ZNIEFF 930012506
ÎLE DE PORT-CROS ET DE BAGAUD

(n° regional: 83100111)

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Commentaire général

Site exceptionnel sauvage et préservé qui a justifié la création d'un Parc national terrestre et marin. La partie terrestre est dominée par les formations forestières à chênes verts, le maquis haut et l'oléolentisque.

Les formations herbacées sont pauvres et rares. Flore exotique pittoresque aux abords et à l’intérieur du village. La ZNIEFF est composée de plusieurs îles, Port-Cros et Bagaud sont les principales et les plus grandes.

 

Flore et habitats naturels

La pauvreté floristique par rapport à la flore continentale voisine est compensée par une forte originalité des espèces présentes. Sont surtout représentés l’oléolentisque et la chênaie d’yeuse acidophile. Le maquis élevé à arbousier et bruyère arborescente occupe les 2/3 de la surface.

Les formations proches de l’équilibre sont marquées, en l’absence de toute dégradation, par une exceptionnelle croissance de leurs essences principales, atteignant le maximum des potentialités de l’espèce (ce phénomène se produisant au détriment des strates inférieures). Le Pin d’Alep est présent partout en sous étage.

La flore de l’île de Port Cros présente cependant un certain nombre de raretés botaniques qui trouvent en ces lieux des conditions propices à leur maintien et notamment :

   - des espèces particulières ou endémiques propres à l’ancien continent tyrrhénien comme les Teucrium marum, Staphisagria picta subsp. requienii et Romulea assumptionis ou le Galium minutulum.

  - des espèces à aire localisée telle l’Euphorbe arborescente ou le Genêt à feuilles de lin (Genista linifolia).

  - des groupements à végétation éphémère liés aux petites zones aréneuses situées en retrait du liseré côtier, en voie de régression accélérée sur le continent, avec comme principales espèces diverses romulées (Romulea columnae, R. rollii, et l’endémique R. florentii).

  - de belles formations de rocher halophiles avec notamment la Barbe de Jupiter (Anthyllis barba-jovis) ou l’Orobanche sanguine (Orobanche sanguinea = O. crinita), cette dernière dans une de ses rares localités françaises.

  - des formations de l’isoetion (ruisseaux temporaires, prairies arrières littorales, sentiers ombragés …) avec l’Isoëtes de Durieu, la Linaire à vrille (Isoetes duriaei, Kickxia cirrhosa).

  - des formations de rochers chauds à Cheilanthes maderensis.

  - des fourrés à Gattilier (Vitex agnus castus) ou Tamaris d’Afrique (Tamarix africana) arrières littoraux.

 

Faune 

Les îles de Port Cros et de Bagaud offrent un grand intérêt pour la faune. En effet, 24 espèces animales patrimoniales y sont présentes avec 14 espèces déterminantes et 10 autres remarquables.

Les îles possèdent également un cortège particulièrement remarquable d’oiseaux nicheurs, incluant certains oiseaux marins coloniaux comme les puffins : Puffin cendré (55 couples reproducteurs), Puffin de Méditerranée ou Puffin yelkouan (180 couples reproducteurs), Tadorne de Belon (1 couple nicheur), Faucon pèlerin (4 couples reproducteurs), Martinet pâle, Chouette chevêche (1 couple), Petit duc scops (une trentaine de couples), Huppe fasciée (1 couple), Monticole bleu, Gobemouche gris. Chez l’herpétofaune locale, on peut noter la présence d’espèces aussi prestigieuses que la Tortue d’Hermann, le Phyllodactyle d’Europe, l’Hémidactyle verruqueux et le rare Discoglosse sarde, batracien vulnérable extrêmement localisé, endémique des îles de Port Cros, du Levant, de Corse, de Toscane et de Sardaigne. Sur Port Cros, on le rencontre dans les mares, réservoirs et puits.

On peut ajouter que le cortège des chauves-souris comporte diverses espèces intéressantes qui ont été contactée en chasse ou transit telles que le Minioptère de Schreibers, le Murin à oreilles échancrées, le Vespère de Savi, le Noctule de Leisler et le Molosse de Cestoni.

Les arthropodes insulaires d’intérêt patrimonial comporte des Coléoptères endogés, déterminants et endémiques  (Entomoculia henryi et Leptotyphlus henryi, Cyrtotyphlus convexus) ainsi que les Cloportes (Crustacés Isopodes) Trichoniscus fragilis, espèce halophile remarquable des bords de mer, Bathytropa granulata, espèce déterminante très localisée en région P.A.C.A., Armadillidium quinquepustulatum, espèce endémique des stations sableuses chaudes et sèches du massif des Maures et des îles d’Hyères et le Grillon maritime (Pseudomogoplistes squamiger), espèce déterminante très rare, localisée et en régression, colonisant les bandes littorales avec laisses de mer des côtes méditerranéennes et des Canaries. Il est également important de signaler la présence de trois chilopodes déterminants de très forte valeur patrimoniale : Geophilus fucorum, géophilomorphe strictement inféodé aux grèves méditerranéennes dans la zone intertidale et à ses abords (halobionte); affectionne les cordons de varech (Brolemann, 1930, 1932; Minelli & Iovane, 1987; Iorio, 2008; Geoffroy & Iorio, 2009), Henia bicarinata, espèce halophile exclusivement inféodé aux plages méditerranéennes, considéré comme fortement menacée et Tuoba poseidonis, espèce circumméditerranéenne halobie rare et menacée dans notre région.

 

Comments on the delimitation

Limites imposées par la mer tout en retirant le port.