French Version
Massif cristallin, le Beaujolais est entrecoupé de nombreuses failles qui ont délimité des blocs monoclinaux et donné naissance à de multiples dépressions. Celles-ci forment de profondes vallées telles celle de l'Ardières, rivière qui prend naissance plus au sud du site. L'altitude moyenne du Haut-Beaujolais se situe aux environs de 500 m. Le Mont Rigaud, situé à l'ouest, marque avec ses 1009 m d'altitude le point culminant du massif mais aussi du département du Rhône. L'influence continentale est prédominante dans le secteur. La croix des Essards, appelée encore la "croix du Pendu", comme la plupart des coteaux arrondis du Haut-Beaujolais, est recouverte de quelques vestiges de la forêt originelle de hêtres et de sapins. Ces boisements montagnards sont entrecoupés de prairies et de cultures, et parfois remplacés par des plantations sylvicoles de Douglas. Le cortège floristique est nettement acidophile. C'est le domaine de l'airelle, l'épilobe et la digitale, mais aussi des cèpes et des chanterelles. La diversité d’habitats naturels parfois humides et la continuité forestière entre les grands massifs adjacents favorisent la présence d’espèces animales remarquables. Citons le Lièvre d’Europe, l’Hermine, le Chat forestier, ou encore l’Engoulevent d’Europe, le Pic noir et le Grand-duc d'Europe. Mais l'intérêt majeur du site est lié à la présence de la Bécasse des bois. En régression et très rarement nicheuse dans le département, elle trouve dans les bois humides de la croix des Essards les conditions optimales pour sa reproduction. Pendant la croule, le mâle émet des bruits sourds, profonds et rauques, et des sons aigus et éternués, tout en survolant son territoire. Tapie au sol, La bécasse passe inaperçue grâce à son plumage qui imite, en effet, assez bien les feuilles mortes. Son long bec fin lui sert à sonder le sol meuble et humide des forêts à la recherche de vers de terre, insectes ou graines. L'activité de la Bécasse des bois est surtout crépusculaire. La conservation des habitats naturels et des espèces qu'ils abritent dépend ici de l’évolution des pratiques sylvicoles et agricoles, qui tendent à s’intensifier.
