ZNIEFF 820032416
Bois et ruisseau de Chorsin

(n° regional: 42080027)

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Longtemps comblée par 130 m de glace, la physionomie de la vallée de Chorsin en est restée profondément marquée : ses versants abrupts, ses parois en auge, la roche striée par le passage du glacier, la cascade, sont tous aujourd’hui les témoins de ce qui représente le plus vaste cirque glaciaire en zone granitique du Massif Central. La présence d’une route forestière carrossable permettant d’accéder à la source ferrugineuse de la Font Fort attire depuis peu les touristes qui en profitent pour découvrir cette vallée. Ces conditions particulières ont permis l’installation de milieux naturels originaux pour le secteur. La traditionnelle hêtraie-sapinière est ici remplacée par une vieille sapinière peu exploitée du fait des pentes abruptes. On passe en effet de 1300 à 1000 m d’altitude en moins de 500 m à vol d’oiseau. Ces vieux bois sont le lieu de prédilection d’oiseaux comme le Pic noir, le plus grand pic d’Europe avec ses quarante cinq centimètres de longueur. Il niche dans les vieux arbres où il creuse son trou. Les effectifs de cette espèce manifestent actuellement une nette tendance à la hausse. Ce n’est pas le cas pour la Bécasse des bois, en régression et très rarement nicheuse dans le département. Elle trouve dans les bois humides de Chorsin les conditions optimales pour sa reproduction. Au chapitre des oiseaux, on remarque enfin la présence du Grand corbeau, nicheur moins rare dans la Loire. La vallée de Chorsin abritent aussi quelques insectes de haut rang. Le papillon Apollon a malheureusement disparu de la vallée dans les années 60 ; il y appréciait les parois rocheuses ensoleillées au bord de l’eau. Il reste tout de même aujourd’hui deux autres papillons rares : le Grand Sylvain et le Nacré de la canneberge. Le Nacré de la canneberge est inféodé aux tourbières. Comme son nom l’indique, ce papillon pond sur la canneberge, une plante qu’il trouve en "hauts-marais", mais il fréquente également les "bas-marais" qui hébergent le Cirse des marais et la Potentille des marais (ou Comaret), ses plantes nourricières préférées (les hauts-marais se forment grâce à l'action de mousses spécifiques, les sphaignes. Tandis que croît la partie supérieure de la mousse, sa partie inférieure périt et se transforme en tourbe. C’est ainsi que se forme lentement une épaisse couche de tourbe, qui s’élève au-dessus de la nappe phréatique. Les bas-marais restent quant à eux tout ou partie alimentés par la nappe phréatique). Le Grand Sylvain fréquente quant à lui un secteur de plus basse altitude dans la vallée. Il vient s’alimenter sur les excréments le long des chemins humides ensoleillés. Il est en régression en France depuis 1980 en raison du nettoyage des lisières et de la circulation automobile dans les forêts. Concernant la flore, de nombreuses espèces déterminantes sont présentes sur ce site. On remarque l’importance de quelques plantes liées aux "mégaphorbiaies" c’est à dire aux formations de hautes herbes. On les retrouve ici en sous bois, au bord du ruisseau de Chorsin. Elles offrent en été des couleurs chatoyantes et variées, du jaune du Cirse glutineux (espèce protégée dans la Loire) aux fleurs en casque violet de l’Aconit napel (dont le ramassage ou la récolte sont interdits dans le département). Les Mulgésies des Alpes et de Plumier se développent aussi dans ces milieux, sécrétant un suc laiteux qui leur vaut aussi leur nom de laitues.

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