ZNIEFF 910007401
Tourbières du versant nord du Mont Lozère

(n° regional: 48164109)

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La ZNIEFF des "Tourbières du versant nord du Mont Lozère" se trouve dans le Parc National des Cévennes. D'une superficie d'environ 770 hectares, elle englobe tout un pan du versant nord du Mont Lozère entre le Serre des Countrasts et le Signal des Laubies, à des altitudes comprises entre 1300 et 1570 m en moyenne.

Situé à l’étage montagnard, ce territoire est soumis à des conditions climatiques sévères, avec une action conjuguée du froid et du vent. Le faciès dominant est celui de la pelouse parsemée de landes basses. Cette végétation est structurée en mosaïque avec de nombreuses zones humides qui donnent naissance à de multiples cours d’eau qui s'écoulent vers la vallée du Lot, et des blocs rocheux. Sur certains secteurs, la dynamique de colonisation par le Pin sylvestre et le Pin à crochet est marquée, ce dernier ayant été introduit. Elle se traduit par des bosquets apparaissant dans la partie inférieure, entre 1300 et 1400 m d’altitude.

L'intérêt principal réside dans la multitude des zones humides. Une quinzaine font plus de un hectare, et plus de 130 autres ont une taille plus petites. Il s’agit principalement de tourbières ou de prairies tourbeuses dont la présence est étroitement liée aux sources et nappes jalonnant le flanc nord du mont Lozère. Ces milieux comptent plusieurs habitats d'intérêt communautaire : tourbières hautes actives (7110 et 7120), buttes de Sphagnum rubellum (7110), tourbières de transition (7140), sources d'eaux douces à Bryophytes (7160). Dans les parties plus sèches, d’autres habitats d’intérêt communautaire sont aussi notés : pelouses montagnardes siliceuses à nard (6230), landes sèches européennes à callune et genêt (4030), prairies de fauche de montagne (6520), éboulis siliceux montagnards(8110).

Les zones humides et tourbeuse sont des milieux oligotrophes et fragiles qui abritent une faune et une flore riches en espèces déterminantes :

 

- des libellules : l'Aeschne des joncs (Aeshna juncea), qui s'accommode de milieux stagnants ensoleillés dans les landes et tourbières à sphaignes ; le Sympétrum noir (Sympetrum danae) ; la Cordulie arctique (Somatochlora arctica), assez régulière au sein des eaux stagnantes acides envahies de sphaignes ; le Sympétrum jaune d'or (Sympetrum flaveolum), inféodé aux eaux stagnantes acides ; la Leucorrhine douteuse (Leucorrhinia dubia), liée aux tourbières à sphaignes et aux petites étendues d''eaux acides au-dessus de 1000 mètres ; le Leste sauvage (Lestes barbatus) ; le Leste fiancé (Lestes sponsa), souvent à proximité des eaux stagnantes plutôt acides…

- des papillons : le Nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris), dont la plante hôte de la chenille est liée aux tourbières, la Canneberge (Vaccinium microcarpum) ; le Nacré porphyrin (Boloria titania), inféodé aux prairies de montagne et dont la plante hôte est entre autre la Bistorte (Bistorta officinalis) ; l’Azuré des mouillères (Phengaris alcon), inféodé aux prairies humides et zones inondables, et dont la chenille se nourrit de la Gentiane pneumonanthe…

- des criquets : le Criquet palustre (Pseudochorthippus montanus), espèce des prairies humides, souvent sur sol tourbeux…

- des plantes : la Laîche des bourbiers (Carex limosa), protégée au niveau national et se développant sur les tremblants tourbeux et tapis de sphaignes vertes ; la Laîche pauciflore (Carex pauciflora), liée aux tourbières hautes ; l'Airelle à petit fruit (Vaccinium microcarpum), petite plante rampante des buttes de sphaignes ; le Lycopode inondé (Lycopodiella inundata), protégé au niveau national, rencontré au sein des formations pionnières sur substrat tourbeux ; le Lycopode en massue (Lycopodium clavatum), sur sols pauvres et acides, indifféremment secs ou humides…

- des mousses : Sphagnum quinquefarium ; la Sphaigne brune (Sphagnum fuscum) ; Sphagnum centrale ; Splachnum ampullaceum ; l’Hypne brillante (Hamatocaulis vernicosus) ; Pohlia sphagnicola

 

Dans les parties plus sèches ou plus rocailleuses de nombreuses espèces complètent les cortèges déjà recensés :

- le Lézard des souches (Lacerta agilis), reptile qui apprécie les lisières forestières, les bois clairs avec strate herbacée bien développée ou encore les landes du massif du Mont Lozère ;

- le Tarier des prés (Saxicola rubetra) : oiseau des prairies, pelouses et landes émaillées de ligneux ;

- des papillons : le Moiré blanc-fascié (Erebia ligea), espèce inféodée aux milieux forestiers et recherchant plutôt des Carex comme plantes hôtes ; le Moiré ottoman (Erebia ottomana) ; le Moiré les luzules (Erebia oeme), caractéristique des pelouses riches en fétuques ; le Chiffre (Fabriciana niobe), dont la chenille se nourrit sur les violettes…

- des criquets : l’Oedipode stridulante (Psophus stridulus) ; le Dectique des brandes (Gampsocleis glabra) ; la Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera)…

- des mousses : Schistostega pennata, espèce caractéristique des cavités ombragées des rochers siliceux ; Polytrichastrum alpinum ; Dicranum undalatum...

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Le périmètre retenu permet de retenir l’ensemble des zones humides tourbeuses qui caractérisent les têtes de bassin du versant nord du mont Lozère. Il s’étend entre, à l’ouest la Tourbière des Sagnes et du Peschio (par ailleurs inscrite en ZNIEFF), et à l’est le Signal des Laubies.

Il s’appuie sur les éléments suivants :

- au sud (en haut de versant), la lisière forestière avec la forêt domaniale des Laubies, des sentiers en ligne de crête ou cette même ligne de crête, entre le Roc des Chiens Fous et le point coté 1538 au niveau du col à l’ouest du Signal des Laubies ;

- à l’est, entre la crête et le lieu-dit Chardenous, la route des Chomeurs, des chemins et des thalwegs ;

- au nord (en bas de versant), par les chemins, la courbe de niveau des 1400 m, et ponctuellement des thalwegs et limites de parcelles au niveau du vallon du ruisseau de Samouse, du vallon du ruisseau de Bourrassade et la Combette.