ZNIEFF 930020499
MONTAGNES DE SAINT-MICHEL, PELLEGRINE ET SUMIOU

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Description

Etabli dans la partie ouest du département des Alpes de Haute Provence, à l’ouest de la Durance et au sud du Jabron, le site correspond aux montagnes de Saint-Michel, de Pélegrine et de Sumiou qui bordent massif de la Montagne de Lure au nord.
Positionné dans la zone biogéographique des Alpes externes méridionales de Haute Provence, le site est soumis à un climat globalement supra méditerranéen teinté d’influences continentales.
Etendu entre 1 040 m et 1 400 m, il est inclus dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard supérieur.
Le substrat géologique du site est constitué de roches sédimentaires du Crétacé et du Jurassique comprenant divers calcaires, calcaires à silex, marno calcaires et marnes.
Le site intègre les contreforts nord de la montagne de Lure comprenant les versant sud dominés par les milieux ouverts et semi-ouverts et les falaises sur le versant nord.

Milieux naturels

Deux habitats déterminants sont présents : les landes delphino provençales à Genêt à rameaux rayonnants (Genista radiata) (31.226), milieu particulièrement rare puisque connu seulement sur trois sites en France, et les matorrals arborescents à Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [Assoc. phyto. Amelanchiero ovalis Juniperetum thuriferae (32 136)].

Trois autres habitats remarquables sont présents : les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les pelouses écorchées pionnières des bas de falaises, des rebords de corniches et des vires rocheuses ombragées d’ubac à Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) [all. phyto. Seslerion elegantissimae (34.325), les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752).

Le site compte également d’autres habitats d’intérêt patrimonial marqué comme les fruticées d’arbustes xéro thermophiles divers [all. phyto. Berberidion vulgaris (31.81)] et les pinèdes sylvestres sèches supra méditerranéennes [all. phyto. Cephalanthero rubrae Pinion sylvestris (42.59)].


Flore

Ce site possède une flore très riche, d’une très grande valeur patrimoniale, comprenant treize espèces végétales déterminantes.

Deux d’entre elles sont protégées au niveau national : le Scandix étoilé (Scandix stellata), rarissime ombellifère, protégée au niveau national et à aire de répartition circum méditerranéenne et irano touranienne très morcelée, et la Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii), plante spectaculaire des bois clairs, lisières et landes, historiquement signalée sur le site.

Il abrite également quatre espèces déterminantes protégées au niveau régional : le Cotonéaster du Dauphiné (Cotoneaster delphinensis), la Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), rare renonculacée des rocailles et éboulis xériques, la Gesse de Vénétie (Lathyrus venetus), fabacée découverte récemment en France continentale, connue aujourd'hui des seuls pourtours de la montagne de Lure, où elle occupe les chênaies fraîches et hêtraies, et le Genêt radié (Genista radiata), arbuste rarissime en France, connus de trois massifs.

Le site compte, par ailleurs, sept autres espèces déterminantes avec l’Oeillet de Séguier (Dianthus seguieri subsp. seguieri), anciennement signalé et dont il conviendrait de préciser la répartition sur le site, le Grand Ephédra (Ephedra major), la Gesse blanchâtre (Lathyrus pannonicus subsp. asphodeloides), le Cotonéaster de l'Atlas (Cotoneaster nebrodensis), le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius), le Gaillet grêle (Galium aparine subsp. tenerum) et la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata), crucifère liée aux rochers, rocailles et landes xériques sur calcaire.

Le site abrite également deux espèces végétales remarquables avec l’Aristoloche pâle (Aristolochia pallida) et le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia).


Faune

Les montagnes de Saint-Michel, de Pélegrine et de Sumiou disposent d’un patrimoine faunistique d’un intérêt biologique élevé. Il compte 45 espèces animales patrimoniales, dont 10 sont déterminantes.

Chez les vertébrés, on peut citer la présence du Cerf élaphe (Cervus elaphus) qui représente l’un des éléments notables du peuplement mammalogique local.

L’avifaune nicheuse du site comprend huit espèces remarquables, le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, les Bruant fou (Emberiza cia) et ortolan (Emberiza hortulana), espèces paléarctiques des milieux ouverts à semi-ouverts d'affinité supra-méditéranéenne à alpine, l'Alouette lulu (Lullula arborea), espèce paléarctique remarquable des massifs et collines thermophiles, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace forestier remarquable, d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, la Fauvette grisette (Sylvia communis), espèce paléarctique remarquable des milieux ouverts à semi-ouverts bien ensoleillés et la Fauvette orphée (Sylvia hortensis),espèce remarquable d’affinité méridionale et liée aux milieux arborés clairs.

Pour les reptiles, peut se rencontrer la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

Quant aux invertébrés, ils comprennent de nombreuses espèces patrimoniales de lépidoptères, coléoptères et orthoptères, dont plusieurs espèces endémiques ou très rares.

Le cortège des coléoptères est varié et très intéressant. Chez les espèces déterminantes, citons le Pique-prune ou Osmoderme (Osmoderma eremita), cétoine (Cetoniidés) protégée au niveau européen, rare et en régression, inféodée aux vieux arbres dans lesquels sa larve se développe au sein des cavités volumineuses pleines d’humus, le longicorne Stictoleptura erythroptera, espèce vivant dans le bois mort des vieux arbres feuillus creux peuplant les forêts matures, très rare en France où ses plus belles populations se trouvent dans le sud-est, le lepture dantesque (Pedostrangalia revestita), Cerambycidae dont la larve vit dans la carie rouge humide des vieux arbres feuillus, rendue rare et menacée sur toute sa répartition européenne par la disparition de son habitat, l'Officier trompeur (Necydalis ulmi), Cerambycidae cavicole dans les vieux feuillus d'Europe et du Caucase, devenue rare et localisée en France où ses plus grandes populations restantes sont situées en région PACA, le Ropalope lombard (Ropalopus ungaricus gallicus), espèce de la famille des longicornes (Cérambycidés), rare, inféodée aux érables, plus rarement aux aulnes et aux frênes, présente en France presque exclusivement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le cantharide Macrocerus tunicatus, le taupin Athous olbiensis, espèce d’Elatéridés (taupins) présente sur la Sainte-Baume et la montagne de Lure, plusieurs espèces de charançons (Curculionidés) : Polydrusus alchemillae, espèce rare et localisée, présente jusqu’à 2100 m d’altitude, Polydrusus griseomaculatus, endémique provençale des départements du Vaucluse où on ne la rencontre qu’au Mont Ventoux, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes, l’Otiorrhynque Otiorhynchus putoni, endémique des pâturages secs, ensoleillés et caillouteux entre 800 et 2 000 m d’altitude, des départements du Vaucluse, où on ne la trouve qu’au Mont Ventoux, au-dessus de 1 400 m d’altitude, des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Ces coléoptères sont accompagnées d’autres espèces remarquables comme Athous tomentosus, brachygomus bouyoni, Brachygomus megerlei, prédateur de larves de Cétoines (Protaetia aeruginosa et P. fieberi notamment), qui occupe les cavités hautes dans les vieux arbres, les Cerambycidae Chlorophorus glaucus, espèce à répartition limitée à la méditerranée occidentale, recherchant le bois sec dans les forêts thermophiles, cantonnée en France principalement au littoral varois, le Lamie berger (Iberodorcadion fuliginator meridionale), sous-espèce aptère dont les larves terricoles se nourrissent de racines de fétuques, endémique de Provence, le Capricorne velouté (Cerambyx welensii), espèce principalement inféodée au bois sénescent de chênes dont se nourrit la larve, Cetonischema speciossissima, espèce d'affinité montagnarde et le Purpuricène globuleux (Purpuricenus globulicollis), espèce dont la larve affectionne le bois des branches terminales de feuillus, surtout des érables ainsi que le ténébrion Nalassus harpaloides.
Parmi les orthoptères figure l'Arcyptère provençale (Arcyptera kheili), espèce remarquable de criquet à mobilité réduite et endémique de Provence, qui peuple les pelouses sur les plateaux calcaires et garrigues ouvertes, le Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce cavernicole endémique franco-italienne du sud-ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides et le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest-méditerranéenne dont la sous-espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés.

Les lépidoptères sont représentés par des espèces méditerranéennes et montagnardes déterminantes comme le Semi Apollon (Parnassius mnemosyne), Papilionidés protégée au niveau européen, à la répartition fragmentée et localisée, dont la chenille vit sur la Corydale à bulbe plein (Corydalis solida), des clairières et lisières de bois, entre 500 et 2200 m d’altitude et le Moiré de Provence (Erebia epistygne), papillon d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea). Elles sont accompagnées par un cortège d’espèces remarquable dont l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce de Lycénidés, en régression, plutôt localisée, protégée au niveau européen, qui fréquente les bois clairs et les friches sèches à Serpolet, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce ouest méditerranéenne de Papilionidés, dont la chenille vit sur l’Aristoloche Aristolochia pistolochia et dont l’adulte fréquente les pentes sèches, éboulis et coteaux pierreux, la Diane (Zerynthia polyxena), espèce de Papilionidés,, de répartition méditerranéeo asiatique, habitant localement les chênaies claires et bien exposées et dont la chenille vit sur l’Aristoloche Aristolochia pistolochia, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable et en régression de Papilionidés, protégée au niveau européen, habitant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées des étages montagnard à alpin, l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce remarquable de lépidoptère d'affinité steppique, localisée et dont la sous-espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du sud et l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), espèce remarquable d’Hespéridés en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs.

Enfin, du côté des mollusques, citons la présence d’une espèce remarquable, la Perlée massue (Charpentieria itala), clausilie habitant les forêts de feuillus et les vieux murs en contexte boisé et dont les populations en agrégat sont morcelées en France, les données contemporaines étant seulement situées en région PACA, du Vaucluse aux Alpes-Maritimes.

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Le site intègre les contreforts nord de la montagne de Lure comprenant les versant sud dominés par les milieux ouverts et semi-ouverts et les falaises sur le versant nord.