les perturbations d’origine mécanique peuvent s’avérer très destructrices et difficilement réversibles : surpâturage, surfréquentation ou passage d’engins motorisés…Sur ces pelouses, ont peut observer, au début du printemps, la belle floraison pourpre de la Pulsatille rouge. Espèce en déclin en Europe l'Alouette lulu se rencontre dans les terrains ensoleillés et secs, caillouteux, sableux ou calcaires, à végétation rase alternant avec des zones d'herbes basses, et parsemés d'arbres et de buissons. Elle construit un nid à même le sol dans une dépression. Elle est présente en France toute l'année, essentiellement dans le sud-est. Elle émet un chant mélodieux, en phrases flûtées. L'action de l'homme sur le paysage pour maintenir l'ouverture des zones herbacées a longtemps été favorable à cet oiseau. Les reboisements résineux lui sont par contre très défavorables, et l'espèce est en forte régression depuis les années 50. Quant au Grand-duc d’Europe, c'est le plus grand rapace nocturne d’Europe avec une envergure de 1,6 à 1,9 m. C’est un oiseau puissant avec un corps massif, des ailes larges et arrondies et une grosse tête surmontée de deux aigrettes. Pendant le jour, il se tient caché sur les rochers grâce à son plumage d’une couleur fauve discrète. Même si ses effectifs sont en augmentation depuis une trentaine d'années, ce rapace reste assez rare puisque l'on estime la population nicheuse inférieure à 1500 couples pour toute la France. Les grottes situées dans les falaises abritent des petites colonies de chiroptères notamment en hiver.