ZNIEFF 930012512
ÎLE DE PORQUEROLLES

(n° regional: 83161100)

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Commentaire général

Site exceptionnel présentant une grande diversité de milieux avec une alternance de zones cultivées, de forêts et de maquis. Très grand développement des milieux ouverts (lisières, friches très favorables au maintien des espèces animales et particulièrement des insectes : Papillons, Orthoptères. Belles zones rocheuses riches en espèces rupestres.

Formations forestières continues, de grande étendue et peu fréquentées, exceptionnelles en situation littorale. Belles plages réputées avec par endroits de maigres restes de l’ancienne végétation dunaire.

Vestiges archéologiques aux Mèdes.

Site inscrit, en grande partie, propriété de l’État, bénéficiant d’une gestion privilégiant la protection des espèces et des biotopes.

 

Flore et habitats naturels

Vastes formations forestières denses et préservées. Grande diversité en groupements végétaux : pinèdes de Pin d’Alep tendant de plus en plus à être remplacée, naturellement, par la chênaie verte littorale à Arisarum et maquis et formations dérivées à bruyère arborescente et arbousier. S’y ajoutent un liseré littoral continu à oléo lentisque ceinturant la végétation halorésistante à Limonium pseudominutum, et d’importantes colonies de plantes rudérales de type thermophile liées à la présence humaine (formation à grandes malvacées Lavatera arborea et L. cretica). Dans ses dernières s’est naturalisé l’Ornithogale d’Arabie. Plusieurs espèces très rares sont connues de l’île : Staphisagria picta endémique Baléaro Cyrno Sarde, absente du continent tout proche ; Alkanna lutea dont la présence en France continentale ailleurs qu’aux îles d’Hyères n’est pas confirmée ; Genista linifolia dont les abondantes populations de Porquerolles sont les plus belles du sud de la France. Présence de nombreuses espèces par ailleurs rares et menacées en France méditerranéenne : Cistus crispus, Galium minutulun, Leucojum aestivum subsp. pulchellum, etc.

Très grande richesse floristique des liserés côtiers avec présence de nombreuses espèces peu communes :

- des rochers littoraux comme Anthyllis barba jovis, Thymelaea hirsuta, Plantago subulata, Romulea rollii.

- des biotopes rupestres comme Asplenium marinum ou A. balearicum, Silene badaroi.

Notons cependant la forte raréfaction, voir la disparition totale, de tout un cortège lié aux zones humides (Cressa cretica, Oenanthe globulosa, Cicendia filiformis,…) ou aux sables littoraux (Tripidium ravennae, Stachys maritima, Crucianella maritima, Cutandia maritima …), témoignages de la forte anthropisation de l’île.

 

Faune 

L’Île de Porquerolles présente un intérêt assez marqué pour la faune puisque 26 espèces animales patrimoniales y sont présentes. Parmi elles, on comptabilise 17 espèces déterminantes.

Le Murin à oreilles (Myotis emarginatus), espèce déterminante glaneuse capturant les mouches et araignées, souvent liée aux milieux rivulaires et très stratifiés, utilisant des gîtes variés en reproduction (bâtiments, cavités, ponts) occupe un gîte en bâti sur le site.

L’avifaune nicheuse insulaire comporte des espèces prestigieuses telles que les rares Puffin cendré (35 couples reproducteurs) et Puffin de Méditerranée ou Puffin yelkouan (50 couples nicheurs) ainsi que le Faucon pèlerin (2 couples reproducteurs). Parmi les autres espèces d’oiseaux qui se reproduisent sur l’île, citons le Coucou geai, signalé en 1986 mais non confirmé depuis cette date, le Tadorne de Belon (une douzaine de couples nicheurs), le Martinet pâle, la Chouette chevêche (au moins 3 couples reproducteurs), le Petit duc scops (40 à 50 couples nicheurs), le Monticole bleu. Les rares Cormoran huppé et Blongios nain y sont considérés comme des nicheurs possibles (1 couple de chacune de ces deux espèces est présent sur l’île sans que leur nidification ait été prouvée) ; il en est de même de l’Océanite tempête, du Faucon hobereau et de la Huppe fasciée.

L’herpétofaune est notamment représentée par deux geckos méridionaux rares et localisés en Provence, le Phyllodactyle d’Europe, espèce déterminante tyrrhénienne élargie, rare en PACA et localisée aux milieux rocheux secs du littoral méditerranéen et des îles provençales et l’Hémidactyle verruqueux, espèce remarquable à distribution circumméditerranéenne, localisée en PACA à la frange littorale et aux îles provençales et fréquentant les milieux rocheux secs. La présence de la Tortue d'Hermann est due à des introductions. Il convient également de citer la présence historique du Lézard ocellé, découvert au début du 20ème siècle (Jahandiez, 1914) et dont la dernière observation valide a été effectuée en mai 2000. Toutes les prospections entreprises depuis se sont avérées infructueuses (Cheylan, 2016). Les causes de ce déclin sont incertaines mais elles pourraient être attribué à la densification de la forêt, au développement de la viticulture et à la prolifération du faisan depuis son introduction dans les années 70 (Doré et al., 2015).

En ce qui concerne les chauves-souris, il convient de remarquer l’existence sur l’île d’une colonie de Murin à oreilles échancrées d’une cinquantaine d’individus.

Les insectes patrimoniaux comprennent quant à eux le Coléoptère Psélaphidé endogé Mayetia henryi. Les autres arhropodes sont représentés par trois Cloportes (Crustacés Isopodes) Armadillidium quinquepustulatum, espèce endémique des stations sableuses chaudes et sèches du massif des Maures et des Îles d’Hyères, Trichoniscus halophilus, espèce strictement halophile qui se rencontre au voisinage immédiat de la mer (Vandel, 1951, 1960 ; Berner, 1966) à répartition ouest-méditerranéenne, connue surtout des îles : Sicile, Sardaigne, Corse ; en France, l’espèce est absente du continent et n’est connue que de Corse ainsi que des îles d’Hyères et de Lérins et Trichoniscus fragilis, espèce halophile remarquable des bords de mer.

Enfin, il est important de signaler la présence de deux chilopodes déterminants de haute valeur patrimoniale : Henia bicarinata, espèce halophile exclusivement inféodé aux plages méditerranéennes, considéré comme fortement menacé avec le constat d’une régression spectaculaire, et Tuoba poseidonis, espèce circumméditerranéenne halobie, rare et menacée dans notre région.

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Limites dictées par l’insularité, en soustrayant le secteur totalement artificialisé du village.