ZNIEFF 53M000001
MEN GARO

L’île présente dans sa partie médiane un étranglement, situé entre l’île Séhérés et le Port de la Corderie. Dans sa partie Sud, elle est séparée du continent par le chenal du Lastel. Dans sa partie Nord, elle est encadrée par les plateaux de la Horaine et des Echaudés dans son Nord-Est, et par le plateau des Sirlots dans son Nord-Ouest.

Toutes les stations prospectées au titre de cet inventaire ZNIEFF-MER ont présenté des chaos de roches granitiques gigantesques. Ils ont offert une topographie de type tombant sur fond de sable grossier coquiller et de maerl. Ces fonds sédimentaires peuvent être caractérisés de propres au niveau de ce début de secteur de la Côte de Granite rose, hormis la partie Ouest de l’île qui présente un talus alluvionnaire de chenal qui atténue grandement cet effet de chaos sur un fond cette fois plutôt de type sablo-vaseux.

L'exposition à la houle et aux vagues définit plusieurs « modes » : mode calme (ou abrité), mode battu (ou exposé), mode intermédiaire semi-battu (ou semi-exposé). Le mode calme correspond généralement à un site côtier, en fond de baie ou protégé par une barrière rocheuse, par opposition au mode battu rencontré autour des récifs du large ou sur les côtes ouvertes face aux vents dominants (Castric-Fey et al., 2001). 

Les fortes houles venues de l'Ouest et du Sud-Ouest battent la pointe de la Bretagne et elles produisent sur les Heaux de Bréhat (et au large de Saint-Malo) des vagues de 8 à 9 m de hauteur maximale annuelle. Cette hauteur est de 13m sur la côte sauvage de Belle-Ile, de 16 m à Ouessant mais n’est plus que de 7 à 8 m en Manche orientale.

Les houles provoquent des remises en suspension des sédiments et des déplacements de matériaux (Castric-Fey et al., 2001).

Concernant les courants de marée des Heaux de Bréhat au phare du Four, alors qu'ils sont giratoires au large, ils deviennent à peu près alternatifs près de la côte et très souvent élevés (2 à 4 noeuds), et dans la partie externe des accès, les courants traversiers sont d’ailleurs assez fréquents. Dans les indentations de la côte, les courants sont variables d'un point à l'autre en direction et en vitesse. En baie de Lannion, les vitesses sont plus faibles (1,5 à 2 noeuds) (www.ifremer.fr). Sur l’ensemble des stations du secteur de Bréhat, étudiées en plongée, nous avons pu constater un important décalage de l’heure d’étale de haut et de bas de marée, qui se situe entre 1H30 et 2H par rapport à l’heure d’étale donnée par le SHOM. Ceci s’explique en grande partie par l’exposition de l’île à un courant de marée fort à très fort (surtout pour nous plongeurs !), même par petit coefficient. En effet, il est en moyenne supérieur à 1 noeud, 45 minutes après étale effective sur site. 

D’autre part, pendant la semaine de mission, nous avons eu une météo avec un vent de Nord-Est allant de force 2 à 4-5 beaufort et une houle croisée de Nord-Ouest de 1 à 1,5 mètres. Les stations situées au Nord d’un alignement entre la balise latérale Tribord Ar Rodellou dans le chenal du Trieux et Men Bras Logodec côté île, présentent dès les hauts niveaux un mode de type battu.