ZNIEFF 930012681
MONT VIAL - MONTAGNE DE GOURDAN - PIC DE CHABRAN

(n° regional: 04133100)

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Description

A cheval sur les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes, cette ZNIEFF englobe les massifs forestiers de la montagne de Gourdan au mont Vial, en passant par le mont Brune.

Sur le plan géologique, le site est composé de roches sédimentaires d’âge Secondaire et Tertiaire, associant des calcaires, calcaires argileux et marnes appartenant aux séries du Valanginien au Turonien, partiellement recouverts de conglomérats et calcaires marneux de l’Eocène Priabonien. Des éboulis anciens ou encore actifs et localement des brèches de pente recouvrent partiellement ces diverses formations sédimentaires, dans les pentes marquées.

Le site est soumis à un climat de moyenne montagne dans une zone de transition entre les affinités provençales plus sèches et ensoleillées à l'ouest et celles des Alpes Maritimes plus humides et avec nébulosité plus abondante, à l'est.

La végétation du site associe diverses formations forestières comprenant surtout des pinèdes sylvestres, des chênaies pubescentes et des hêtraies, avec des formations ouvertes et semi ouvertes de landes, fruticées, prairies sèches, éboulis et rochers.

Flore Milieux naturels

Le site comprend une espèce protégée au niveau national, l'Aster amelle (Aster amellus), belle astéracée à floraison automnale affectionnant les pelouses sèches et les lisières forestières se trouvant en voie de raréfaction généralisée en France. D'autres espèces végétales protégées au niveau régional sont présentent sur le site: la Campanule blanchâtre (Campanula albicans), espèce endémique des Préalpes du Verdon présente dans les Alpes Maritimes et non revue dans la ZNIEFF depuis les années 1940, la Sabline cendrée (Arenaria cinerea), caryophyllacée endémique de Provence inféodée aux pelouses et lisières rocailleuses calcaires, la Ballote buissonnante (Acanthoprasium frutescens), lamiacée présentant sa limite d'aire occidentale sur ce site, affectionnant les parois calcaires, la Fraxinelle blanche (Dictamnus albus), belle rutacée des lisières et broussailles sèches, et l'Orpin à odeur suave (Sedum fragrans), crassulacée inféodée aux balmes et grottes calcaires. Par ailleurs, on distingue huit autres espèces déterminantes sur ce site : le Maceron perfolié (Smyrnium perfoliatum), le Doronic à feuilles cordées (Doronicum pardalianches), la Passerage à feuilles d'halimus (Hormathophylla halimifolia), l'Épiaire d'Héraclée (Stachys heraclea), la Potentille inclinée (Potentilla inclinata), le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius), l'Ibéris en ombelle (Iberis umbellata) et la Minuartie de Burnat (Minuartia glomerata subsp. burnatii), petite caryophyllacée inféodée aux crêtes rocailleuses essentiellement des Préalpes du Verdon.

On retrouve sur la ZNIEFF des formations végétales des rochers et falaises calcaires ensoleillées liguro apennines à Saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga callosa), Saxifragion lingulatae ainsi que des formations végétales des rochers et falaises calcaires ombragées, Violo biflorae Cystopteridion fragilis, des Ostyaies supra méditerranéennes à Ostrya feuilles de charme (Ostrya carpinifolia), des formations décidues en limite d’aire, et les hêtraies, des hêtraies pinèdes sèches sur calcaire Cephalanthero rubrae Fagion sylvaticae; des éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis), Stipion calamagrostis  et des pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.), Alysso alyssoidis Sedion albi.

Faune

Cette zone est composée de plus de 50 espèces d’intérêt patrimonial dont une dizaine est déterminante.

L’avifaune nicheuse, ou probablement nicheuse, comporte une espèce déterminante, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupicole rare et localisé en France et en région P.A.C.A. mais en augmentation, qui utilise le site comme zone de chasse et plusieurs espèces remarquables : Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, Autour des palombes (Accipiter gentilis), espèce forestière peu commune et discrète, Bondrée apivore (Pernis apivorus) rapace forestier, Aigle royal (Aquila chrysaetos), Faucon hobereau (Falco subbuteo), rapace paléarctique, Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, Huppe fasciée (Upupa epops), espèce de milieux semi ouverts, d’affinité méridionale, Alouette lulu (Lullula arborea), espèce des paysages ouverts à semi-ouverts, Bruant fou (Emberiza cia), passereau d’affinité à la fois méridionale et montagnarde, propre aux milieux ouverts et rocailleux, secs et ensoleillés, de 300 à 2 600 m d’altitude, Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce de milieux à faible végétation en régression dans la région, Venturon montagnard (Carduelis citrinella), espèce paléo-montagnarde typique des boisements de conifères semi ouverts, Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, Moineau cisalpin (Passer italiae), Fauvette grisette (Sylvia communis), espèce de milieux ouverts buissonnants, actuellement en régression, Fauvette orphée (Sylvia hortensis), espèce d’affinité méridionale et liée aux milieux arborés clairs, Monticole de roche (Monticola saxatilis), Pic noir (Dryocopus martius), Torcol fourmilier (Jynx torquilla). A signaler également le passage d’autres oiseaux comme le Vautour moine (Aegypius monachus), le Vautour fauve (Gyps fulvus), l’Aigle botté (Hieraaetus pennatus) ou le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria).

Les amphibiens sont représentés par le Spélerpès de Strinatii (Speleomantes strinatii), espèce remarquable correspondant à un endémique franco-italien présent en France uniquement dans les Alpes-Maritimes essentiellement et les Alpes-de-Haute-Provence, recherchant les milieux humides, frais et ombragés (forêts, grottes, cavernes, éboulis) de 0 à 2 400 m d’altitude.

Plusieurs espèces de reptiles sont inventoriés localement notamment le Lézard ocellé (Timon lepidus) espèce remarquables des écosystèmes ouverts et semi-ouverts à affinité méditerranéenne, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce remarquable à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables, la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), espèce remarquable du sud de la France, de la péninsule Ibérique et du Maghreb qui affectionne les garrigues ouvertes et les milieux karstiques bien exposés et la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Les arthropodes d’intérêt patrimonial sont représentés par plusieurs cortèges.

Cinq espèces déterminantes de coléoptères ont été inventoriées dans la zone : Duvalius ochsi, espèce cavernicole et endémique de certains massifs calcaires des départements des Alpes-Maritimes (débordant sur les Alpes-de-Haute-Provence), le Ropalope lombard (Ropalopus ungaricus gallicus), sous-espèce déterminante de la famille des longicornes (Cérambycidés), rare, inféodée aux érables, plus rarement aux aulnes et aux frênes, présente en France presque exclusivement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hypotyphlus aubei, espèce endémique de Provence et les staphylins Bryaxis nigriceps et Faronus nicaeensis. Ils sont accompagnés de trois espèces remarquables, le Macrolène à fémurs dentés (Macrolenes dentipes), Chysomèle méditérranéenne dont les larves vivent à proximité des fourmilières de Crematogaster scutellaris, le charançon Polydrusus kahri et le Bousier commun (Scarabaeus laticollis), insecte coprophage de répartition européenne.

Trois espèces déterminantes de lépidoptères sont également présentes : l'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce d'affinité ouest méditerranéenne, en régression et affectionnant les pelouses sèches et surfaces pâturées où croissent ses plantes hôtes, en particulier le Marrube commun (Marrubium vulgare), le Sablé de la luzerne (Polyommatus dolus), dont la sous-espèce dolus est endémique de Provence et peuple les chênaies claires, lisières et pelouses où croissent ses plante hôtes des sainfoins (Onobrychis ssp) et le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea). Ces espèces sont accompagnées d’espèces remarquables comme la Gnophos chargée (Charissa onustaria), Geometridae d'Europe méridionale et centrale, dont la répartition française est limitée aux trois départements alpins de la région PACA et à la Corse, et qui affectionne les éboulis rocheux, les prairies et steppes xériques des collines et montagnes, la Phalène distinguée (Protorhoe corollaria), Geometridae vivant sur les coteaux steppiques et xériques et les friches préservées, extrêmement localisée en France et présente uniquement dans les Alpes-Maritimes dans la région PACA, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne, protégée en France, liée aux friches, garrigues et boisements clairs où croît la principale plante nourricière de sa chenille, la Badasse (Dorycnium pentaphyllum), la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce d'hétérocère zygénidés, d'affinité ibéro-provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît sa plante hôte (Bugrane jaune Ononis natrix), l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce méditerranéo-asiatique protégée au niveau européen, se reproduisant sur plusieurs espèces d’Aristolochia en fonction des milieux qu’elle fréquente, zones humides ou chênaies claires et pentes rocailleuses bien exposées jusqu’à 1 300 m d’altitude, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude, la Thécla de l'orme (Satyrium w-album), espèce d'affinité eurasiatique tempérée, localisée et peu commune, ayant fortement régressée suite au dépérissement des ormes attaqués par la graphiose, l’Azuré du Serpolet (Phengaris arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2 400 m d’altitude, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce à aire de distribution morcelée, inféodée aux milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum) et l’Hermite (Chazara briseis), espèce en forte régression, liée aux milieux très ouverts, secs et rocailleux où croissent ses plantes-hôtes, plusieurs graminées (fétuques et brachypodes).

Signalons également la présence du Criquet de la Bastide (Chorthippus saulcyi daimei), sous-espèce déterminante et endémique de Haute-Provence et des Alpes du sud, peuplant les landes et pelouses des versants montagneux, du Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce remarquable cavernicole endémique franco-italienne du sud-ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides et du Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest-méditerranéenne dont la sous-espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés.

Enfin, signalons la présence du mollusque remarquable Macularia niciensis.

Comments on the delimitation

Le site associe un complexe de crêtes d’altitude modérée et leurs vallons et plateaux interstitiels. Si les motivations de la délimitation de cette ZNIEFF sont avant tout d’ordre fonctionnel, de façon à inclure des habitats et populations d’espèces à forte valeur patrimoniale, le positionnement de ses limites est établi au mieux sur des repères visuels marqués et sur des éléments topographiques ou géographiques importants : ruptures de pentes, talwegs, crêtes secondaires, réseau routier local, dessertes, lisières, etc.