La plaine du Forez est située au centre du département de la Loire. C’est un bassin d’effondrement datant de l’ère tertiaire et recouvert au quaternaire par les alluvions de la Loire qui ont donné naissance aux sols actuels. L’altitude moyenne est de 360 m. La topographie, entre les monts du Forez et ceux du Lyonnais, entraîne une accumulation des eaux de ces montagnes dans la plaine, où elles alimentent la Loire qui la traverse du sud vers le nord. L’abondance de la ressource en eau a permis dès le treizième siècle la création d’étangs pour la pisciculture. Aujourd’hui près de trois cents étangs existent en plaine du Forez, représentant environ 1500 ha où vivent une faune et une flore diversifiées et remarquables. Ce groupe d'étangs se situe à l’est du hameau de Bullieu. Leur intérêt naturaliste réside dans la présence d’une faune et d’une flore particulière, liées au milieu humide. Parmi les oiseaux, les anatidés sont bien représentés et des espèces remarquables nichent ici. C’est le cas de la Nette rousse, canard plongeur dont le mâle est très coloré avec une grosse tête rousse et le bec rose. La femelle est brune, ce qui la rend plus discrète. Le Canard chipeau, dont la population forézienne est remarquable, est aussi nicheur. Les roselières de ces étangs accueillent des espèces se reproduisant exclusivement dans celles-ci : le Héron pourpré peut y passer inaperçu grâce à son plumage homochromique, la Rousserolle turdoïde, la plus grosse fauvette paludicole fait entendre son chant perchée sur un roseau et le Busard des roseaux construit son nid au sol dans la roselière pour élever sa nichée. Le bocage alentour avec des haies et des prairies plus ou moins humides accueillent le Vanneau huppé, le Courlis cendré et la Huppe fasciée. En période de migration, la Barge à queue noire s’arrête régulièrement. La Grande aigrette quant à elle passe l’hiver dans les roselières. D’un point de vue botanique, la présence de la Naïade marine, de la Petite naïade, de la Renoncule scélérate, de l’Oseille maritime, de la Marsilée à quatre feuilles et du Rubanier émergé est remarquable. On note enfin l’Utriculaire commune, plante carnivore dont les feuilles en lanières portent de petites outres, appelées utricules, capables de capturer de petits animaux. Entièrement immergée, l’Utriculaire commune passe inaperçue une grande partie de l'année. Elle se remarque en été par la présence de petites fleurs jaune vif qui apparaissent à la surface de l'eau.