Description de la zone
Cette petite zone située au sud du Mas de Lanau présente une légère dépression à régime de mare temporaire méditerranéenne. Ce secteur était probablement recouvert de marais avant les travaux d'assèchement réalisés entre les 17ème et 19ème siècles. La mare présente la curiosité d'avoir une alimentation double, à la fois par les eaux de pluie et de ruissellement et par les eaux de la nappe en charge qui sourdent au niveau de fissures du poudingue appelées laurons. Les eaux sont douces et légèrement calcaires. Au printemps, la concentration en phosphate augmente à la suite des épandages d'engrais dans les champs voisins. Il se produit donc une certaine eutrophisation en avril et en juin. La mare était autrefois bordée au nord par un coussoul qui a laissé la place actuellement à des friches post culturales. Au sud, par contre, se maintiennent quelques lambeaux de chênaie verte pâturés par un troupeau de taureaux. Celui ci empiète sur la moitié environ de la mare.
Flore et habitats naturels
La mare de Lanau, découverte par Molinier et Tallon en 1946, est la seule station française de la Germandrée de Crau (Teucrium aristatum), uniquement connue par ailleurs de quelques points en Espagne. Lors de la découverte de la plante, celle ci avait été décrite sous le nom de Teucrium cravense, espèce considérée différente de celle, mal connue alors, présente en Espagne (Teucrium aristatum). Cette mare est aussi une des trois localités françaises où la Verveine couchée a été observée, les autres localités étant l'Etang de Aulnes et l’île du Levant. A ces espèces s'ajoutent plusieurs plantes rares caractéristiques de ce type d'habitat de mare temporaire méditerranéenne, la Pulicaire de Sicile, la Salicaire à feuilles de thym et la Salicaire à trois bractées, l'Etoile d'eau à graines nombreuses ainsi que la Queue de Souris. Toutes ces espèces annuelles sont d'expression souvent fugace et irrégulière selon le rythme d'inondation/exondation propre à chaque année. Elles ne supportent pas la compétition par des végétations plus dynamiques, et en l'absence de pâturage (la mare était autrefois fréquentée par les moutons) tendent à se réfugier dans les entonnoirs des laurons, à l'exception de la Germandrée de Crau qui connaît son optimum de développement dans la ceinture la plus externe.
Faune
Le Rollier d’Europe (Coracias glandarius), espèce déterminante cavernicole et inféodée aux paysages ouverts méditerranéens, semble nicher régulièrement.
Le groupe des amphibiens est représenté par une espèce remarquable, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus).
Limites fondées sur celles de la parcelle cadastrale acquise par le Conservatoire d’espaces naturels de PACA, laquelle constitue une unité de gestion.