Les affleurements littoraux au niveau de Cayenne et de Rémire-Montjoly constituent l'une des rares avancées rocheuses du territoire. Présents sur les sites de Montabo, Bourda, Montravel et au pied du Mont Mahury, ils constituent une entité géomorphologique exceptionnelle au niveau du Plateau des Guyanes.
La ZNIEFF couvre une superficie de 1 956 ha. Elle débute à l’Ouest de Cayenne au niveau du vieux port puis longe la côte jusqu’aux derniers affleurements rocheux situés à l’embouchure du fleuve Mahury. La délimitation de l’interface Terre-Mer pour cette ZNIEFF repose sur la limite des plus hautes eaux autorisant un chevauchement avec les ZNIEFF-continentales existantes, qui prennent comme limite celle des plus basses eaux. Cette superposition permet de prendre en compte la partie de l’estran recouverte à marée haute et soumise à la colonisation de la faune marine. Au large, la ZNIEFF s’étend au-delà des dernières roches cartographiées (rayon de 200 m en moyenne).
La faune marine fréquentant ces côtes rocheuses est remarquable. On peut citer notamment le Lamantin (Trichechus manatus) et le Dauphin de Guyane (Sotalia guianenis) inféodés aux eaux calmes et peu profondes des milieux estuariens et côtiers.
Les plages de Cayenne et de Rémire accueillent également de grands rassemblements de tortues marines qui viennent y pondre chaque année. La Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) est la principale espèce observée et est présente entre le mois d’avril et juillet. Quant aux Tortues luths (Dermochelys coriacea), la saison de ponte débute en mars jusqu’au mois d’août ; les pontes étant aujourd’hui plus importantes dans l’Est que dans l’Ouest. Les Tortues vertes (Chelonia mydas) pondent de façon plus anecdotique sur ces plages (entre février et juin), mais sont aussi observées le reste de l’année en train de se nourrir des algueraies sous-marines fixées au substrat rocheux.
Concernant l’ichtyofaune, les îlots rocheux qui constituent cette partie de la côte guyanaise offre un habitat remarquable pour une multitude d’espèces de poissons. C’est le cas du Mérou Géant (Epinephelus itajara) ou de la Carpe Rouge (Lutjanus cyanopterus) qui affectionnent particulièrement les sinuosités et cavités formées par les roches. Bien d’autres espèces y sont observées telles que le Croupia roche (Genyatremus luteus), Croupia de mer (Anisotremus surinamensis) ou le requin pointes noires (Carcharhinus limbatus) et requin nourrice (Nebrius ferrugineus).
Concernant l’avifaune, ces zones rocheuses constituent des reposoirs pour les laro-limicoles. Ainsi lors des grandes marées hautes, il n’est pas rare d’observer plusieurs milliers de bécasseaux, chevaliers ou pluviers. L’espèce la plus abondante est certainement le Bécasseaux semipalmé (Calidris pusilla) dont la Guyane accueille plus de 50% de la population mondiale en hivernage. On peut également citer la présence du Bécasseau de Bonaparte (Calidris fuscicollis), Bécasseau maubèche (Calidris canutus), Grand Chevalier à pattes jaunes (Tringa melanoleuca) ou encore du Petit Chevalier à pattes jaunes (Tringa flavipes).
Pour les Laridés, on observe fréquemment la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) en hivernage. Le Bec en ciseaux (Rynchops niger) utilise également les roches comme reposoirs, tandis que certaines espèces nicheuses du Connétable peuvent y être observées : Sterne de Cayenne (Sterna acuflavida eurygnatha), Sterne royale (Sterna maxima) et Mouette atricille (Leucophaeus atricilla).
Scan 25 IGN 2005/Scan littoral SHOM-IGN 2009/BD ortho IGN 2011/Trait de côte DEAL 2015