La ZNIEFF du "Vallon du ruisseau des Corbières" est située à l'ouest du département du Gard, et à l'est de la ville de Sommières. Elle englobe la vallée du ruisseau des Corbières sur un linéaire de quatre kilomètres près de sa confluence avec le Vidourle. Elle couvre une superficie de plus de 60 hectares compris entre 20 et 60 mètres d'altitude.
Le ruisseau des Corbières est un petit cours d'eau de 7 km de long affluent du Vidourle. Dans sa partie amont, il draine une plaine à la fois agricole et forestière. Au niveau de la ZNIEFF, il entaille un petit relief calcaire, formant ainsi une vallée plus étroite encadrée par deux ensembles couverts de garrigues. Le fond de la vallée est plat et rempli d'alluvions récentes. Il est occupé par des prairies bocagères fraîches dans ses parties les plus humides, et des vignes, exclues du périmètre de la ZNIEFF, dans les zones plus sèches. Une ripisylve le plus souvent réduite et étroite, borde le cours d'eau de manière continue.
Cet ensemble alluvial constitué de prairies boacagères est un milieu relictuel devenu rare dans la plaine méditerranéenne. Il est caractérisé par des enjeux à la fois floristiques et entomologiques. Les prairies humides sont ainsi un refuge pour deux plantes patrimoniales rares : la Nivéole d'été (Leucojum aestivum), espèce protégée en France que l'on trouve préférentiellement sur la zone littorale du Languedoc, et qui possède de rares localités dans la zone des garrigues ; le Pissenlit d'Agen (Taraxacum aginnense). Elles hébergent également la Diane (Zerinthia polyxena), un papillon protégé dont les larves se nourrissent des feuilles d'aristolochie (Aristolochia rotunda et A. clematitis). A la faveur du ruisseau, il est également possible d'observer deux espèces de libellules patrimoniales : l'Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale), protégé au niveau national et dont les larves et les adultes sont associés aux eaux courantes en milieu découvert ; le Leste verdoyant (Lestes virens).
La connexion qu'assurent les prairies du nord de la ZNIEFF entre les zones de garrigue situés de part et d'autre de la vallée est mise à profit par le Lézard ocellé (Timon lepidus). Ce reptile protégé du sud de la France et de la péninsule ibérique, n'est que de passage au sein de la ZNIEFF.
Entre la D40 en amont et la D12 à l'aval, le périmètre de la ZNIEFF se cale sur la rupture de pente entre les versants et le fond de la vallée. Celle-ci est le plus souvent matérialisée par des chemins et des changements de végétation (lisières entre les garrigues et les bois adjacents, et les prairies du fond de la vallée). Les zones cultivées situées en fond de vallée ont été exclues.
A l'aval de la D12, jusqu'au lieu-dit du Cyprès, il est matérialisé par la limite entre les zones humides (ripisylves et prairies) bordant le ruisseau et les parcelles cultivées (vignobles et cultures céréalières).