ZNIEFF 930012675
LAUVET D'ILONSE - TÊTE DE PÉRAIL

(n° regional: 06128100)

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Description de la zone

Cette zone est constituée de hautes montagnes aux sommets arrondis et couverts de pâturages. L’ossature rocheuse apparaît dans les pentes et les fond de vallées sous forme de barres abruptes ou de gorges profondes. Les forêts montagnardes sont abondantes au nord alors que les taillis et les friches poste culturales occupent les versants sud. Sur ce massif s’affrontent les domaines méditerranéen et alpin.

Flore et habitats naturels

Les séries méditerranéennes et supraméditerranéennes colonisent les versants sud alors que l’influence alpine apparaît dès le montagnard sur les versants nord. Localement au fond des vallons les plus encaissés transgressent les groupements médioeuropéens (rares dans la région) de la série du Charme. Parmi les habitats remarquables, il est à noter la présence de belles pessières calcicoles de l’Erico carneae Pinion sylvestris, des sapinières du Trochiscantho Abietetum abritant notamment une des rares localités des Alpes Maritimes de l'orchidée saprophyte épipogon sans feuilles (Epipogium aphyllum), ainsi que les rares mousses protégées orthotric de Roger (Orthotrichum rogeri) et buxbaumie verte (Buxbaumia viridis), des forêts de ravins à érable sycomore (Acer pseudoplatanus) du Tilio platyphylli Acerion pseudoplatani, de forêts de ravins mésoxérophiles à tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) du Tilion platyphylli, de pelouses subalpines du Seslerion caeruleae, de pelouses oroméditerranéennes à avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) de l’Ononidion cenisiae. On trouve ici des populations importantes de la gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica), une petite population excentrée en marge de son aire du silène à feuilles en cœur (Silene cordifolia), endémique des Alpes-Maritimes franco-italiennes.

Faune

Ce secteur abrite un patrimoine faunistique d’un intérêt biologique élevé avec 46 espèces animales d’intérêt patrimonial, dont 12 sont déterminantes.

Le peuplement mammalogique est essentiellement caractérisé par la présence du Loup (Canis lupus), carnivore déterminant, rare et localisé, mais aujourd’hui à nouveau présent et en expansion en région PACA depuis au moins 1992, après avoir été exterminé en France, dont les populations provenço-alpines correspondent à la sous espèce italienne, du Bouquetin des Alpes (Capra ibex), ongulé déterminant de nette affinité montagnarde et d’intérêt communautaire, du Cerf élaphe (Cervus elaphus), grand ruminant remarquable, aujourd’hui plutôt forestier, en expansion géographique et numérique en France et en région PACA, présent jusqu’à 2 500 m d’altitude, et d’un cortège tout à fait intéressant de chauves-souris avec en particulier le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile, préférant les milieux boisés clairs sur substrat calcaire qui alternent avec des espaces dégagés, assez rare en montagne mais présent jusqu’à 2 000 m d’altitude, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable arboricole et forestière, relativement fréquente, présente jusqu’à 2 200 m d’altitude, le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), espèce rupicole remarquable, rare, à effectifs faibles et donc vulnérable et en danger, thermophile d’affinité méditerranéenne, affectionnant les zones de collines et de montagnes avec falaises, ravins, grottes, constructions, ruines et murailles, jusqu’à 2 500 m d’altitude.

L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, et estivante comporte trois espèces déterminantes, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), espèce boréo-alpine forestière, des hêtraies, pessières, cembraies et mélézins, plutôt âgés, jusqu’à 2 300 m et la Chevêchette d'Europe (Glaucidium passerinum), espèce euro-sibérienne rare, de la taïga et des forêts claires de résineux dans les Alpes (mélézins, sapinières, pessières, cembraies), accompagnées de plusieurs espèces remarquables comme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), rapace diurne actuellement en légère augmentation après avoir fortement régressé, occupant préférentiellement les régions accidentées avec zones rocheuses et étendues forestières, la Caille des blés (Coturnix coturnix), espèce des milieux dégagés à végétation herbeuse haute (prairies et cultures notamment), jusqu’à 2 200 m d’altitude, le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), espèce rupicole, qui se nourrit préférentiellement dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où il niche généralement, jusqu’à 2 600 m d’altitude, la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), espèce de milieux semi-ouverts, d’affinité méridionale, en déclin général, présente jusqu’à 1 100 m d’altitude, la Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, en diminution aujourd’hui, la Cincle plongeur (Cinclus cinclus), espèce liée aux cours d’eau froids, propres et bien oxygénés, à courant plutôt vif, entre 100 et 2 400 m d’altitude, le Monticole de roche (Monticola saxatilis), espèce rupicole des terrains accidentés secs, rocailleux et ensoleillés à végétation rase, jusqu’à 2 700 m d’altitude, le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce xérothermophile des milieux ouverts et semi ouverts, secs et ensoleillés, parsemés d’arbres et de buissons, d’affinité méridionale, en nette régression en France depuis 1950, jusqu’à 1 300 m d’altitude. A noter également le passage régulier de deux rapaces déterminants, lors de leur déplacement ou à la recherche de nourriture : le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).

Les amphibiens comprennent notamment le Spélerpès de Strinatii (Speleomantes strinatii), espèce remarquable peu abondante correspondant à un endémique franco-italien présent en France essentiellement dans les Alpes-Maritimes et localisé dans les Alpes-de-Haute-Provence, recherchant les milieux humides, frais et ombragés (forêts, grottes, cavernes, éboulis) de 0 à 2 400 m d’altitude.

Les reptiles sont représentés par le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce remarquable des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Quant aux insectes patrimoniaux, mentionnons la présence de deux lépidoptères déterminants : l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), Hespériidés d'affinité ouest-méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare) et le Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000 m d’altitude, accompagnées de l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude.

Deux orthoptères sont également présents dans ce site : le Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous espèce déterminante et endémique de Haute Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, et le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce remarquable ouest méditerranéenne dont la sous espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés.

Enfin, les coléoptères sont représentés par le Carabe de Solier (Carabus solieri), espèce déterminante et protégée en France, endémique des Préalpes occidentales et de Ligurie, des pelouses subalpines et lisières forestières aux étages montagnards et subalpins, et plus localement à plus basse altitude dans des pinèdes humides dans les collines azuréennes.

 

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La ZNIEFF est constituée du massif montagneux dominé par la Tête des Giarons et le Lauvet d’Illonse, et délimité par la Vésubie et les gorges du Cians.