Description de la zone
Zone qui rassemble cinq étangs occupants des dépressions d’origine éolienne, dont les anciennes salines de Rassuen. Ces plans d’eaux jouent un rôle relais entre la Crau et l’étang de Berre pour l’avifaune. Ils sont environnés de collines recouvertes de garrigues et pinèdes.
Flore et habitats naturels
Les garrigues à dominante tantôt argileuse, tantôt sablonneuse, permettent le développement de nombreux peuplements d’Hélianthème à feuille de Marum, en particulier le long des pistes. L’Hélianthème est parfois accompagné par le Liseron rayé, le Myosotis ténu et très localement la chicorée scabre. De nombreux pieds de la Gagée de Mauritanie sont connus autour de l’étang de Lavalduc. Au nord de celui-ci se trouvent des éléments de pelouse de Crau avec l’Asphodèle d’Ayard et Euphorbia seguierana, ainsi qu’une mare à Marisque (Cladium mariscus). L’existence de quelques pieds de Chêne pédonculé à proximité est peut être le témoignage ultime d’une forêt alluviale de type médio européenne, à bois durs, comme il en subsiste quelques-unes en Crau puis surtout sur les rives du Rhône (Ulmo Fraxinetum excelsiori angustifoliae). Aujourd’hui, seule la classique ripisylve à Peuplier est connue dans le territoire de la ZNIEFF. Le premier inventaire signalait l’existence d’échantillons spectaculaires de Myrte qu’il serait bon de confirmer. Les étangs permettent le développement de nombreuses communautés dont l’existence et le développement sont liés à la plus ou moins grande salinité ainsi qu’aux différents rythmes d’inondation et d’exondation. Ainsi dans les secteurs dessalés et rapidement exondés se développent d’importants peuplements de Bugrane sans épine qui parviennent, les années humides, à pénétrer jusque dans la garrigue à romarin. Les vastes surfaces longuement inondées en bordure d’étang permettent l’installation des habitats à Crypsis aculeata ou à salicornes. Les secteurs plus salés ou plus secs sont occupés par les sansouires ou les formations à saladelles.
Faune
Ce site renferme quarante-six espèces d’intérêt patrimonial dont quatorze sont déterminantes.
Concernant la faune vertébrée, le complexe des étangs intérieurs de l’ouest de l’étang de Berre revêt un très grand intérêt pour l’avifaune aquatique et paludicole, qu’elle soit nicheuse, hivernante ou migratrice de passage. Parmi ces éléments faunistiques on peut citer notamment une belle petite population de Canard chipeau Anas strepera (11 couples nicheurs en 1995), la nidification du Grèbe à cou noir Podiceps nigricollis (exceptionnelle pour les Bouches du Rhône et la moitié sud de la France), des effectifs reproducteurs intéressants pour le Tadorne de Belon Tadorna tadorna (25 couples), le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) (20 couples), l’Avocette (Recurvirostra avosetta) (22 couples), l’Echasse (Himantopus himantopus) (20 à 30 couples), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus) (5 couples), le Blongios nain (Ixobrychus minutus) (3 couples), ainsi que la nidification exceptionnelle des Fuligules milouin (Aythya ferina) et morillon (Aythya fuligula). Sont également présents le Coucou geai (Clamator glandarius), le Butor étoilé (Botaurus stellaris), le Lézard ocellé (Timon lepidus). C’est également une zone d’alimentation appréciée du Flamant rose (Phoenicopterus ruber roseus) et une zone de halte migratoire très favorable et aussi d’hivernage pour les Grèbes, les Anatidés et les Laro Limicoles. Les milieux boisés, ouverts et rocheux de la Forêt de Castillon renferment quant à eux plusieurs espèces animales d’intérêt patrimonial : Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus), Grand Duc d’Europe (Bubo bubo), Petit Duc scops (Otus scops), Chevêche d’Athena (Athene noctua), Rollier d’Europe (Coracias garrulus), Coucou geai (Clamator glandarius), Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus).
Citons également, la Cistude d’Europe, (Emys orbicularis) espèce déterminante observée au niveau des salins de Rassuen et ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA.
Parmi les arthropodes recensés sur le périmètre, figure une espèce déterminante de coléoptère, le Bupreste de Crau (Acmaeoderella cyanipennis perroti), endémique des Bouches du Rhône mais dont les populations sont concentrées sur la Crau, étroitement liées à sa plante hôte (Onopordon illyricum, peut être aussi O. tauricum). Une autre espèce déterminante le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), dont une population reproductrice semble avoir disparu de la cirpaie de l’Etang de Citis (où elle n’a plus été observée depuis 1988) a été observé en 2010 aux abords de l’étang de Lavalduc. Les espèces remarquables sont représentées par la Decticelle des ruisseaux (Roeseliana azami = Metrioptera fedtschenkoi azami), sauterelle endémique du sud est de la France qui peuple les formations herbacées hygrophiles qui ceinturent les étangs. Dans les ruisseaux et canaux permanents, notons l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et le Gomphe semblable (Gomphus similimus) et la Diane (Zerynthia polyxena), tandis que les surfaces couvertes par une strate herbacée dense sont colonisées par l’Ascalaphe loriot (Libelloides ictericus), neuroptère (fourmilions et ascalaphes) ouest méditerranéen. Dans les milieux plus secs, citons la Scolopendre ceinturée (Scolopendra cingulata), imposant chilopode (« mille pattes ») limité en France à la bordure méditerranéenne et le Grand fourmilion (Palpares libelluloides), neuroptère assez commun dans les Bouches du Rhône mais toujours localisé aux steppes et autres formations herbacées maigres et sèches.
Les limites sont fondées sur les bassins versants des dépressions tout en respectant l’unité géopédologique et topographique.