La Forêt des Colettes est la plus riche et la plus diversifiée des quatres massifs forestiers principaux situés entre Montmaraut et la Sioule au sud du département de l'Allier dans un contexte de plaine ouverte.
L'amplitude altitudinale qu'elle présente lui permet d'abriter à la fois chênaie et hêtraie.
Le substrat silicieux dicte la dominante acidiphile des milieux qui se traduit par la prédominance de la hêtraie acidiphile atlantique à houx, habitat déterminant pour l'Auvergne.
Les chênaies acidiphiles occupent plutôt la partie est, plus basse, du plateau, tandis que les chênaies-charmaies neutrophiles se cantonnent dans le vallon au sud de Coutansouze et dans les vallons sud-est de la ZNIEFF, à la faveur du colluvionnement et des apports nutritifs de bas de pente. Quelques rares hêtraies neutrophiles peuvent également s'observer dans un secteur à la fois vallonné et élevé du nord-ouest.
On note également quelques habitats marginaux intéressants: pelouses sèches du rocher de Veauce, bordure boisée du ruisseau de Belon relevant de l'Alno-Padion, bois marécageux à Aulnes et Saules dans des replats suintants (nord-ouest de la maison Forestière de Charezat et sud-ouest du rond-point des Fayes).
La curiosité de la forêt est cependant liée à une particularité anthropique: suite à l'exploitation de carrières de kaolin, un ensemble de petites mares et buttes établies sur un substrat gravelo-argileux imperméable abrite aujourd'hui des milieux et espèces originales. Quelques landes sèches voisinent avec des formations amphibies de bord de mare, où le Jonc bulbeux est accompagné d'une abondance de Droséra à feuilles rondes, espèce protégée. Elle se développe même dans des chemins tassés temporairement humides à quelques dizaines de mètres des mares, curieusement accompagnée de Lycopode en massues (liste rouge régionale).
Ces anciennes carrières théoriquement interdites au public sont fréquentées par de nombreux promeneurs, voire baigneurs (qui sous-estiment le danger de ces plans d'eau où gisent des ferrailles oubliées). L'ensemble un peu chaotique est intéressant sur le plan paysager.
D'autres secteurs autrefois exploités ont été reboisés en résineux, ce qui explique le pourcentage assez élevé des conifères dans la forêt (Epicéa, Douglas, Pin sylvestre et laricio, Sapin de grandis).
La flore comporte ainsi une espèce protégée et une non protégée figurant en liste rouge régionale.
Parmi les oiseaux, on note le Busard-Saint-Martin (liste rouge régionale), qui profite de certains espaces ouverts.
Les batraciens comptent deux espèces intéressantes, le Crapaud sonneur à ventre jaune (liste rouge régionale) et le Triton crêté (limite d'Aire).
Parmi les insectes on note une espèce particulièrement intéressante et très rare en Auvergne (trois stations seulement): la Rosalie des Alpes. Ce coléoptère longicorne nécessite des vieux arbres (en particulier des hêtres), de préférence dépérissants ou morts, et apprécie les tas de bois laissés sur place. Des indications datant d'un article de 1956 faisaient état de sa présence dans des vallons au nord de la Croix des Bois. Les parcelles concernées ont été régénérées depuis et sont actuellement trop jeunes.
En revanche certaines parcelles situées entre le Gour de l'Anet et le Rond-Point des Fayes semblent aujoud'hui propices à l'espèce. Vieux arbres et tas de bois devraient être conservés pour sa survie.
Un autre longicorne rare est peut-être présent aux Colettes bien que non revu récemment: Akimorus schaeferri fréquente les hautes et vieilles futaies plutôt éclaircies de chêne, parfois de hêtre. Sa répartition est principalement concentrée sur l'Allier et le centre de la France.(Référence: VINCENT R.,1982.-Nouvelles observations sur Akimorus schaeferri (Col. Cerambycidae). L'entomologiste,38(1),8p (dont observation aux Colettes par le frère Dubuisson en 1890)).
Le fait que la gestion forestière soit un facteur essentiel dans la préservation-ou non- de la bio-diversité est particulièrement évident ici.
Par sa diversité de milieux et ses espèces rares, la Forêt des Colettes apparaît comme le massif forestier le plus intéressant de l'ensemble des forêts situées entre Montmaraut et la Sioule.
Le site est une ancienne carrière située en bordure de la D118, entourée par la forêt des Colettes (autre ZNIEFF et zone Natura 2000), dans un environnement proche essentiellement bocager. Cette carrière, autrefois exploitée pour sa richesse en granulats, se présente aujourd’hui sous la forme d’un petit marais temporaire saisonnier. Elle se situe dans un contexte hydrographique favorable par la présence du ruisseau du Belon à proximité, de fossés longtemps en eau et d’une source qui alimente les mares du niveau supérieur. Les zones humides saisonnières sont riches sur les plans botaniques et odonatologiques. Les bâtiments désaffectés attirent sans doute plusieurs espèces de chauves-souris. Présence du Triton de Blasius.
Le secteur abrite trois espèces de chauve souris déterminantes inscrites à l'annexe II de la Directive Habitat, avec en particulier une colonie de Petit Rhinolophe.
Intégrer au texte données sur bryophytes:
CBNMC : Modification de la ZNIEFF notamment pour intégrer des données sur les Bryophytes de la DH II
Commentaire sur les espèces déterminantes :
Pelodytes punctatus : mâles chanteurs
Triturus cristatus : Carrière du Belon
La délimitation englobe le massif forestier domanial.