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Le Cap Corse correspond à une étroite chaîne de montagne qui s’élève jusqu’à 1200 m d’altitude et dont les versants escarpés plongent brutalement dans la mer. La côte rocheuse, déchiquetées par les éléments, offrent un paysage tourmentées, qui ne s’apaise qu’à la faveur de quelques estuaires de ruisseaux et de leur basse vallée. Les petits ports aménagés par l’homme en ces lieux y portent le nom de « marine ».
La Marine d’Albo est localisée sur la côte ouest de Cap Corse au niveau de l’estuaire du « U Guadu Grande ». Ce petit ruisseau qui prend sa source vers 1000m d’altitude, dévale le versant montagneux au fond de gorges étroites avec un régime torrentiel. Au niveau de la côte 30, en aval du village d’Ogliastro, le fond de la vallée s’élargie un peu, tandis-que la pente du cours d’eau s’amenuise. On distingue alors dans le paysage quelques terrasses alluviales en cours de déprise agricole. De part et d’autre, les versants escarpés et pelés enserrent cet écrin de verdure.
La zone inscrite en ZNIEFF correspond donc à la basse vallée du « U Guadu Grande » depuis la côte 10, au niveau du hameau de Stazzona, jusqu’à la mer où se trouve la Marine d’Albo. L’eau cristalline du ruisseau s’écoule sur un lit de galets de serpentinite parsemé de blocs erratiques. Progressivement, les galets passent d’une taille décimétrique à centimétrique. Ces galets noirâtres veinés de vert qui recouvrent toute la plage participent grandement à l’atmosphère singulière qui émane des lieux. Dans ce secteur, le ruisseau a creusé plusieurs chenaux inégalement mouillés. En arrière plage, le chenal principal dessine quelques méandres tandis-qu’entre les anses, s’étends une zone humide boisée de faible surface.
Si l’extrémité aval est très facile d’accès depuis la Marine d’Albo et sa plage, il n’en va pas de même pour la partie située en amont du pont de la Départementale D80. En remontant en effet, le ruisseau s’enfonce rapidement entre les versants pentus des collines voisines. Seuls quelques petits sentiers, depuis la route 223 menant à Ogliastro, permettent encore un accès ponctuel aux terrasses puis au ruisseau.
Concernant les pressions anthropiques, signalons l’existence d’un pâturage extensif sur la zone humide de l’aval ainsi que sur les petites parcelles de prairies encore présentes au niveau des terrasses alluviales en contrebas de Stazzona.
Outre le charme paysager indéniable qui se dégage de cette Marine d’Albo et de ses alentours immédiats, l’intérêt naturaliste de cette zone réside dans la composition des ripisylves qui bordent les différents chenaux. Celles-ci recèlent en effet une population relativement étendue de Gattilier (Vitex agnus-castus) dont la surface est évaluée à près de 500 m2. Quelques pieds s’observent également sur les grèves de galets ou encore plus en retrait, sur les terrasses alluviales à plus de trente mètres du lit mouillé. Cette population fait partie des plus importante sur les 49 stations connues de Corse. Cette espèce totalement protégée sur le territoire national figure également dans le tome I de la liste rouge des espèces menacées au niveau national.
Autre élément remarquable, la présence en arrière plage d’un boisement de Tamarix (Tamarix africana). Ce dernier, probablement un des plus beaux de Corse, présente des sujets âgés aux troncs tortueux et rampants. Il s’étend depuis la plage de galets sur une bonne partie de la zone humide. Le Tamarix bénéficie d’une protection totale sur le territoire national et figure dans le Tome II de la liste rouge des espèces menacées au niveau national.
