2330 - Dunes intérieures avec pelouses ouvertes à Corynephorus et Agrostis

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractères généraux

Les pelouses pionnières des sables siliceux plus ou moins mobiles constituent un habitat rare des dunes acidiphiles intérieures des régions continentales à atlantiques.
En France, le développement optimal de l’habitat est associé à quelques situations primaires de dunes sableuses intérieures d’origine éolienne (« mers de sable » des régions tertiaires du Bassin parisien, sables continentaux des Vosges du Nord, sables de Gascogne). Presque partout, les interventions anthropiques et notamment la fixation des dunes par enrésinement massif ont stoppé l’activité de ces dunes éoliennes et réduit la mobilité des sables. Plus rarement, l’habitat existe ponctuellement en contexte de perturbations hydrodynamiques sur les terrasses plus ou moins régulièrement rajeunies par les inondations des grands fleuves (Loire, Allier). Ailleurs, il s’agit de situations secondaires héritées pour une part des traditions de parcours pastoraux et pour une autre part de perturbations anthropiques ponctuelles (carrières). Le lapin qui affectionne les substrats sableux propices au creusement de terriers a longtemps joué un rôle déterminant dans le maintien de ces communautés, rôle aujourd’hui en déclin considérable depuis la crise de la myxomatose.
L’aspect de l’habitat est habituellement celui d’une pelouse très écorchée avec un recouvrement herbacé assez faible dans les stades pionniers, rapidement colonisée par un tapis de mousses et de lichens très développé. Le Corynéphore (Corynephorus canescens), graminée en touffes bleutées raides, donne souvent la physionomie d’ensemble de ces végétations. En France, l’habitat est surtout représentatif du domaine biogéographique continental, mais s’avance localement dans le domaine atlantique.
Dans les phases de fixation progressive des sables, diverses plantes vivaces prennent une extension importante qui annonce le passage aux pelouses sèches acidiphiles des Nardetea strictae. C’est notamment le cas de l’Agrostide des sables (Agrostis vinealis) dont seules les premières phases de colonisation sont à considérer ici.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
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