Description de la zone
Ce territoire de collines est couvert de taillis, de garrigues, de maquis bas, de brousses à Chêne liège et de maquis arborés. Les rivières qui drainent ce plateau s’écoulent le long de vallons encaissés et boisés.
Flore et habitats naturels
Dans cette zone se développent les séries de végétation appartenant à la silice, au calcaire et à l’eau. Les biotopes sont très diversifiés et de nombreux stades de végétation sont observables. Parmi les espèces patrimoniales, on trouve l’Isoète de Durieu (Isoetes duriei) et la Linaire grècque (Kickxia commutata) dans les bas-fonds inondables, la Scolopendre (Asplenium scolopendrium) dans les ravins humides, l’Epiaire d’Héraclée (Stachys heraclea) et la Canche de Provence (Aira provincialis).
Faune
Ces massifs forestiers abritent un patrimoine faunistique d’un intérêt assez marqué. Il comprend 17 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 8 sont déterminantes.
Au niveau de l’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, patrimoniale de cette zone, mentionnons la présence de plusieurs espèces remarquables comme la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en déclin général, présente jusqu’à 1 100 m d’altitude, le Petit-duc scops (Otus scops), espèce de nette affinité méridionale, encore assez fréquente mais en diminution sensible, présent jusqu’à 1 800 m d’altitude, et la Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en diminution aujourd’hui. A noter également l’observation du Rollier d’Europe (Coracias garrulus) observé en 2015 en période de nidification et dont la reproduction sur le site serait à confirmer.
Les reptiles sont représentés par le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce remarquable franco-ibérique affectionnant particulièrement les milieux ouverts méditerranéens de type garrigue et la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés.
Concernant les mollusques, citons la présence de deux espèces remarquables : l’Aiguillette de Grasse (Renea moutonii moutonii), sous espèce d’Aciculidés, rare et vulnérable, endémique provençale des départements du Var et des Alpes Maritimes, protégée en France, habitant la litière des forêts et les rochers, et la Vallonie des marais (Vallonia enniensis), espèce en déclin général, strictement localisée en France au département des Alpes Maritimes où elle se rencontre exclusivement dans les milieux humides, principalement sur substrat calcaire.
Quant aux insectes patrimoniaux, ils sont représentés par plusieurs cortèges.
Parmi les coléoptères, trois espèces déterminantes ont été inventoriées : le Charançon Cathormiocerus avenionensis, espèce d’affinité méditerranéenne, très rare et très localisée, endémique des départements du Vaucluse, du Var et des Alpes Maritimes, la forêt de Pégomas constituant l’unique station du département pour cette espèce, Athous puncticollis, Elatéridés endémique franco-italien ici en limite d’aire et recherchant les milieux forestiers et le ténébrionidé Aside ochsi.
Concernant les lépidoptères, deux espèces déterminantes sont présentes, la Zygène du peucédan (Zygaena cynarae), espèce rare et localisée, en populations dispersées, qui fréquente les pelouses en lisière, les clairières et boisements clairs où croît sa plante hôte Cervaria rivini, représentée ici par la sous espèce vallettensis, endémique des Alpes Maritimes, et l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles où sa chenille se développe sur des potentilles (Potentilla hirta et espèces proches),. Elles sont accompagnées de plusieurs espèces remarquables comme le Procris de la vigne (Theresimima ampellophaga), hétérocères diurne d’affinité méditerranéenne, devenue rare suite à sa forte régression probablement due à l’utilisation de pesticides sur sa plante hôte la vigne, la Thécla de l'orme (Satyrium w album), Lycénidés, d'affinité eurasiatique tempérée, localisée et peu commune, ayant fortement régressée suite au dépérissement des ormes attaqués par la graphiose, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce à aire de distribution morcelée, inféodée aux milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille des orpins (Sedum) et la Diane (Zerynthia polyxena), espèce protégée au niveau européen, d’affinité méditerranéenne orientale, des prairies humides, bordures alluviales et boisements mésophiles où croît sa plante hôte locale l'Aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda).
Un orthoptère d’intérêt patrimonial est également présent sur le site : le Grillon des jonchères (Trigonidium cicindeloides), espèce déterminante d'affinité thermo-méditerranéenne, très localisée en France à certaines prairies humides et lisières de ripisylves sur le littoral, de Marseille aux Alpes-Maritimes.
Les peuplements d’odonates (libellules et demoiselles), aux larves aquatiques, sont notamment représentés par la Cordulie méridionale (Somatochlora meridionalis), espèce déterminante particulièrement rare et strictement inféodée aux cours d'eau méditerranéens plus ou moins temporaires et ombragés, la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), espèce remarquable et protégée au niveau européen, d’affinité ouest méditerranéenne, dont la larve se développe au niveau du chevelu racinaire des arbres qui bordent les cours d’eau de plaine et certains lacs, et l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce remarquable et protégée en France qui affectionne les écoulements modestes à eaux courantes claires, ensoleillées et peuplées d'hydrophytes.
La ZNIEFF est constituée de deux ensembles présentant des affleurements siliceux de la région de Mouans, en excluant les zones artificialisées. Ce massif, terminaison orientale du Tanneron, forme un escarpement qui domine la vallée de la Siagne et borde le plateau du plan de Grasse.