ZNIEFF 930020433
MONTAGNE DE SAINT-CYR - SOMMET DE LA PLATTE - CRÊTE DU TRAVERS

(n° regional: 05136244)

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Description

Localisé à l’extrémité sud est de la région des Baronnies, à la pointe sud du département des Hautes Alpes, dans la région du Laragnais, non loin de la limite avec les Alpes de Haute Provence, ce site comprend des montagnes basses, culminant à 1 482 m au sommet de la Plate.

Le site s’inscrit dans un ensemble de roches sédimentaires qui comprennent surtout des calcaires marneux et marnes du Callvien Oxfordien et du Berriasien, associés à des calcaires gris plus massifs et plus durs du Tithonique et du Kimméridgien, lesquels constituent l’ossature des crêtes sommitales en engendrant souvent de petites falaises et escarpements verticaux.

Situé dans la zone biogéographique des préalpes sud dauphinoises, le site est soumis à un climat de type supra méditerranéen.

Le site est inclus dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard entre 710 m et 1 482 m d’altitude.

Si les milieux forestiers occupent l’essentiel des versants, les plus hautes crêtes du site sont couronnées de falaises calcaires et accueillent d’importantes étendues de pelouses, landes et garrigues.

Milieux remarquables

Le site compte deux habitats déterminants : les boisements de ravins ombragés et frais sur éboulis [all. phyto. Tilion platyphylli et Tilio platyphylli Acerion pseudoplatani (41.4)], établis principalement en ubac au pied des barres rocheuses, et les landes épineuses franco ibériques à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii) [All. phyto. Genistion lobelii (31.74)] milieux typiques des crêtes, au niveau de replats rocheux calcaires ventés.

Trois autres habitats remarquables sont recensés : les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les pelouses écorchées pionnières des bas de falaises, des rebords de corniches et des vires rocheuses ombragées d’ubac à Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Androsace velue (Androsace villosa) [all. phyto. Seslerion elegantissimae (34.325)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].

Flore

Le site possède une flore exceptionnelle d’une très grande valeur patrimoniale, avec dix-neuf espèces végétales déterminantes, dont quatre sont protégées au niveau national : le Scandix étoilé (Scandix stellata), rarissime ombellifère, protégée au niveau national et à aire de répartition circumméditerranéenne et irano touranienne très morcelée, la Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii), qui occupe les bois clairs, lisières et landes du site, l'Inule variable (Inula bifrons), composée affectionnant également les lisières et broussailles sèches, et l'Aspérule de Turin (Asperula taurina), caractéristique des hêtraies méridionales. Sept autres espèces végétales déterminantes sont protégées en Provence Alpes Côte d’Azur : le Grand Ephédra (Ephedra major), dont l’identité serait toutefois à confirmer du fait de la présence proche de l’espèce voisine (Ephedra negrii), encore plus rare, l'Holostée en ombelle hérissée (Holosteum breistrofferi), petite caryophyllacée endémique des Préalpes provençales inféodée aux plages terreuses d'annuelles de pelouses xériques, la Gesse de Vénétie (Lathyrus venetus), fabacée découverte récemment en France continentale, connue aujourd'hui des seuls pourtours de la montagne de Lure, où elle occupe les chênaies fraîches et hêtraies, la Diplachné tardive (Kengia serotina), graminée rare des pelouses rocailleuses très sèches, la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), rare renonculacée des rocailles et éboulis xériques, le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis) et la Fraxinelle blanche (Dictamnus albus), belle rutacée des lisières et broussailles sèches. Les autres espèces végétales déterminantes du site sont : la Picride pauciflore (Picris pauciflora), le Cynoglosse de Dioscoride (Cynoglossum dioscoridis), la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire, l'Oeillet de Séguier (Dianthus seguieri subsp. seguieri), le Gaillet grêle (Galium aparine subsp. tenerum), la Scrophulaire printanière (Scrophularia vernalis), la Pulsatille des montagnes (Anemone montana), fleurissant au printemps sur les pelouses sèches, et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius).

Il abrite également sept espèces végétales remarquables, dont deux sont protégées au niveau national : la Gagée des prés (Gagea pratensis), rare liliacée des pelouses sèches, et la Gagée des champs (Gagea villosa). La Violette de Jordan (Viola jordanii) est protégée en Provence Alpes Côte d’Azur. Les autres espèces végétales remarquables du site sont : le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia), l'Ail pâlissant (Allium coppoleri), l'Aristoloche pâle (Aristolochia pallida) et l'Anémone de Haller (Anemone halleri), belle renonculacée à floraison printanière typique des pelouses et rocailles ventées.

Faune

Treize espèces animales patrimoniales dont deux déterminantes ont été recensées sur ce site.

Les mammifères sont représentés par une chauve souris remarquable, la Vespère de Savi (Hypsugo savii).
Chez les oiseaux il s’agit du Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce déterminante paléoxérique, d’affinité méridionale et du Pic noir (Dryocopus martius), espèce forestière remarquable.

Les reptiles sont concernés par la présence la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

La faune entomologique locale est représentée par une espèce de lépidoptère déterminante, le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1000 et 2000 mètres d’altitude. Elle est accompagnée d’autres papillons remarquables : l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude, l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), Hespéridés en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2400 m d’altitude, l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce d'affinité steppique, localisée et dont la sous espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du sud, et la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), hétérocère zygénidés, d'affinité ibéro provençale, liée aux pelouses et friches sèches où croît sa plante hôte locale la Bugrane jaune (Ononis natrix).

Les coléoptères sont représentés par l’Agapanthe de la molène (Agapanthia kirbyi), espèce remarquable et rare de Cérambycidés (longicornes) dont les larves se développent uniquement dans les hampes de Molènes (Verbascum sp.).

Un orthoptère remarquable est également à signaler, le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest méditerranéenne dont la sous espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés, et six lépidoptères diurnes.

enfin, signalons la présence de la Perlée massue (Charpentieria itala), clausilie remarquable habitant les forêts de feuillus et les vieux murs en contexte boisé et dont les populations en agrégat sont morcelées en France, les données contemporaines étant seulement situées en région PACA, du Vaucluse aux Alpes-Maritimes.

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 « 930020432 - Massifs des préalpes delphino-provençales de la montagne de Chanteduc, du roc de Gloritte, des crêtes des Traverses et de l'Ane et de la montagne de Mare ».

Comments on the delimitation

C’est une logique de massif qui préside ici à la définition du site, lequel englobe une crête de moyenne montagne et ses flancs. Ses limites essaient de s’appuyer sur les bas de versants les plus marqués et sur les repères géographiques ou paysagers les plus évidents, tels que dessertes forestières, sentiers, ruptures de pentes, lisières…, lorsqu’il en existe.