ZNIEFF 930020078
ZONES HUMIDES ET COLLINES ENTRE LE PETIT LARRA ET LA BÂTIE-NEUVE - LES SAGNES - LES PETITS MARAIS - LES MARAIS CHEMINANTS

(n° regional: 05100184)

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Description

Etabli au centre sud du département des Hautes Alpes, à l’est de la ville de Gap, ce site est situé au sud de la commune de La Batie-Neuve.
Le substrat géologique est composé par des alluvions fluviatiles et torrentielles, par des épandages glaciaires du Quaternaire datant principalement du Würm, par les terres noires du Bajocien supérieur – Oxfordien inférieur et des calcaires silto argileux lités du Bajocien inférieur, enfin par des limons des vallées mortes würmiennes. L’ensemble forme par le jeu de l’érosion torrentielle et du ruissellement un relief doux de collines arrondies.
Le site bénéficie d’influences climatiques continentales marquées provenant de la zone biogéographique intra alpine, et d’influences méditerranéennes. Compris entre 830 m et 937 m d’altitude, il se situe à la transition entre les étages de végétation supra méditerranén et montagnard inférieur.
Le site comprend tout un complexe de petites zones humides disséminées dans un paysage agricole et forestier : forêts de Chêne pubescent (Quercus humilis) et de Pin sylvestre (Pinus sylvestris) surtout. La limite nord du site est constituée par la rivière de La Luye, bordée d’une belle ripisylve à Aulne blanc (Alnus incana) et Frêne élevé (Fraxinus excelsior). L’activité agricole est encore bien présente dans ce territoire très rural.

Milieux remarquables

L’ensemble des formations végétales liées aux zones humides, milieux de plus en plus rares et souvent dégradés, forme un complexe très intéressant pour permettre l’épanouissement d’une flore et d’une faune caractéristique. Rappelons que les zones humides sont peu développées dans le département des Hautes Alpes. Nous pouvons faire ressortir de cet ensemble l’existence de formations végétales herbacées hautes peu communes comme les prairies humides eutrophes et oligotrophes [all. phyto. Molinion caeruleae (37.2 et 37.3)] et les prairies humides hautes à Reine des près (Filipendula ulmaria) et formations végétales associées [all. phyto. Thalictro flavi Filipendulion ulmariae (37.1)]. De belles magnocariçaies de Laîche élevée (Carex elata) [all. phyto. Magnocaricion elatae (53.21)], des roselières à Roseau phragmite (Phragmites australis) [all. phyto. Phragmition communis (53.1)] sont également à mentionner et contribuent à l’importante biodiversité du site. Il nous faut enfin signaler l’existence de formations à hautes herbes des franges humides méso nitrophiles à Liseron des haies (Convolvulus sepium) [all. phyto. Convolvulion sepium (37.7)].

Flore

Les marécages de ce site abritent quatre espèces végétales déterminantes : l'Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum) et l'Orchis des marais (Anacamptis palustris), toutes deux protégées dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et la Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus) et la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe).

Faune

Le site est doté d’un patrimoine faunistique d’un intérêt relativement élevé. Seize espèces animales patrimoniales dont six déterminantes sont présentes.

Trois espèces de chiroptères ont été identifiées : la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante, vulnérable et en régression, d’affinité médio-européenne, très résistante au froid, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce déterminante et menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations et le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude.

Chez les oiseaux nicheurs possibles, mentionnons en particulier les espèces suivantes : Busard cendré (Circus pygargus), rapace remarquable d’affinité steppique méditerranéenne, des milieux ouverts à végétation herbacée plutôt dense et recouvrante, Caille des blés (Coturnix coturnix), Chevêche d’Athéna (Athene noctua), Petit duc scops (Otus scops), Huppe fasciée (Upupa epops), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Bruant proyer (Emberiza calandra).

Concernant les amphibiens, notons la présence d’une espèce déterminante, le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) et pour les reptiles, celle de la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par l'Azuré de la sanguisorbe (Maculinea teleius), espèce déterminante, rare et en régression, protégée au niveau européen, strictement inféodée aux prairies humides et bordures marécageuses peuplées par sa plante hôte la Sanguisorbe officinale et ses fourmis hôtes du genre Myrmica (notamment Myrmica scabrinodis) et l’Azuré de la Croisette (Maculinea alcon rebeli), espèce remarquable et protégée en France, liée aux pelouses et prairies des étages montagnards et subalpins où croît sa plante hôte (Gentiane croisette Gentiana cruciata) et vit sa fourmi hôte (surtout Myrmica schencki).

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

Un des principaux enjeux pour ce site consiste en la conservation, voire la restauration des habitats d’espèces végétales liées aux zones humides. De plus, il faut veiller à conserver la fonction de corridors biologique et de régulateur des crues de la ripisylve de La Luye.

Comments on the delimitation

La présence de biotopes variés, comprenant en particulier des zones humides, des prairies semi-humides ou à flore encore naturelle et des réseaux de bocage, motivent la configuration de ce site, dont les limites s’appuient au nord sur une route (RN 94) et au sud sur les éléments topographiques, géographiques et paysagers les plus notables : ruptures de pente, talwegs, lisières, routes secondaires…