Commentaire général
Milieu typique des collines méditerranéennes, avec une alternance de zones de garrigues, de bois de pins d'Alep et de cultures traditionnelles. La Touloubre qui traverse la zone est bordée d'une ripisylve de belle venue contrastant avec l'aridité des autres milieux. Elle dessine, ainsi que le ravin de Lavaldenan, des gorges certes modestes mais de grandes valeurs paysagère et floristique.
Flore et habitats naturels
Les pelouses possèdent des peuplements des espèces discrètes suivantes, la Gagée de granatelli, le Picris pauciflore (zones rocailleuses) ou le Crepis de Suffren (affleurement sableux). L’orchidée Ophrys bertolonii, quoique localisée, n’y est pas rare. Les dépressions naturelles, où se sont accumulées les colluvions, sont souvent cultivées. On y note la Nigelle de France (Nigella hispanica var. parviflora) et, dans celle de l’Estagnolet inondable les années pluvieuses, des peuplements de Salicaire à trois bractées ou d’Etoile d’eau (Lythrum tribracteatum, Damasonium polyspermum), deux espèces très rares des mares temporaires méditerranéennes. Enfin, dans les milieux rupestres, s’observent la formation à Asplenium petrarchae des rochers calcaires thermophiles avec la fougère Cheilanthes acrostica et le Gaillet setacée (Galium setaceum) ; ainsi que la formation des landes oroméditerranéennes franco ibériques réduite ici à des peuplements d’Ephèdre des Monts Nébrodes (Ephedra major).
Faune
Ce site renferme trente-trois espèces d’intérêt patrimonial dont onze sont déterminantes.
Il s’agit d’une zone d’une grande richesse biologique, en particulier sur le plan ornithologique avec la nidification de plusieurs espèces phares : l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) ou encore le Coucou geai (Clamator glandarius). Parmi les autres espèces nicheuses remarquables il y a notamment, le Circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus), le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), la Huppe fasciée (Upupa epops), l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus), la Caille (Coturnix coturnix), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), la Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis) et une espèce déterminante, la Fauvette à lunettes (Sylvia conspicillata). Notons également la présence régulière du Busard cendré (Circus pygargus) en chasse. Plusieurs espèces remarquables ou déterminantes de chauves-souris y ont été observées : le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), le Minioptère de schreibers (Miniopterus schreibersii), la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) et le Petit Murin (Myothis blythii). Notons que le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) se reproduisent sur ce site. Le Lézard ocellé (Timon lepidus) pour les reptiles et, pour les poissons, le Blageon (Leuciscus soufia) sont également présents.
Enfin les invertébrés sont représentés par deux espèces déterminantes : le Marbré de Lusitanie (Euchloe tagis bellezina), espèce déterminante très localisée représentée par la sous-espèce bellezina, endémique du sud de la France et de l’extrême nord-ouest de l’Italie, inféodée aux milieux ouverts où croît sa plante nourricière Iberis pinnata, et l'Hespérie de la balotte (Carcharodus baeticus), espèce déterminante de Lépidoptère Hespériidés d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare). Est également présent un cortège d’espèces ouest méditerranéennes remarquables telles que la Scolopendre ceinturée (Scolopendra cingulata), l’Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), gros criquet à mobilité réduite endémique de Provence ; la Mante terrestre (Geomantis larvoides), petite mante fluette au déplacement vif sur les surfaces dégagées, la cigale argentée (Tettigetta argentata), espèce commune dans le département, l’Hespérie de l’herbe au vent (Muschampia proto), papillon localisé et peu commun étroitement inféodé à ses plantes hôtes, Phlomis herba venti et Phlomis lychnitis et la Proserpine (Zerynthia rumina), papillon strictement lié à la présence de sa plante hôte locale, Aristolochia pistolochia.
Limites fondées sur celles du plateau et des collines au nord de la Barben, englobant l’ensemble des milieux et des espèces patrimoniaux dont les cultures favorables à l’Outarde et mais évitant les zones à agriculture trop intensive.