Le village de Châteauneuf-sur-Isère s'est établit en rive gauche de l'Isère, entre deux belles collines de sables molassiques de même origine géologique que les balmes de l'Isère. A l'ère tertiaire, la mer dépose dans notre région d'énormes quantités de sables, qui vont se transformer par la suite en molasse. A Châteauneuf-sur-Isère, l’extraction de cette molasse, utilisée comme matériaux de construction, a entraîné le creusement de carrières sous la colline. L’exploitation de ces carrières a duré plusieurs siècles, et s’est terminée vers 1890. Par la suite, certaines ont été transformées en champignonnières. A l'ouest du village, la colline du Châtelard, repérable à sa grande statue, surplombe la rivière de plus de quatre-ving mètres. A l'est du village, la route longe l'Isère sous la falaise de molasse de la côte des Baumes, creusée de grottes et de champignonnières. D'un point de vue paysager et écologique, ces collines sont à rapprocher des balmes de la rive droite de l'Isère. Ces milieux sableux sont originaux, et leur protection est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation des habitats naturels, en raison de leur rareté. La végétation des collines est dominée par des boisements de Pin sylvestre et quelques Chênes pubescents. L'intérêt naturaliste majeur réside dans les pelouses sableuses qui hébergent tout un ensemble d'espèces typiques, comme le Silène conique et le Silène à petites fleurs. La Scabieuse blanchâtre est une espèce d'origine continentale, aux larges capitules de fleurs bleu violacé, à odeur suave. Protégée en région Rhône-Alpes, elle est localisée, dans la Drôme, aux sables de la basse vallée de l'Isère. Des espèces ligneuses, comme le Ciste à feuille de sauge ou le Romarin, ici naturalisé (c'est à dire introduit) s'installent sur les sables stabilisés. Le Guêpier d'Europe, au plumage magnifiquement coloré, niche en quelques endroits des falaises de Châteauneuf-sur-Isère. Ses colonies, qui ne comptent que quelques couples, peuvent se déplacer d'une année sur l'autre selon les modifications des milieux. Le Hibou Grand-duc, le plus grand d’Europe, affectionne, aussi, les escarpements rocheux. Caché dans une anfractuosité du rocher durant le jour, il se met en chasse au crépuscule et à l’aube. Petits mammifères et oiseaux constituent sont repas. Les lignes à haute tension en sont une cause de mortalité importante. Des programmes de sécurisation des câbles sont mis en œuvre depuis quelques années dans plusieurs régions françaises. La colline du Châtelard est un lieu de promenade apprécié pour sa tranquillité et sa position de belvédère. Un petit sentier permet d'accéder au sommet, où la vue porte au loin sur les collines drômoises, le coteau de l'Hermitage et les reliefs ardéchois.