ZNIEFF 940004137
RESERVE NATURELLE DE SCANDOLA

(n° regional: 00890000)

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Zone interdépartementale de type I, la réserve naturelle de Scandola située sur les communes d'Osani et de Galéria couvre une superficie d'environ 900 hectares et a été créée par le décret 75.1128 du 9 décembre 1975.

D'immenses falaises de porphyre rouge et de rhyolithe burinées par les tempêtes, des colonnades d'algues basaltiques surgissant de l'eau forment l'armature de cette presqu'île dont le front de mer est troué de grottes, hérissé de pitons vertigineux et flanqué d'îlots inaccessibles. Cet ensemble de formations géologiques spectaculaires aurait suffi à lui seul comme motif de classement en réserve naturelle.

A ce double intérêt géomorphologique et paysager de caractère exceptionnel s'ajoute un intérêt biologique, floristique et faunistique majeur.

Le littoral, essentiellement rocheux, laisse peu de place aux associations végétales marines mais la ou les falaises ne sont pas trop élevées, on peut y voir la rarissime Armeria Soleirolii, l'érodium de Corse, le séneçon à feuilles de marguerite...

Le pancrace d'Illyrie, très beau lys sauvage, est très abondant dans l'étage de l'oléo-lentisque, représenté par une brousse dense à myrtes et lentisques ou l'on note la présence de l'euphorbe arborescente.

L'étage du chêne-vert, dégradé par le feu et le surpâturage ancien, se présente sous la forme d'un maquis dense à arbousier, bruyère arborescente et ciste.

De nombreuses espèces végétales endémiques propres à la Corse et à la Sardaigne s'y rencontrent depuis le bord de mer jusqu'au sommet de la réserve, le Capo Purcile, à 560 mètres.

En mer, l'originalité réside dans la formation d'un trottoir d'algues encroûtantes qui marque la limite des eaux sur les falaises battues et la présence de l'herbier de posidonie qui prospère sur des sédiments meubles.

Il faut souligner l'incomparable richesse des formations algales en raison du caractère tourmenté des fonds rocheux, liée à la diversité des conditions écologiques favorables à leur implantation. Dès 1975, six espèces de rhodophycées nouvelles pour la flore de Corse ou de France ont été décrites par MM. BAUDOIN et VERLAQUE.

Coraux, gorgones, crustacés, poissons et coquillages prolifèrent sur ces fonds rocheux.

Les pointes extrêmes sont des lieux de passage pour les espèces migratrices : thon, liche, espadon, marsouin.

Le phoque moine, espèce en voie de disparition rapide dans le monde entier, habitait les grottes de la presqu'île.

Sur terre, les oiseaux constituent l'élément faunistique le plus spectaculaire. De belles colonies de goélands argentés sont installées sur les îlots. Des couples de cormorans de Desmaret se reproduisent dans les falaises alors que les pitons inaccessibles servent de refuge aux couples de balbuzards pêcheurs et de faucons pèlerins.

Merles bleus et fauvettes méditerranéennes hantent le maquis. L'aigle royal et le gypaète barbu s'y aventurent parfois, attirés par les quelques chèvres sauvages et par les poussins de goéland.

Cet ensemble exceptionnel est une zone de référence par la richesse de ses biocénoses rupestres et marines et constitue, bien évidemment, un site privilégié pour les études et recherches fondamentales ainsi que pour l'initiation à la nature.

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