La ZNIEFF du "Lac de Saint-Andéol" se trouve au coeur du plateau d'Aubrac, au sud de Nasbinals sur la commune de Marchastel. D'une superficie de près de 110 hectares, elle comprend le lac de Saint-Andéol et les zones humides tourbeuses périphériques. Son altitude varie de 1205 à 1252 mètres.
Le lac de Saint-Andéol est l’un des quatre lacs naturels qui structurent le plateau d’Aubrac. Il est d'origine glaciaire et sa formation est due à un barrage morainique. Il repose sur un socle métamorphique constitué de gneiss. Mais à l'ouest et au sud, ce substratum est coiffé par des formations volcaniques du Tertiaire qui forment un léger ressaut topographique dominant la cuvette occupée par le lac. Les pelouses à nard et fétuque, ainsi que les landes à callune constituent le paysage dominant des alentours. Selon le relief et le gradient d’humidité, un réseau de prairies humides et de tourbières connectées par des ruisselets se développe en fond de thalweg et au niveau des dépressions. Outre l’aspect paysager dans lequel s'insère le lac, son intérêt réside dans la rareté et la richesse écologique des éléments qu'il abrite.
Le lac est colonisé sur certaines de ses bordures par des formations végétales amphibies et aquatiques. Parmi elles sont notés les habitats d'intérêt communautaire que constituent les gazons d'Isoètes euro-sibériens et les gazons des bordures d'étangs acides en eaux peu profondes. Cette végétation submergées accueillent des espèces floristiques très rares : l’Isoète à spores épineuses (Isoetes echinospora) et l’Isoète des lacs (Isoetes lacustris), deux fougères aquatiques protégées au niveau national, présentes en France principalement dans les lacs de montagne du Massif Central et des Pyrénées ; la Littorelle des étangs (Littorella uniflora), protégée en France ; le Flûteau nageant (Luronium natans), espèce protégée aux plans national et européen ; le Nénuphar nain (Nuphar pumila), présent en Occitanie uniquement sur trois des lacs du plateau d’Aubrac. Parmi les espèces animales, plusieurs odonates patrimoniaux dépendent de ce milieu aquatique : la Cordulie métallique (Somatochlora metallica) ; la Grande Aeschne (Aeshna grandis), aux populations localisées dans le sud de son aire en France ; la Naïade aux yeux rouges (Erythromma najas) ; le Leste fiancé (Lestes sponsa) ; le Sympétrum noir (Sympetrum danae).
Il est important de mentionner que le lac de Saint-Andéol, tout comme les autres lacs du plateau de l’Aubrac, constitue une étape pour de nombreuses espèces d’oiseaux migratrices et un terrain de chasse pour des espèces nicheuses des environs.
En périphérie du lac, le développement d'une tourbière atteste de conditions écologiques particulières (climat froid et humidité avec un bilan hydrique positif). Cette formation est étroitement liée à la présence du lac. Ce milieu, hérité des dernières glaciations, est extrêmement fragile et sensible à toute perturbation de son fonctionnement hydrologique. Il se compose d'habitats d'intérêt communautaire des tourbières hautes actives avec des buttes de Sphagnum rubellum, des buttes de Sphaignes colorées (bulten) et des pelouses de Sphaignes vertes. D’autres habitats tout aussi importants pour le fonctionnement des zones humides sont également présents comme les bas-marais acides à diverse Laîches ou à Linaigrette à feuilles étroites, les prairies humides atlantiques et subatlantiques à Jonc acutiflore ou à Jonc rude, les pelouses humides à Nard, des peuplements de grandes Laîches, les prairies à Molinie et communautés associées. Ce complexe d’habitats naturels humides oligotrophes abrite la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa), plante présente sur les tremblants tourbeux primaires.
Aux alentours, les prairies plus ou moins humides comptent encore comme plantes patrimoniales la Raiponce de France (Phyteuma gallicum), la Patience à longue feuille (Rumex longifolius) et l’Aconit anthora (Aconitum anthora), plante relativement commune des Pyrénées et des Alpes, mais dont il s’agit là de l’unique localité de tout le Massif Central. Ces surfaces herbeuses accueillent également plusieurs papillons déterminants : le Cuivré mauvin (Lycaena alciphron) ; le Cuivré écarlate (Lycaena hippothoe), présent en isolat dans le nord de l'Espagne et le centre de la France par rapport à son aire principale centrée sur l'est de l'Europe ; le Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne).
La ZNIEFF prend en compte le lac de Saint-Andéol, ainsi que les ruisselets et zones humides qui en dépendent à l'aval. Elle englobe également le bassin versant dont dépend le lac. Sa délimitation s'appuie ainsi sur les éléments suivants :
- à l'ouest, la D52 ;
- au sud, la route menant au hameau de Cap Combattu ;
- à l'est, le chemin de desserte menant à un ancien buron jusqu'à la cote 1232 mètres (col au niveau d'une ligne de crête) ;
- au nord-est, une ligne reliant la cote 1232 à l'extrémité d'un muret marquant une limite de parcelle, et ce muret jusqu'au ruisseau du lac de Saint-Andéol au nord ;
- au nord-ouest, par une ligne reliant successivement le ruisseau du lac de Saint-Andéol au nord, la cote 1223 correspondant à une ancienne bâtisse et le départ d'un muret au niveau de la D52.