Le paysage de l’Isle Crémieu associe, dans des proportions voisines, surfaces en herbe, cultures, landes et forêts. La région a été fortement affectée par les glaciations qui y ont laissé des traces très nettes : nombreux dépôts morainiques, étangs d’origine glaciaire. Ce réseau de petits plans d’eau et de zones humides associées héberge un cortège floristique et faunistique très riche. En raison de l’inclinaison générale vers le sud-est, assurant un ensoleillement important, de nombreuses prairies et pelouses sèches pâturées ou fauchées recèlent d’abondantes stations d’orchidées remarquables. Les côtes du Cerriau, dominant le Rhône au niveau de Sault-Brenaz, associent des zones humides et des pelouses sèches. La diversité biologique y est ainsi maximale. Les étangs abritent le Sonneur à ventre jaune et le Pélodyte ponctué. Le premier est un crapaud au ventre jaune ponctué de noir ; il affectionne les eaux stagnantes peu profondes en forêt ou en milieu bocager. Il hiberne d’octobre à mars-avril, enfoui dans la boue, sous les feuilles ou dans la terre humide. Lorsqu’il quitte ses quartiers d’hiver, il recherche des flaques temporairement en eau, des petites mares ou des ornières forestières dans lesquelles il va se reproduire. Sa longévité peut atteindre une trentaine d'années !
Le second est un crapaud long de quatre centimètres, à l'aspect de petite grenouille svelte et élancée, au museau aplati et aux yeux dorés très proéminents, avec une pupille verticale en forme de goutte d'eau inversée. On rencontre aussi la Rainette verte. "Rainette" n'est que le diminutif de grenouille (en latin : rana) : ce batracien offre en effet l’aspect d'une petite grenouille à longues pattes grêles et aux doigts terminés par des ventouses, ce qui lui permet de gravir les arbres. La Rainette verte vit dans les arbres et saute de feuille en feuille pour capturer les insectes volant dont elle se nourrit. L’accouplement et la ponte ont lieu dans l’eau. Le Martin-pêcheur d’Europe et le Héron cendré, quant à eux, trouvent dans ces zones humides de quoi s'alimenter. Certaines parties des côtes du Cerriau sont occupées par une prairie à faible rendement agricole mais d’une grande richesse botanique : la pelouse sèche. Il s'agit d'un type de milieu naturel très riche en espèces végétales. Les caractéristiques écologiques permettant le développement de leur végétation sont la pauvreté en éléments nutritifs (azote, phosphore), la richesse en bases, la qualité drainante et le réchauffement rapide des sols. Ce milieu peut évoluer ou se dégrader assez rapidement en l’absence de gestion adéquate. Les perturbations d’origine mécanique peuvent s’avérer très destructrices et difficilement réversibles : surpâturage, surfréquentation, voire passage d’engins motorisés. Les plantes de ce milieu présentent diverses adaptations à la sécheresse, comme une pilosité importante, un feuillage fin et protégé par un épiderme épais ou une phase de repos hivernal. On y rencontre ainsi la Pulsatille rouge. Sa fleur pendante aux corolles pourpre sombre, épanouie en avril, est d’une beauté exceptionnelle.