ZNIEFF 930020368
CRÊTES DE LA BERNARDE

Description
Localisé dans la partie sud est du département des Alpes de Haute Provence, au sud est de la petite ville de Saint André les Alpes, le site est établi sur les communes de Vergons, de Soleilhas et d'Ubraye. Ce site s'étend sur la montagne de La Bernarde. Il comprend le sommet proprement dit, culminant à 1941 m, ainsi qu'une grande partie des crêtes et des pentes sommitales environnantes.
Le substrat géologique du site est composé par des terrains sédimentaires calcaires qui associent, suivant un axe nord ouest/sud est, les cargneules du Trias et les différentes strates calcaires du Jurassique, entrecoupées des "Terres noires" du Bathonien et de l'Oxfordien. Des éboulis actifs et des zones de glissements de terrains recouvrent partiellement ces formations, au niveau des versants en pente forte.
Du point de vue climatique, le site se localise dans une zone de transition entre le climat sec et ensoleillé d'affinités provençales à l'ouest et celui des Alpes Maritimes plus humide, avec nébulosité plus abondante à l'est.
Etendu entre 1700 m et 1950 m d'altitude, le site s'inscrit dans l'étage de végétation subalpin.
Il est constitué par de vastes formations herbeuses d'altitude, associant pelouse de crêtes, prairies subalpines et rocailles, entrecoupées de végétations liées aux éboulis.

Milieux remarquables
Le site compte un habitat déterminant : les landes épineuses franco ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [all. phyto. Genistion lobelii (31.7456)], qui occupent les crêtes au niveau de replats rocheux ventés.
Six autres habitats remarquables, typiques ou représentatifs sont également présents sur le site. Ils comprennent les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)], les pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) [all. phyto. Seslerion caeruleae (36.43)], les pelouses écorchées à Avoine toujours verte (Helictotrichon sempervirens) des Alpes du sud [sous all. phyto. Ononido cristatae Helictotrichenion sempervirentis (36.432)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (38.3)] et les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae (37.81)].
Ce site compte en outre deux autres habitats d’intérêt patrimonial marqué avec les prairies sèches méso xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)] et les pelouses pionnières calcicoles écorchées sur dalles rocheuses calcaires à Orpins (Sedum pl. sp.) et Joubarbes (Sempervivum pl. sp.) [all. phyto. Alysso alyssoidis Sedion albi (34.1)].

Flore
Le site comprend trois espèces végétales déterminantes sans statut de protection : la Marguerite de Burnat (Leucanthemum burnatii) et la Minuartie de Burnat (Minuartia glomerata subsp. burnatii), toutes deux inféodées aux crêtes rocailleuses essentiellement des Préalpes du Verdon, et l'Œillet à tiges courtes (Dianthus subacaulis), qui se occupe les pelouses rocailleuses et les éboulis calcaires.

Faune
Aucune espèce animale patrimoniale n’est connue sur ce site. Des prospections complémentaires seraient à entreprendre.

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 «04_134_100   Massif de Crémon   la Bernarde   Vauplane   crête du Teillon   col des Portes   la Faye   Trébec   plan de Mousteiret».
La pression pastorale, qui tend actuellement à se réduire, conduit dans les pelouses subalpines à l’installation d’une végétation ligneuse comprenant des landes et des fourrés, précurseur de l’installation de boisements de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). Ce stade végétal ultime présente quelques inconvénients : risques d'incendies accrus, banalisation du paysage, diminution de la biodiversité, réduction de l'espace pastoral et de sa valeur.

Le site coiffe un massif de moyenne montagne, de façon à englober des habitats remarquables et des populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Ses limites sont avant tout fonctionnelles, pour prendre au mieux en compte les éléments patrimoniaux présents.