La ZNIEFF des "Salins Tallavignes et Grimaud" se situe sur le littoral audois, au sein du complexe lagunaire des étangs du Narbonnais, à l'ouest de Port-la-Nouvelle. Elle occupe une superficie d'un peu plus de 100 hectares sur les berges sud de l'étang de Bages-Sigean.
Il s'agit de deux anciens marais salants dont l'activité a cessé en 1962, le salin Tallavignes au sud, le salin de Grimaud au nord. Comme tous les salins du littoral, ils sont ceinturés par une digue. A l'intérieur, plusieurs dizaines de clos (unités de fonctionnement d'un salin) sont distingués. Ils permettaient la circulation de l'eau jusqu'au point bas, les tables salantes. Depuis leur abandon, ces salins sont laissés à leur libre évolution ou presque. La végétation a recolonisé les casiers topographiquement les plus hauts, tandis que les plus bas conservent leur caractère aquatique. Le paysage a retrouvé un caractère naturel, empreint malgré tout de cette activité salinière passée.
Les bordures des clos sont caractérisées par un degré de salinité très important comme en témoigne le développement d'une flore caractéristique des milieux de sansouires. Quelques vignes et friches sont localisées au nord-ouest, en marge de l'ancien périmètre des salins, et les bordures de l'étang de Bages présentent des zones de prés salés et des bourrelets coquillers. Plusieurs habitats d'intérêt communautaire sont réapparus avec les fourrés halophiles méditerranéens à Salicornia fruticosa, les habitats de steppes salées du Limonietalia et les fourrés à Limoniastrum.
Ces végétation halophiles associées aux berges de l'étang et les digues des salins constituent des zones d'alimentation et des sites de nidifications importants pour les oiseaux, en particulier les laro-limicoles comme :
- le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), petit échassier typique des zones sableuses ;
- la Sterne naine (Sternula albifrons), dont une petite colonie se reproduit parfois dans les salins Tallavignes ;
- l'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) ;
- l'Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) ;
- le Goéland railleur (Chroicocephalus genei) ;
- l'Huîtrier pie (Haematopus ostralegus).
Dans les roselières et autres végétations de ceinturent qui colonisent les roubines et certaines pièces d'eau, des oiseaux paludicoles complètent le cortège de l'avifaune patrimoniale avec : le Héron pourpré (Ardea purpurea) ; la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) ; la Locustelle luscinoide (Locustella luscinioides).
Concernant la flore, de nombreuses espèces caractéristiques des milieux salés sont recensées, dont des espèces rares et patrimoniales comme : le Grand Statice (Limoniastrum monopetalum), espèce spontanée en France uniquement sur le littoral audois et l'extrême ouest de l'Hérault ; le Statice de Companyo (Limonium companyonis), rare endémique du littoral audois ; la Cresse de Crête (Cressa cretica), espèce méditerranéenne rare et protégée des sols nus temporairement inondés et saumâtres. Dans les pièces d'eau à mise en eau temporaire et strictement alimentées par les eaux de pluie, la rare Althénie filiforme (Althenia filiformis) trouve des habitats halophiles qui lui conviennent.
La ZNIEFF englobe trois zones. Du nord au sud on distingue :
- les lieux-dits "les Cabanes" et "l'Angle", auxquels sont associées les berges de l'étang de Sigean ;
- le Salin Grimaud ;
- le Salin Tallavignes.
Les limites sont constituées par les digues et les roubines entourant les anciens salins, ainsi que par les berges de l'étang de Sigean.