La ZNIEFF "Lac d'Aude et zones humides adjacentes" est située à l'ouest des Pyrénées-Orientales, entre la Cerdagne et le Capcir, non loin du lac des Bouillouses. A une altitude d'environ à 2150 mètres, elle s'étend sur une surface d'environ 22 hectares et marque une limite de partage des eaux entre deux bassins versant. La partie orientale correspond à la source du fleuve Aude et englobe le lac d'Aude et les zones humides qui lui sont associées. La partie occidentale est composées de deux autres petits lacs situés à proximité, mais qui envoient leurs eaux vers les Bouillouses et la Têt, petite feuve catalan.
Ce territoire est emprunté par le sentier de randonnée du Tour du Capcir qui passe entre les lacs et permet de découvrir facilement ce lieu.
Ces différentes zones humides situées à l'étage subalpin sont particulièrement intéressantes par la richesse et l'agencement des milieux qui les composent : lacs et lacquets plus ou moins profonds, ceintures de végétation palustres, radeau flottant tourbeux, bas fonds et pelouses humides.
Dans le lac d'Aude principalement, prospèrent des gazons aquatiques à Isoètes des lacs (Isoetes lacustris) et Isoète à spores épineuses (Ioetes echinospora), ainsi que des végétation enracinées à Utriculaire commune (Utricularia vulgaris), Utriculaire mineure (Utricularia minor) et Myriophylle à feuilles alternes (Myriophyllum alternifolium).
A leur périphérie, des ceintures lacustres se développent, soit sur des fonds tourbeux et vaseux, soit en formant des radeaux flottants actifs à Ményanthes (Menyanthes trifoliata) et Comaret (Comarum palustris). C'est là que l'on y trouve en particulier la Laîche des tourbières (Carex limosa), protégée au niveau national, et la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa). Dans les tapis de Sphaignes qui recouvrent le sol, une plante carnivore, le Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) est présente. Les berges du Lac d'Aude abritent par ailleurs le très rare Gaillet trifide (Galium trifidum). Cette plante possède ses quatre uniques localités françaises dans ce secteur des Pyrénées-Orientales. C'est une espèce boréale en très forte disjonction d'aire. Ses plus proches stations, hormis de très rares localités dans les Alpes orientales, se trouvent en effet en Scandinavie.
Autour des lacs, le long des méandres et dans les dépressions, une mosaïque de zones tourbeuses complète ces habitats humides, avec en particulier des bas-marais à Carex nigra propices à la Renoncule à feuilles étroites (Ranunculus angustifolius), une endémique de l'est des Pyrénées. Les buttes et reliefs limitrophes aux lacs voient se développer la forêt de Pin à crochets. Cette dernière est entrecoupée de quelques chaos granitiques à Saxifrage faux-géranium (Saxifraga geranioides).
Concernant la faune, les zones tourbeuses et des petites étendues d'eaux stagnantes à proximité des lacs sont recherchées par plusieurs espèces de libellules patrimoniales : la Grande Aeshne (Aeshna grandis), l'Agrion à fer de lance (Coenagrion hastulatum), le Leste des bois (Lestes dryas), le Leste fiancé (Lestes sponsa), la Leucorrhine douteuse (Leucorrhinia dubia), le Symétrum noir (Sympetrum danae) la Cordullie métallique (Somatochlora metallica).
La limite de la ZNIEFF suit les frontières naturelles des zones humides centrées autour des trois lacs.