ZNIEFF 930012794
PARTIE NORD-EST DU MASSIF ET DU PARC NATIONAL DES ÉCRINS - MASSIF DU COMBEYNOT - MASSIF DE LA MEIJE ORIENTALE - GRANDE RUINE - MONTAGNE DES AGNEAUX - HAUTE VALLÉE DE LA ROMANCHE

(n° regional: 05104100)

General comments

Description

Le site concerne la partie nord ouest du massif des Ecrins, vaste complexe montagneux que se partagent l’Isère et le département des Hautes Alpes, avec des sommets parmi les plus prestigieux des Alpes (l’Olan (3564 m), la Meije (3974 m), les Ecrins (4102 m), Le Pelvoux (3946 m),…). Cet ensemble est découpé de nombreuses vallées, dont les principales sont celles de la Romanche, du Drac et de la Durance.
Le site englobe plus précisément les versants nord est du massif de la Meije, la haute vallée de la Romanche, le massif du Combeynot, les versants nord, nord est et est des Ecrins Mont Pelvoux avec notamment les Glaciers Blanc et Noir, la haute vallée du torrent de Saint Pierre et celle du Grand Tabuc.
D’un point de vue géologique, le massif des Ecrins est principalement constitué d’un socle cristallin hercynien, auxquels s’ajoutent un complexe extraordinaire de matériaux, allant des roches sédimentaires du secondaires dans ses parties limitrophes, jusqu’au roches volcaniques de type basaltique ou ryolithique. Cette formidable richesse géologique, ajouté aux diverses nappes de charriages et remaniements métamorphiques, en font une des zones clé pour la compréhension de l’orogénèse alpine.
Le substrat géologique de la partie ouest du site, qui suit les hautes crêtes de la Meije au Mont Pelvoux, est relativement homogène. Il est formé exclusivement de roches siliceuses : granites et gneiss migmatisés, amphibolites et gneiss amphiboliques. Ces roches ont engendré des reliefs aux pentes rocheuses escarpées parcourues de nombreuses failles tectoniques issues de l’orogenèse alpine.
Les phénomènes d’érosion glaciaire ou cryoclastique, très marqués et encore actifs, sont perceptibles et occupent une place importante dans le paysage. Charriage du Glacier Noir, moraines frontales et latérales, plaines de lavage d’alluvions glaciaires ou « sandur » du Pré de Madame Carle au pied des Ecrins, Plans de Valfourche, de l’Alpe et d’Arsine ou du Pied du Col sur la Romanche. Les cônes d’éboulis et d’avalanches tapissent le pied des parois et la base des couloirs.
Sur la bordure nord ouest du site, au niveau du sous massif du Combeynot l’organisation géologique est nettement plus complexe. Ce dernier constitue le socle cristallin sur lequel se sont déposés les sédiments ultra dauphinois qui ont été repoussés à ses pieds lors de la surrection alpine. L’ossature du massif constituée de gneiss migmatitiques, parfois oeillés, est analogue aux massifs voisins de la Meije. Ce bâti hercynien est traversé par un complexe volcanique très ancien ayant fourni des microgranites, ryolithes, tufs ryolithiques et ignimbrites, qui attestent d’une ancienne activité volcanique explosive avec nuées ardentes. L’ancienne chambre magmatique affleure désormais au cœur du massif, au niveau des plus hautes crêtes sous forme d’un granite à biotite.
Outre la très grande diversité de minéraux et concrétions, la grande particularité du Combeynot réside dans l’existence de glaciers rocheux : amas de blocs, de farine d’abrasion glaciaire et de glace qui s’écoulent de la même manière qu’un glacier, en formant des bourrelets frontaux. Ceux ci se localisent notamment dans les vallons de Laurichard et des Clochettes et à l’emplacement des sources de la Guisane, où ils dessinent encore de beaux bourrelets. Parmi eux, seul encore en activité, le magnifique glacier rocheux de Laurichard, réactivité lors du petit âge glaciaire et qui avance de quelques dm par an. Les héritages glaciaires les plus typiques sont : le cirque glaciaire des Clochettes et le vallon glaciaire de Laurichard, qui montre encore ses moraines latérales jalonnées par des « traînées de pierres » en aval de la combe.
Sur les faces nord et nord est du Combeynot, quelques petits glaciers neigeux sont encore présents. Le plus important (glacier du Combeynot) montre une moraine qui se prolonge par un cône d’épandage, accumulation nivo fluvio glaciaire très active incisée par de nombreux chenaux.
Sur la bordure est du site, le substrat géologique est dominé par des roches siliceuses massives (granites et gneiss migmatisés) qui déterminent des pentes fortes entrecoupées de ressauts rocheux et des crêtes élevées tranchantes. Les roches sédimentaires apparaissent dans le secteur des Têtes de Sainte Marguerite et de la crête des Grangettes (schistes marno calcaires du Lias et du Trias), ainsi qu’au niveau de la crête de Cibouit et du Roc de la Montagnolle (grés et schistes de l’Eocène Oligocène et dolomies argileuses du Trias). Les éboulis nombreux et grossiers et les dépôts glaciaires récents et post wurmien occupent des surfaces importantes en pied de versants et au creux des vallons.
Etendu entre 1450 m et 4102 m d’altitude, le site est compris dans les étages de végétation montagnard à nival.
Une très grande diversité de formations végétales se rencontre dans cette partie du massif des Ecrins. Elle compose une mosaïque paysagère de forte valeur biologique. Boisements de Mélèze (Larix decidua), aulnaies vertes des couloirs d’avalanches et pentes d’ubac, landes subalpines à Airelles (Vaccinium pl. sp.), landines froides à Camarine (Empetrum nigrum subsp. hermaphroditum), rhodoraies à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum), végétation pionnière des alluvions torrentielles fluvio glaciaires à Epilobe de Fleischer (Epilobium fleischeri), saulaies arbustives des délaissées et berges torrentielles, fourrés de saules arbustifs arctico alpins des pentes froides ruisselantes (Salix glaucosericea, Salix hastata, Salix foetida…), mégaphorbiaies particulièrement opulentes sur le versant nord du Combeynot, prairies subalpines et pelouses alpines de différents types, formations des combes à neige à Saules nains (Salix herbacea, Salix retusa, Salix reticulata), pelouses pionnières des dalles rocheuses et débris, associations végétales des moraines et éboulis ou des parois rocheuses, bas marais froids d’altitude, végétation des bords de sources et ruisselets… en sont les éléments les plus marquants.

Milieux remarquables

Trois habitats déterminants sont présents sur le site. Ce sont les bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (54.28)], les ceintures péri lacustres des lacs froids et mares d’altitude à Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri) [assoc. phyto. Eriophoretum scheuchzeri (54.41)] et les bas marais pionniers arctico alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor) [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], milieux de surfaces très réduites mais d'une très grande valeur patrimoniale.
De très nombreux autres habitats remarquables sont présents sur ce site d’exception. Ce sont en particulier la végétation des rochers et falaises siliceux [all. phyto. Androsacion vandellii et Asplenion septentrionalis (62.2)], les éboulis siliceux alpins [all. phyto. Androsacion alpinae (61.11)], la végétation pionnière des alluvions torrentielles d’altitude [all. phyto. Epilobion fleischeri (24.221)], qui constitue également l’un des habiats les plus représentatifs du site car il occupe des surfaces importantes au niveau des « Plans » édifiés par la Romanche ou par le Torrent de Saint Pierre (notamment au niveau du Pré de Madame Carle), les landes xérophiles d’adret à Genévrier nain (Juniperus nana) [all. phyto. Juniperion nanae (31.43)], les landes à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) et Airelles (Vaccinium myrtillus, Vaccinium uliginosum, Vaccinium vitis idaea) [all. phyto. Rhododendro Vaccinion et du Loiseleurio procumbentis Vaccinion microphylli (31.4)], les fourrés d’Aulne vert (Alnus alnobetula) [all. phyto. Alnion viridis (31.611)], les saulaies arctico alpines des bas marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida) et les saulaies arctico alpines des pentes rocheuses froides et humides à Saule soyeux (Salix glaucosericea) [all. phyto. Salicion helveticae (31.6211)], les bas marais acides à Laîche brune (Carex fusca) [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (37.8)], les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (38.3)] et les mélèzins (42.3).
Aux altitudes supérieures, la couverture végétale est essentiellement constituée de pelouses silicicoles, avec en particulier sur les expositions chaudes des pelouses en gradins des vires rocheuses à Fétuque bigarrée (Festuca acuminata) [all. phyto. Festucion variae (36.333)], des pelouses à Nard raide (Nardus stricta) [all. phyto. Nardion strictae (36.31)]. Les pelouses à haute altitude sont notamment des pelouses à Fétuque de Haller (Festuca Halleri) [all. phyto. Festucetum halleri (36.342)].

Flore

Ce site d’un très grand intérêt patrimonial comprend cinquante six espèces végétales déterminantes. Dix sept sont protégées au niveau national : le Lycopode des Alpes (Diphasiastrum alpinum), le Panicaut des Alpes (Eryngium alpinum), l'Androsace des Alpes (Androsace alpina), l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), l'Androsace de Vandelli (Androsace vandellii), le Trèfle des rochers (Trifolium saxatile), plante endémique ouest alpine, le Dracocéphale de ruysch (Dracocephalum ruyschiana), le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata), le Saule de Suisse (Salix helvetica), la Camélée striée (Daphne striata), le Choin ferrugineux (Schoenus ferrugineus), la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides), la Laîche bicolore (Carex bicolor), la Laîche des tourbières (Carex limosa), la Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis) et le Saxifrage fausse mousse (Saxifraga muscoides). Quinze sont protégées en Région Provence Alpes Côte d’Azur : le Céraiste des Alpes (Cerastium alpinum), la Renoncule à feuilles de parnassie (Ranunculus parnassifolius subsp. heterocarpus), le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta), l'Armoise septentrionale (Artemisia borealis), la Pyrole moyenne (Pyrola media), l'Azalée naine (Kalmia procumbens), l'Androsace septentrionalis (Androsace septentrionalis), la Laîche fimbriée (Carex fimbriata), le Jonc arctique (Juncus arcticus), le Pâturin vert glauque (Poa glauca), le Trisète en épi à panicule ovale (Trisetum spicatum subsp. ovatipaniculatum), la Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis), la Potentille à divisions nombreuses (Potentilla multifida), anciennement mentionnée et à rechercher, la Potentille blanche (Potentilla nivea) et le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora).  Vingt quatre espèces n’ont pas de statut de protection : la Potentille des neiges (Potentilla nivalis), le Buplèvre à feuilles allongées (Bupleurum longifolium), l'Ail victoriale (Allium victorialis), l'Armoise noirâtre (Artemisia atrata), le Chardon bardane (Carduus personata), le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum), la Campanule à larges feuilles (Campanula latifolia), belle campanule à grosses fleurs des érablaies de ravin, la Campanule en thyrse (Campanula thyrsoides), le Cynoglosse de Dioscoride (Cynoglossum dioscoridis), le Silène de Suède (Viscaria alpina), la Sabline de Marschlins (Arenaria marschlinsii), le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea), le Saule à feuilles étroites (Salix repens), la Violette de Thomas (Viola thomasiana), l'Asarum d'Europe (Asarum europaeum), historiquement signalé et à rechercher, le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), la Linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum), la Calamagrostide velue (Calamagrostis villosa), la Renoncule boreoapennine (Ranunculus boreoapenninus), le Pigamon simple (Thalictrum simplex), le Pied d'alouette douteux (Delphinium dubium) et la Potentille inclinée (Potentilla inclinata).
Par ailleurs, le site comprend neuf espèces végétales remarquables. Six sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), endémique des Alpes sud occidentales typique des éboulis calcaires, la Drave blanchâtre (Draba incana), le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum boutignyanum), la Gagée jaune (Gagea lutea), le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum) et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Une est protégée en Région Provence Alpes Côte d’Azur : le Saule pubescent (Salix laggeri), arbuste endémique des Alpes qui pousse dans les alluvions humides et sur les berges de torrents, où il forme des fourrés ripicoles denses. Deux espèces n’ont pas de statut de protection : le Génépi laineux (Artemisia eriantha) et le Genépi noir (Artemisia genipi).

Faune

Le site présente un intérêt faunistique extrêmement élevé avec plus de soixante espèces animales patrimoniales, dont cinquante-sept déterminantes, y ont été recensées.
Au rang des mammifères d’intérêt patrimonial, il convient de citer le Lynx boréal (Lynx lynx), le Loup d’Europe (Canis lupus), le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), le Cerf élaphe (Cervus elaphus), le Mulot alpestre (Apodemus alpicola), le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce remarquable en régression, et diverses chauves-souris telles que la Sérotine bicolore (Vespertilio murinus), la Sérotine de Nilsson (Eptesicus nilssonii), le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Grand Murin (Myotis myotis), le Petit Murin (Myotis blythii), le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis), le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), le Vespère de Savi (Hypsugo savii).
Les oiseaux nicheurs sont quant à eux représentés par de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial dont certaines sont très rares en Provence Alpes Côte d’Azur : Bondrée apivore (Pernis apivorus), Aigle royal (Aquila chrysaetos), Autour des palombes (Accipiter gentilis), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Caille des blés (Coturnix coturnix), Tétras lyre (Tetrao tetrix), Lagopède alpin (Lagopus mutus), Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), espèce paléarctique remarquable, Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), espèce boréo alpine forestière et déterminante, Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), Huppe fasciée (Upupa epops), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Cincle plongeur (Cinclus cinclus), Monticole de roche (Monticola saxatilis), Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris),  Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur remarquable peu fréquent, Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Sizerin flammé (Carduelis flammea), nicheur localisé et assez peu fréquent, Venturon montagnard (Serinus citrinella), espèce paléomontagnarde remarquable, typique des boisements de conifères semi ouverts, Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), Bruant fou (Emberiza cia), Bruant ortolan (Emberiza hortulana). A noter également l’observation du Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), rapace déterminant venant ici rechercher de la nourriture.
L’herpétofaune patrimoniale est représentée par le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), espèce remarquable, typiquement nord eurasiatique, relicte glaciaire, en limite sud de son aire de répartition dans les Alpes.
Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par de nombreuses espèces déterminantes et remarquables, souvent d’affinités médio européenne, euro sibérienne, alpine, boréo alpine ou arctico alpine. Les lépidoptères sont représentés par : l'Hespérie des frimas (Pyrgus andromedae), espèce boréo alpine remarquable, localisée et peu abondante dans les Alpes, l’Hespérie rhétique (Pyrgus warrenensis), espèce déterminante très rare et localisée, endémique des Alpes, la Piéride de la roquette (Euchloe simplonia), espèce remarquable à aire disjointe des Alpes occidentales, Pyrénées et monts Cantabriques, le Solitaire (Colias palaeno europomene), espèce déterminante, protégée en France, localisée aux départements alpins en France, en limite d’aire en région Provence Alpes Côte d’Azur, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli), espèce remarquable et protégée en France, l'Azuré de la canneberge (Agriades optilete), espèce holarctique remarquable localisée en France dans les Alpes du nord, l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante et vulnérable, d’affinité méditerranéo montagnarde, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest méditerranéenne protégée en France, le Semi Apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante, protégée au niveau européen, le Petit Apollon (Parnassius corybas sacerdos), espèce remarquable et protégée en France, des bords des torrents et autres zones humides des étages subalpin et alpin, dont la chenille est inféodée au Saxifrage faux aïzoon (Saxifraga aizoides), l’Apollon (Parnassius apollo), espèce alpine remarquable et en régression de Papilionidés, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées des étages montagnard à alpin, entre 500 et 2500 m d’altitude, le Nacré des Balkans (Boloria graeca balcanica), papillon Nymphalidé remarquable et vulnérable, des prairies subalpines jusque vers 2100 m d’altitude, le Grand Sylvain (Limenitis populi), espèce forestière remarquable de Nymphalidés, d’affinité euro sibérienne, que l’on rencontre dans les clairières des forêts humides de feuillus jusqu’à 1700 m. d’altitude, dont la chenille se développe principalement sur le Tremble (Populus tremula), le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce déterminante d’affinité méditerranéo montagnarde dont l’aire de répartition ibéro provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à Fétuque cendrée Festuca cinerea, le Moiré aveugle (Erebia pharte), espèce alpine déterminante de la famille des Satyrinés liée aux prairies subalpines humides et aux pelouses entre 1500 et 2000 m et sensible au surpâturage, le Moiré des pâturins (Erebia melampus), espèce remarquable endémique du massif alpin, rare et localisée au niveau régional, l’Isabelle (Actias isabellae), espèce déterminante protégée au niveau européen, de répartition ouest méditerranéenne morcelée (en France : Alpes du sud et Pyrénées orientales), principalement inféodée aux peuplements de Pin sylvestre des versants abrités entre 600 et 1800 mètres d’altitude, la Zygène Zygaena hilaris, Zygénidé remarquable vulnérable, le Ptérophore Oxyptilus lantoscanus, papillon Ptérophoridé déterminant correspondant à une espèce dite « sensible ».
Un hyménoptère est à citer sur le site, le Bourdon Bombus brodmannicus delmasi, dont cette sous espèce est déterminante et endémique des pentes fleuries ensoleillées, riches en Cerinthe glabra et C. minor dont il butine les fleurs, des Alpes du sud, et dont la sous espèce nominale ne se trouve qu’au Caucase.
Le cortège des orthoptères est composé de : la Miramelle des frimas (Melanoplus frigidus frigidus), criquet remarquable d'affinité boréo alpine qui s'observe surtout au-dessus de 2000 m et jusqu'à la limite des névés, le Criquet des Iscles (Chorthippus pullus), Acrididé Gomphocériné déterminant et vulnérable, en limite d’aire en région Provence Alpes Côte d’Azur, inféodé aux îlots de graviers des cours d’eau de montagne et à leurs berges, très localisé en France aux Hautes Alpes et à l’Ubaye (moins de dix stations), le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum), Acrididé Oedipodiné déterminant, aujourd’hui en forte régression et en grave danger d’extinction à moyen terme, pas très fréquent dans les Alpes, exclusivement lié aux prairies humides, marécages, roselières, berges des cours d’eau et des lacs, tourbières des étages montagnard à alpin, le Gomphocère des moraines (Aeropedellus variegatus), espèce remarquable d’Acrididés Gomphocérinés de répartition arctico alpine et euro sibérienne et très thermophobe, localisée en France aux départements de la Savoie, des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute Provence et des Alpes-Maritimes, où ses populations ne se rencontrent que dans quelques stations relictuelles et isolées de pelouses, cariçaies et éboulis de l’étage subnival, généralement au-dessus de 2300 m d’altitude, la Decticelle des bruyères (Metrioptera brachyptera), sauterelle remarquable d'Europe occidentale inféodée aux prairies humides (mais parfois présente en prairie sèche à végétation haute).
Les coléoptères sont quant à eux représentés par le Ptérostique à points épars (Pterostichus vagepunctatus), espèce remarquable vivant à proximité des torrents des forêts de montagnes, Trechus delarouzeei, espèce déterminante de carabique (famille des Carabidae) de haute altitude et le Curculionidae déterminant Entomoderus impressicollis.
Les milieux aquatiques relèvent d’un grand intérêt de par leurs peuplements d’odonates (libellules et demoiselles), tels que la Cordulie des Alpes (Somatochlora alpestris), espèce déterminante très rare et menacée en Provence Alpes Côte d'Azur, d'affinité boréo alpine, dont la larve se développe dans les marais et tourbières d'altitude, le Sympétrum commun (Sympetrum vulgatum) et le Sympétrum vulgaire (Sympetrum vulgatum), espèce rare et en régression en région PACA, où elle se trouve en limite méridionale de son aire de répartition.
Chez les arachnides, mentionnons l’Araignée Turinyphia clairi, espèce remarquable de Liniphiidés, en limite d’aire en région Provence Alpes Côte d’Azur.
Enfin, chez les Myriapodes (« mille pattes »), signalons l’Iule des sables (Ommatoiulus sabulosus), espèce déterminante de Diplopodes de grande taille, appartenant à la famille des Iulidés.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 2 englobe les quatre ZNIEFF de type 1 suivantes : «Bas de versants ubacs du massif de la Meije - bois de la Chal d'Outre - plan de l'alpe du Villar d'Arène - plan de Valfourche et sources de la Romanche» ; « Versants ubacs du massif du Combeynot - vallon du Fontenil - bois des Bergers - versants en rive gauche du torrent du Petit Tabuc» ; «Versants ouest de la montagne des Agneaux et du pic de Clouzis - têtes de Sainte Marguerite - Grand Lac de l'Eychauda» & «Vallon du Glacier Noir - pré de Madame Carle - Réserve Naturelle du torrent de Saint Pierre».

Comments on the delimitation

La délimitation du site obéit à une logique de massif et s’appuie sur les principales lignes topographiques, en englobant la partie nord ouest du massif des Ecrins. A l’ouest, elle coïncide avec le pourtour départemental sis au niveau de très hautes crêtes rocheuses. Au sud, la branche nord du glacier Noir et le Pré de Madame Carle sont inclus. A l’est, les limites suivent également la topographie (talwegs principaux et crêtes secondaires), mais excluent les espaces les plus fortement anthropisés, comme le domaine skiable de Monêtier les Bains. Au nord, elles suivent les lignes de fond de vallée en suivant le cours de la Romanche et de la Guisane.