ZNIEFF 820031619
Les Aiguilles Rouges, Carlaveyron et Vallon de Bérard

(n° regional: 74230010)

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Ce vaste secteur intéresse le massif des Aiguilles rouges. Le substrat géologique du massif correspond pour l'essentiel à un compartiment du socle primaire des Alpes externes. Il est constitué de roches métamorphiques (gneiss, schistes cristallins…) et magmatiques (granites), mais aussi de roches sédimentaires carbonifères (produits d'érosion, conglomérats, grès, schistes à plantes). La patine provenant de l'oxydation du fer a donné son nom au massif. L'ensemble fut vigoureusement érodé et modelé par les glaciers (lacs, cirques glaciaires, roches polies et moutonnées, stries). Dans le secteur de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges, les peuplements forestiers sont peu représentés. Ils sont constitués de pessières subalpines d'adret dans la vallée de Chamonix, et de pessières, mélézins et cembraies (forêts de Pin cembro ou Arolle) sur des ubacs secondaires de la vallée de Vallorcine. Les couloirs d'avalanches sont invariablement conquis par l'Aulne vert. Le domaine forestier est surmonté par des landes subalpines de substitution : brousse à Rhododendron ferrugineux, juniperaies. On passe progressivement par des landines à Airelles des marais et à Camarine noire à l'étage alpin qui s'étend de 2100 m à 2700 m d'altitude. Il est caractérisé par une mosaïque de pelouses et de groupements spécialisés dans des conditions climatiques extrêmes ("zone de combat") : éboulis, rocailles. C'est le spectacle de la lutte du végétal à la conquête du minéral qui confère au secteur de la réserve toute sa diversité. La flore se compose de cinq cent soixante quinze espèces dont douze protégées en France. La faune alpine, qui comprend cent trente trois espèces de vertébrés, est caractérisée par la présence du Bouquetin, du Chamois, du Lagopède alpin, du Tétras lyre, de l'Aigle royal, etc. A Carlaveyron, une réserve contiguë protège un versant escarpé qui surplombe les gorges de la Diosaz (dont l'altitude n'est que de 1090 m). Son exposition nord/nord-ouest l'isole de la vallée de Chamonix, et lui confère un microclimat particulier. Au cœur de la réserve, trois entités écologiques se distinguent :- la partie haute est occupée par le cirque glaciaire de Carlaveyron. Le passage des glaciers a creusé de multiples dépressions. La diversité botanique caractérise un véritable "jardin alpin humide". On y recense des rubaniers, pédiculaires, laîches et autres saules.- la partie basse est occupée par les gorges de la Diosaz. De par son caractère sauvage, cette hêtraie-sapinière est devenue une zone refuge pour des espèces rares et menacées comme la Gélinotte des bois, le Pic tridactyle, l'Aigle royal, voire le lynx.- la zone intermédiaire ("Montagne du Fer et de la Vogealle"), moins accidentée, est largement colonisée par la lande à myrtilles et les arbustes. Dans les couloirs d'avalanches, la pelouse alpine se développe difficilement pour laisser la place à l'aulnaie à Aulne vert. Le Vallon de Bérard forme une troisième entité ; il est également concerné par une réserve naturelle. Celle-ci s'étend sur le versant nord de la chaîne des Aiguilles Rouges, en rive droite du torrent de l'Eau de Bérard. Elle culmine à 2965 m à l'Aiguille du Belvédère, et son point le plus bas est à 1700 m dans le vallon de Bérard. La majeure partie du territoire recouvre les étages alpin et nival, et est marqué par la présence de petits glaciers reliques. Quelques témoins de roches sédimentaires reposent sur la surface d'érosion du socle et jalonnent la crête, depuis le Belvédère jusqu'au col de Salenton. Le vallon de Bérard est aussi un ancien cirque glaciaire qui abrite encore quatre glaciers suspendus dont les moraines alimentent les formations de versant, éboulis et éboulements qui tapissent la pente et l'ancien replat glaciaire de blocs et alluvions. Sur ces blocs et éboulis cristallins se développe une flore diversifiée. Vingt espèces rares ou protégées sont recensées, dont six protégées en France. La forêt climacique (c'est à dire parvenue à l'aboutissement théorique de son évolution naturelle en équilibre avec le sol le climat et avec toutes ses composantes, et qui s'autogénère) est décimée par les avalanchesQu'il s'agisse de pessière, de mélézin ou de cembraie, elle est alors remplacée par de vastes brousses de rhododendron, surmontées par des landines à Airelle des marais, puis par des pelouses alpines à Laîche courbée. L'Aulne vert colonise les couloirs d'avalanches. La faune est typique des zones de haute montagne, avec des espèces emblématiques comme le Bouquetin, le Chamois, le Tétras lyre, l'Aigle royal ou le Tichodrome. Le col de Bérard constitue enfin un important couloir de migration (soixante dix-neuf espèces d'oiseaux y ont été recensées).

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