ZNIEFF 930012510
ÉTANGS ET SALINS DES PESQUIERS

(n° regional: 83100134)

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Commentaire général

Une des dernières grandes zones humides entre la Camargue et l’Italie. Les bassins de profondeur variable sont ceinturés par des plages de vase propices aux oiseaux limicoles et à de nombreux insectes. Au sud, se trouvent les restes du seul grand étang saumâtre qui persiste dans ce secteur fortement urbanisé par ailleurs.

 

Flore et habitats naturels

La forte artificialisation consécutive à l’aménagement en salines a profondément altérée les formations végétales primitives de l’étang des Pesquiers. Les groupements végétaux sont donc souvent ici peu typés et s’interpénètrent fréquemment en des mosaïques complexes. On peut néanmoins observer, en périphérie des bassins, ainsi que dans la portion sud-est de l’étang, le développement d’une végétation de sansouire avec salicornes, soudes et atriplex. Mais la formation à Soude annuelle et Bassia hirsute, si caractéristique des berges des étangs languedociens et camarguais, semble bien n’avoir pas ici résisté aux aménagements des salines. Sur les digues sablonneuses, des éléments de steppes salées à Limonium s’observent, souvent envahies par un tapis herbacé dynamiques de divers chiendents. La nature sableuse de certaines digues explique que beaucoup d’espèces présentes sur la Route du Sel peuvent également y être observées, particulièrement les très rares Matthiole à fruits à trois cornes et Fausse Girouille des sables (Matthiola tricuspidata, Pseudorlaya pumila). Les herbiers à Ruppia et Lamprothamnium sont au contraire en état moyen (Ruppia maritima et Lamprothamnium papulosum ayant néanmoins été confirmés très ponctuellement en 2013). Sur les digues des Salins présence du Tamaris d’Afrique (Tamaris africana) et des derniers pieds de l’orchidée Ophrys bombiliflora. Cette dernière, naguère abondante dans les prairies maritimes de l’Almanarre, en a totalement disparu avec les prairies elles-mêmes. Le milieu totalement artificiel des digues des salins lui a offert un refuge 

 

Faune 

Cette zone présente un relativement grand intérêt pour la faune, en particulier pour l’avifaune nicheuse, hivernante et migratrice de passage. On y a recensé en effet seize espèces animales patrimoniales. Parmi elles, neuf correspondent à des espèces déterminantes.

Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) a été observé en gîte sur ce secteur. Cette espèce dite « glaneuse » capture les mouches et araignées. Elle est souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, et utilise des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts). L’avifaune nicheuse comporte les espèces suivantes, généralement peu répandues et localisées dans le département du Var : Gravelot à collier interrompu (30 couples), Chevalier gambette (1 couple), Echasse blanche (17 couples), Avocette élégante (252 couples), Sterne naine (96 couples), Sterne pierregarin (76 couples), sterne caugek (26 couples), Tadorne de Belon (9 couples), huitrier pie (1 couple), goéland railleur (310 couples). Quelques passereaux nicheurs sont à signaler, le Cochevis huppé, l'Alouette calandrelle, le Pipit rousseline et la Rousserolle turdoïde. Le Bruant mélanocéphale a été observé en 1998 en période favorable de nidification.

L’entomofaune comporte un grand intérêt patrimonial car ce territoire représente l’une des dernières zones refuges du département pour les coléoptères terricoles halophiles. Les espèces patrimoniales sont représentées par l’Iside de Morel (Isidus moreli), rarissime coléoptère Elatéridés (famille des Taupins) Pomachiliinés, très localisé, d’affinité méditerranéenne, crépusculaire et nocturne, lié à la végétation herbacée des zones sableuses et aux bois échoués sur les plages, sensible à l’urbanisation des fronts de mer et à la surfréquentation des plages et le Carabique Dyschirius apicalis, espèce remarquable et vulnérable de Coléoptères Carabidés.

Comments on the delimitation

Limites calquées sur celles des anciennes salines délimitées par le canal de ceinture.