ZNIEFF 930020344
VALLÉE DE LA HAUTE UBAYE AU NIVEAU DES CABANES DU RAYNE ET DU PEYRON

(n° regional: 04101102)

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Description
Localisé à l’extrémité nord est du département des Alpes de Haute Provence, dans la petite région naturelle de l’Ubaye, le site se trouve sur la commune de Saint Paul. Il est établi dans le vallon de l’Ubaye, où il s’étire de part et d’autre de la Roche du Peyron, en aval de Roche Noire.
Le substrat géologique du site s’inscrit dans la nappe sédimentaire de la zone piémontaise, soulevée lors de l’orogénèse alpine et qui occupe l’axe alpin occidental, au niveau de la frontière franco italienne. Les roches comprennent des schistes calcaires et des métabrêches basaltiques recouverts en grande partie d’éboulis, d’alluvions torrentiels et de dépôts glaciaires, dont un glacier rocheux encore actif sur la bordure sud du site.
Positionné dans la zone biogéographique intra alpine, le site est soumis à un climat de haute montagne aux contrastes thermiques marqués.
Se développant entre 2000 m et 2500 m, il s’inscrit principalement dans l’étage de végétation alpin.
La végétation du site est essentiellement composée de pelouses alpines, de formations rases des combes à neige, d’éboulis et d’escarpements rocheux. Des bas marais sont localement présents dans certains thalwegs le long de l’Ubaye.

Milieux remarquables
Le site compte un habitat déterminant : les bas marais pionniers arctico alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor) [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], milieux d'une très grande valeur patrimoniale, très localisés et occupant des surfaces restreintes.
Six autres habitats remarquables sont également présents : les saulaies arctico alpines des pentes rocheuses froides et humides à Saule soyeux (Salix glaucosericea) ou Saule helvétique (Salix helvetica) [all. phyto. Salicion helveticae (31.6211)], les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], les bas marais acides [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les éboulis calcaires alpins [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)], les éboulis siliceux alpins [all. phyto. Androsacion alpinae (61.1)] plus localisés que les précédents, les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)] et siliceux [all. phyto. Androsacion vandellii (62.2)].

Flore
Le site comprend dix espèces végétales déterminantes. Trois espèces sont protégées au niveau national : le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata), le Saule de Suisse (Salix helvetica) et la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare cypéracée des marécages arctico alpins froids d’altitude. Cinq sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta), la Gymnadenie odorante (Gymnadenia odoratissima), l’Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), le Jonc arctique (Juncus arcticus), toutes inféodées aux bas-marais, et le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides), lié aux fissures des parois calcaires. Deux autres espèces ne possèdent pas de statut de protection : le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse récemment décrite, et la Saussurée des Alpes (Saussurea alpina subsp. alpina), présent dans la région dans cet unique site.
Par ailleurs, il abrite deux autres espèces végétales remarquables protégées au niveau national : la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires, et le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare cypéracée circumboréale des bas marais froids d’altitude.

Faune
Trois espèces animales remarquables fréquentent ce site.
Il s’agit d’un mammifère, le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce en régression, relique de l’époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1200 et 3100 m d’altitude, et de deux oiseaux, la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1400 et 2400 m d’altitude, semble t il en régression, et le Lagopède alpin (Lagopus mutus), espèce menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment déneigées et balayées par le vent entre 1800 et 2500 m d’altitude.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «04_101_100   Haute vallée de l'Ubaye   massif de Chambeyron   rochers de Saint Ours   tête de Moïse».

Comments on the delimitation

Les limites qui définissent le site sont dictées par la répartition d’habitats et de populations d’espèces de fort intérêt patrimonial. Elles se calent au mieux sur des éléments topographiques marqués (lignes secondaires de crêtes, ruptures de pentes…) et sur des repères géographiques importants (sentiers, lisières…), lorsqu’il en existe.