ZNIEFF 930012508
VIEUX SALINS D'HYÈRES

(n° regional: 83100110)

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Commentaire général
Anciens salins comportant des formations végétales de dunes, des lagunes, une pinède mixte et des sansouïres à Salicornes.
Une des dernières zones humides préservées entre Camargue et Italie. Ces marais s’étendent en arrière d’un très grand cordon littoral. Formation de ce type à peu près intacte, la plus longue entre la Camargue et l’Italie (3 km).

Flore et habitats naturels
Présence à la fois d’une végétation psammophile des côtes sableuses et des plages, et de formations à Salicornes de la sansouïre. Ce site comporte un certain nombre d’espèces menacées, en particulier littorales, comme le Liseron des sables (Convolvulus soldanella), la Romulée de Rolli (Romulea rollii) ou le Silene de Nice (Silene nicaeensis). Les pelouses, sur les digues en particulier, sont riches en géophytes : nombreuses orchidées (Ophrys arachnitiformis, Serapias spp…), Ail petit Moly (Allium chamaemoly). En revanche, l’Ophrys miroir (Ophrys speculum), observé en 1908 et que de nombreux orchidophiles sont venus chercher en vain, avait disparu l’année même de sa découverte. En revanche, Anacamptis longicornu, orchidée connue de Corse a fait son apparition en 2014. S’y maintiendra-t-elle ? D’autres plantes signalées à diverses époques aux Vieux Salins (Cressa cretica, Limonium girardianum, Scrophularia canina subsp. ramosissima, Ononis mitissima …) n’ont pas été revues ces dernières années : disparitions ? Citations erronées ?
Les plans d’eau sont occupés par des peuplements à Ruppia, et lorsqu’ils s’assèchent, ils permettent le développement de multitudes de soudes et de salicornes annuelles. Très ponctuellement deux espèces devenues très rares ont été trouvées dans cet habitat en 2013 : Althenia filiformis et Ruppia maritima. Du fait de l’abandon du drainage, les roubines véhiculent une eau à salure variable, au contenu végétal diversifié. Au sud-ouest et sud est des salins, subsistent des surfaces conséquentes de prés salés (jonçaies maritimes, Trifolion maritimi, formations à Spartines …) où s’observe notamment le Mélilot de Sicile, en voie de forte régression sur le littoral français et qui font pratiquement défaut aux Salins des Pesquiers et renforcent l’intérêt tout particulier de ce site.

Faune
Cette zone possède un peuplement faunistique riche et de grand intérêt, avec pas moins de 27 espèces animales patrimoniales, dont neuf déterminantes.
L’avifaune nicheuse locale comporte des espèces aussi intéressantes que l’Avocette élégante, la Sterne naine, espèce déterminante, le Tadorne de Belon (16 couples), le Gravelot à collier interrompu (3 couples), l’Echasse blanche (15 couples, l’Œdicnème criard (nicheur occasionnel), le Petit duc scops, le Martin pêcheur d’Europe (nicheur occasionnel), le Guêpier d’Europe (8 couples), la Lusciniole à moustaches (nicheuse occasionnelle), le Bruant des roseaux (nicheur possible).
On y rencontre également la Cistude d’Europe, espèce remarquable, plutôt abondante localement qui est en contact direct avec une importante population de Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans). Elle est accompagnée de trois autres espèces remarquables de reptiles, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.
L’entomofaune patrimoniale est représentée par deux espèces déterminantes, le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), odonate très localisé et en régression, strictement inféodé aux eaux saumâtres temporaires dans lesquelles sa larve se développe et l'Officier trompeur (Necydalis ulmi), espèce déterminante de Cerambycidae cavicole dans les vieux feuillus d'Europe et du Caucase, devenue rare et localisée en France où ses plus grandes populations restantes sont situées en région PACA. Cinq espèces remarquables sont également présentes : l’Ascalaphe ictère (Ascalaphus ictericus), neuroptère d’affinité ouest méditerranéenne, qui affectionne les milieux ouverts avec strate herbacée dense et quatre Coléoptères Carabidae, Artabas dispar, Dyschirius apicalis, Cicindela circumdata, d’affinité méridionale et pour laquelle les Vieux Salins sont la seule station à l’est de la Camargue et la seule station du département du Var et la Cicindèle des marais (Cicindela paludosa), espèce rare et localisée dont l’aire de répartition est limitée à la bordure méditerranéenne ouest méditerranéenne.
Enfin, il est important de signaler la présence de deux chilopodes déterminants de haute valeur patrimoniale : Henia bicarinata, espèce halophile exclusivement inféodé aux plages méditerranéennes, considéré comme fortement menacé avec le constat d’une régression spectaculaire, et Tuoba poseidonis, espèce circumméditerranéenne halobie, rare et menacée dans notre région.

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Limites calquées sur celles des anciennes salines délimitées par le canal de ceinture.