ZNIEFF 930020013
LE RANCUREL - MONTAGNE DE L'UBAC - ROC DE L'AIGLE - ROCHER DE PIERRE IMPIE

(n° regional: 04100150)

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Description
Localisé sur les bordures nord ouest du département des Alpes de Haute Provence et sud-ouest des Hautes Alpes, le site est constitué de montagnes basses, culminant à 1354 m au Sommet du Rancurel.
Le site s’inscrit dans un ensemble de roches sédimentaires qui comprennent surtout des calcaires marneux et marnes du Berriasien, associés à des calcaires gris plus massifs et plus durs du Tithonique et du Kimméridgien, lesquels constituent l’ossature des crêtes sommitales et engendrent généralement de petites falaises et escarpements verticaux. Les éboulis stabilisés couvrent des surfaces importantes sur les parties inférieures des versants.
Situé dans la zone biogéographique des préalpes sud-dauphinoises, le site bénéficie d’un climat supra méditerranéen à tendance continentale. Il est inclus aux étages de végétation supra-méditerranéen et montagnard entre 470 m et 1354 m d’altitude. Sa végétation se compose principalement de forêts. Sur les plus fortes pentes, l’érosion limite la colonisation par les ligneux. La végétation est alors constituée par des formations d’éboulis et de garrigues. Les parties sommitales de ces montagnes possèdent d’amples barres rocheuses, dont les plus remarquables sont le Rocher de Pierre Impie, le Roc de l’Aigle et le Rocher du Loup.

Milieux naturels
Ce site compte un habitat déterminant : les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles des pieds de falaises [asso. phyto. Anthrisco caucalidis Asperugetum procumbentis) (65)], milieux très ponctuels constitués surtout par une végétation de petites plantes à cycle végétatif bref, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale et en particulier des plantes xérothermophiles relictuelles.
Plusieurs autres habitats remarquables sont également présents dont les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].
Les autres habitats représentatifs ou typiques du site comprennent notamment, les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.31)] et les boisements thermophiles et supra méditerranéens de Chêne pubescent (Quercus humilis) [all. phyto. Quercion pubescenti sessiliflorae (41.711)].

Flore
La flore du site est d’une grande valeur patrimoniale. Sept espèces végétales déterminantes, la plupart très rares dans le département des Alpes de Haute Provence, y sont recensées. Une est protégée au niveau national : la Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii), qui occupe les bois clairs et lisières du site. Quatre autres sont protégées en Provence Alpes Côte d’Azur : la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), rare renonculacée présente ponctuellement en situations de pieds de falaise, la Gesse de Vénétie (Lathyrus venetus), fabacée découverte récemment en France continentale, connue aujourd'hui des seuls pourtours de la montagne de Lure, où elle occupe les chênaies fraîches et hêtraies, le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis) et le Grand Ephédra (Ephedra major). La Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus subsp. asphodeloides) et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius) sont les deux autres espèces végétales déterminantes de ce site.
Par ailleurs, le site comprend trois espèces remarquables dont deux sont protégées au niveau national : la Gagée des prés (Gagea pratensis), rare liliacée des pelouses sèches et la Gagée des champs (Gagea villosa). Le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia) est la dernière espèce remarquable du site.

Faune
La faune du site comporte un intérêt certain avec la présence avérée de treize espèces patrimoniales signalées sur le massif, dont trois espèces déterminantes.
Concernant les oiseaux il s’agit du Bruant fou (Emberiza cia), du Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), de la Pie–grièche écorcheur (Lanius collurio), du Monticole de roche (Monticola saxatilis) et du Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax). Le statut actuel du Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable, emblématique des Alpes et en forte régression sur les massifs périphériques serait à préciser sur le site.
Toutes les autres espèces patrimoniales sont des insectes, dont les peuplements se distinguent par la présence du Pique prune ou Osmoderme (Osmoderma eremita), espèce déterminante de coléoptère de la famille des cétoines (Cetoniidés), rare et en régression, inféodée aux cavités volumineuses et pleines d’humus dans les vieux arbres, surtout des chênes ou des hêtres localement.
Les peuplements de lépidoptères sont particulièrement diversifiés et de fort intérêt grâce à la cohabitation d’espèces peu communes d’affinité méditerranéennes et montagnardes. Citons l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante et protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, inféodée aux éboulis et pentes rocailleuses jusqu’à 1700 m d’altitude où croît sa plante hôte locale Ptychotis saxifraga. le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante et protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et lisières forestières, surtout entre 1000 et 2000 mètres d’altitude, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce ouest méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1100 m d’altitude, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable d'affinité montagnarde et alpine, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce remarquable d'hétérocère Zygénidés, d'affinité ibéro provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît la principale plante nourricière de ses chenilles (la Bugrane jaune Ononis natrix) et la Zygène des gesses (Zygaena nevadensis), espèce remarquable et peu commune de papillon diurne dont la sous espèce gallica est endémique de Provence et des Préalpes occidentales françaises.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

Comments on the delimitation

C’est une logique de massif qui préside ici à la définition du site, lequel englobe une crête de moyenne montagne et ses flancs. Ses limites essaient de s’appuyer sur les bas de versant les plus marqués sur les repères géographiques ou paysagers les plus évidents, tels que dessertes forestières, sentiers, ruptures de pentes, lisières…, lorsqu’il en existe.