Description de la zone
Cet ensemble correspond au cours amont du Calavon, de la Grosse Blaque au débouché des gorges d’Oppedette à la Bégude près du village de Saint Martin de Castillon ainsi que la partie aval de l’Encrême de Céreste jusqu’à sa confluence. Son tracé, souvent à cheval sur le Vaucluse et les Alpes de Haute Provence jusqu’aux Boyères (près de Céreste) où il a une orientation nord sud, devient entièrement vauclusien plus à l’aval au moment où il longe le piémont du grand Luberon et s’infléchit est ouest. Il méandre et traverse de petits bassins voués à une agriculture traditionnelle de type extensif. Son cours correspond à un linéaire étroit dans lequel la forêt riveraine est parfois interrompue par les cultures qui arrivent jusqu’en haut de berge. Moins méditerranéen que le cours aval, il est soumis à des épisodes climatiques qui favorisent un débit d’étiage plus élevé. Il se retrouve plus rarement en assec et les crues y sont moins dévastatrices. Cet espace, où les formations à hydrophytes et à hélophytes sont rares, est surtout marqué par la présence d’une ripisylve très diversifiée, des saussaies pionnières aux formations matures à frêne oxyphylle, aulne glutineux et chêne pubescent.
Contrairement au cours aval, il n’a pratiquement pas été affecté par l’anthropisation de l’espace et a conservé un très fort aspect naturel. En particulier, la pollution des eaux y estfaible.
Flore et habitats naturelsLe cours amont du Calavon présente des affinités montagnardes importantes, mais celles ci se manifestent davantage au niveau des formations végétales qu’au niveau de la flore. Certes, la forêt riveraine méditerranéenne du Populetum albae, souvent très discontinue, est partout présente avec ses différents faciès, mais d’autres formations apparaissent qui apportent un élément de diversification. Tel est le cas des saussaies arbustives pionnières à Salix elaegnos (saule drapé) installées sur des grèves à éléments grossiers ou des formations arborescentes matures du Fraxino angustifoliae Ulmenion minoris, stade forestier mésophile à bois dur, à structuration plus complexe (toutes les strates y existent) et à biodiversité de plus en plus élevée.
FauneCe tronçon du Calavon abrite 27 espèces animales d'intérêt patrimonial, dont cinq sont déterminantes.
Cette partie de la vallée du Calavon héberge, en ce qui concerne les mammifères patrimoniaux, des espèces telles que le Cerf élaphe, le Grand Murin, le Petit Murin, le Murin à oreilles échancrées, le Petit Rhinolophe, la Noctule de Leisler pour les Chauves-souris, ainsi qu’une population méditerranéenne, écologiquement intéressante de Castor d’Europe.
Les reptiles sont représentés par deux espèces remarquables, le Seps strié (Chalcides striatus), espèce à répartition Franco-Ibérique qui fréquente les garrigues, les pelouses et les friches de Provence, sous les pierres et autres gîtes favorables et la Couleuvre à échelons (Zamenis scalaris), espèce à distribution franco-ibérique, typique du cortège provençal et affectionnant les milieux secs et broussailleux.
L’avifaune nicheuse patrimoniale renferme de nombreuses espèces déterminantes et remarquables : Faucon hobereau, Petit duc scops, Chevêche d’Athéna ou Chouette Chevêche, Martin pêcheur d’Europe, Guêpier d’Europe, Torcol fourmilier, Cincle plongeur, Pic épeichette, Gobemouche gris, Pie-grièche écorcheur, Bruant proyer, Moineau soulcie.. Le Blageon, le Barbeau méridional habitent également cette portion de cours d’eau. Cette vallée constitue aussi une zone de chasse appréciée du Circaète Jean-le-Blanc.
Concernant les arthropodes, notons la présence de l’Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes), espèce remarquable de crustacés décapodes en régression, devenue rare et localisée en région PACA et strictement inféodée aux eaux courantes fraiches et non polluées.
Enfin, du côté des mollusques, citons la présence de deux espèces remarquables, la Perlée massue (Charpentieria itala), clausilie habitant les forêts de feuillus et les vieux murs en contexte boisé et dont les populations en agrégat sont morcelées en France, les données contemporaines étant seulement situées en région PACA, du Vaucluse aux Alpes-Maritimes et l'Hélicon méridional (Corneola squamatina), escargot à la distribution énigmatique, présent seulement au nord de l'Espagne et en France au sud d'une diagonale entre Angers et Forcalquier. En PACA, il se trouve en limite d'aire de répartition, et vit dans les fissures des vieux murs et rochers en milieux boisés humides.
Dans le but de maintenir le continuum de l’hydrosystème, la ZNIEFF englobe la totalité du lit mineur et du lit majeur.
Les limites au niveau des berges s’appuient sur les zones cultivées exclues de la ZNIEFF.