Description de la zone
Ce secteur, qui s’étend de Sainte-Frétouse jusqu’au Bec de l’Aigle en passant par la Calanques de Figuerolles, comprend des pentes escarpées ainsi que d’anciennes terrasses autrefois cultivées. Ces dernières montrent, parmi les murettes, des restes de cultures horticoles (Narcisses, Scilles, Géranium tubéreux, cactus etc.) qui côtoient la flore de maquis. Toute la zone est constituée par les poudingues siliceux du Bec de l’Aigle. Les portions les plus escarpées montrent le rocher quasi nu, riche en lichens, alors que les vallons ou coteaux sont occupés par des formations de maquis ou de garrigues, sous couvert ou non de pins.
Flore et habitats naturels
Au-dessus de la mer, dans des secteurs peu accessibles, l'Astragale de Marseille a récemment été découvert. Il se situe dans la bande de végétation qui fait la transition entre la garrigue et la formation à Statice nain, typique des rochers littoraux provençaux. Dans le maquis qui lui succède, à l'est du Bec-de-l'Aigle, se trouvent quelques pieds de Passerine hérissée et un quelques individus d'Euphorbe arborescente bien abrités du mistral dans un vallon rocheux.
Sur le replat sommital, une lande à Lavande stoechas représente une petite enclave de la végétation silicicole que l'on peut retrouver plus à l’est, dans les massifs des Maures et de l’Esterel (Var) par exemple. Elle occupe souvent d'anciennes terrasses, autrefois cultivées. Dans les vides herbeux existent quelques pieds du Sérapias à petites fleurs, et dans les secteurs les plus rocheux, au-dessus de la mer, pousse l'Anthyllis faux-cytise, en limite d’aire absolue vers l’ouest. Le Palmier nain apparaît dans un matorral arboré exposé au sud, avec l'Oléastre, le Chêne vert, le Lentisque, la Bruyère arborescente, le Pin d'Alep… A cet endroit quelques essences rares ont été vraisemblablement plantées : le Bois puant (mais il se régénère) et le Caroubier (pas de régénération, feuillage roussi par les froids hivernaux). Par endroits, comme au vallon du Mugel, les semis de palmier sont particulièrement abondants. L’âge de certains pieds de Palmier nain (plus de 100 ans) pourrait exclure cependant qu’ils aient été plantés, car l’utilisation horticole de cette essence ne serait pas antérieure à 1950-60 selon Médail et Quézel (1996). Ces auteurs, attribuent la présence et l’expansion des populations de cette plante, issue d’une famille de souche tropicale (Palmae), à une amélioration des conditions climatiques depuis la fin du siècle dernier (atténuation des minima hivernaux), combinée à une chute de la pression anthropozoogène. Ils évoquent aussi l’extension sur le littoral provençal d’un étage thermoméditerranéen. La récente découverte de l’Euphorbe arborescente, espèce caractéristique de cet étage bioclimatique, va dans le sens de cette hypothèse.
Zone limitée au sud et à l’est par la mer, au nord par les habitations et englobant à l’ouest les falaises de la calanque de Figuerolles. Cette ZNIEFF englobe la totalité des ébauches de formations thermoméditerranéennes à Palmier nain et à Euphorbe arborescente.