ZNIEFF 930012545
CAP LARDIER, CAP TAILLAT ET CAP CAMARAT

(n° regional: 83100164)

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Commentaire général

Ensemble naturel littoral très intéressant et pratiquement exempt d’artificialisation. La zone présente une succession de petites criques, de rochers et de falaises offrant de nombreux microbiotopes sableux. Plus vers l’intérieur, on rencontre des massifs forestiers dominés par le Chêne vert, le Chêne liège ou le Chêne pubescent, ainsi que les faciès de dégradation de ces formations.

 

Flore et habitats naturels

Il faut noter la richesse particulière des groupements littoraux thermophiles ou halophiles dans lesquels l’on rencontre de nombreuses espèces rares : fourrés à Lentisque et Myrte, formations à Euphorbes arborescentes ou à Barbe de Jupiter, matorral à Palmiers nains (ces formations souvent intriquées) groupements à Armeria arenaria, Allium chamaemoly et Romulea spp., Isoetes duriei, Isoetes histrix (toujours présent ?) et Serapias. 

 

Faune

La zone des trois caps accueille 30 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 9 sont déterminantes.

Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce déterminante typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole présente dans les régions aux paysages karstiques riches en grottes a été observé en période de transit.

Un couple de Faucon pèlerin s’y reproduit tout comme également au moins 4 couples de Monticole bleu ainsi que des colonies de Martinet pâle. Le reste de l’avifaune patrimoniale est représentée par le Circaète Jean-le-Blanc, le Faucon hobereau, le Petit duc scops et la Pie grièche méridionale.

Les Caps Lardier et Taillat abritent la dernière population littorale de la Tortue d'Hermann (Testudo hermanni), espèce déterminante de distribution circumméditerranéenne rare et très localisée en France. Sont présents également d’autres espèces de reptiles remarquables comme la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), espèce ayant une répartition lacunaire en Europe, inféodée aux zones humides et localisée en PACA, le Lézard ocellé (Timon lepidus), espèce des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.

Les insectes d’intérêt patrimonial sont essentiellement représentés par des espèces d’affinité méditerranéenne et appartenant à divers ordres. Chez les lépidoptères citons la Thécla de l'arbousier (Callophrys avis), espèce déterminante de lycénidés d'affinité ouest méditerranéenne liée aux maquis et garrigues à arbousiers, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo asiatique, protégée au niveau européen, localement inféodée aux zones humides et fonds de vallons où croît sa plante hôte Aristolochia rotunda. Chez les orthoptères citons l’Ephippigère provençale (Ephippiger provincialis) ou « boudrague », sauterelle remarquable et endémique provençale qui peuple les friches agricoles, bois clairs et clairières qu’elle anime de sa stridulation durant les chaudes journées d’été ; chez les coléoptères citons le lepture à deux taches (Nustera distigma), espèce déterminante de la famille des longicornes (Cerambycidae) dont l’aire de répartition est très restreinte en France, le Tille à élytres pâles (Tillus pallidipennis), cleridae déterminant saproxylique et prédateur, à répartition méditerranéenne, rarissime en France où il n'est connu que du Var, et le mylabre Actenodia billbergi, espèce remarquable et très localisée de la familles des Meloidés. Signalons aussi la présence de la Cigale tomenteuse (Tibicina tomentosa), espèce méditerranéenne très rare en France et dont la présence est principalement détectée à l’ouïe, par la cymbalisation qui la caractérise.

A noter également la présence du cloporte l’Armadillidium quinquepustulatum qui est un endémique strict à répartition restreinte connue seulement du massif des Maures et des îles d’Hyères sur terrains secs et sablonneux.

Enfin, signalons la présence de la Fausse-veloutée des chênes-lièges (Urticicola suberinus), espèce déterminante de Gastéropodes appartenant à la famille des Hygromiidés, décrite en 1882 puis redécouverte récemment dans les environs de Collobrières après être complètement tombée dans l’oubli, reconnue comme espèce bien caractérisée et endémique des subéraies des Maures et de l’Esterel, cette espèce étant très dépendante des feuilles de chêne-liège dont elle se nourrit.

Comments on the delimitation

La limite Nord de cette ZNIEFF suit à distance la limite des habitations, ainsi que les contreforts du relief des caps. Entre le cap Camarat, et les deux autres caps, seul le linéaire côtier est conservé, le reste étant jugé beaucoup trop mité.