Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Les « landes oroméditerranéennes » recouvrent un ensemble varié de formations végétales riches en végétaux ligneux bas (inférieur à 2 m en général) des montagnes méditerranéennes sèches. L’adaptation à la sécheresse est marquée par l’abondance de chaméphytes et de nanophanérophytes épineux, aux aspects de buissons bas ou de coussinets vulnérants. Le plus souvent, ce sont des Fabacées épineuses qui contribuent à leur physionomie : Echinospartum horridum, Genista lobelii,
G. hispanica subsp. occidentalis, G. salzmannii, G. scorpius, Astragalus sempervirens. En fonction des étages, de la hauteur des ligneux, une terminologie variée et floue est souvent utilisée : landes-hérisson, landes, garrigues ou fruticées épineuses.
Le déficit hydrique joue un rôle essentiel dans le développement de ces landes méditerranéennes d’altitude, plus que la nature même du substrat. Sauf en Corse, elles sont d’ailleurs installées sur des sols calcaires ou marneux squelettiques ou peu évolués, ce qui rompt avec l’image habituelle de landes associées aux sols siliceux acides. Sur les sols calcaires lessivés du Pays basque, on peut d’ailleurs observer le passage progressif de landes méditerranéennes à Genêt occidental aux landes atlantiques.
Une autre ambiguïté tient aussi à la complexité structurale de ces végétations méditerranéennes d’altitude riches en chaméphytes et nanophanérophytes où les plantes s’étagent selon plusieurs compartiments structuraux : « pelouse », « garrigue », « lande », « fruticée ». L’intrication dynamique et horizontale de ces quatre ensembles en rend difficile l’analyse typologique, ce qui fait que, par souci de simplification, le terme de « landes » s’appliquera en fait ici au complexe structural dans son ensemble.
En altitude (étage oroméditerranéen), ou plus bas sur les rebords de corniches, les crêtes ventées (étages montagnard et supra-méditerranéen), l’habitat est primaire et plus ou moins stable. Ailleurs, il est d’origine secondaire et fortement lié au pastoralisme. Les fluctuations de ces usages pastoraux induisent une grande variabilité morphologique et structurale de ces landes.
Ce type d’habitat, représentatif des domaines biogéographiques alpin et méditerranéen, est largement répandu dans les Alpes méridionales, les Pyrénées et en Corse où il occupe des superficies importantes. Les landes primaires occupent des niches restreintes et certaines sont extrêmement rares.
Le principal objectif de gestion consiste à lutter contre la fermeture de ces milieux par l’extension du Genêt (très) épineux et par l’enrésinement. Cela peut passer par un pâturage précoce et une conduite serrée, par le débroussaillage ou par un brûlage dirigé très bien contrôlé.
En pleine saison d’estive, le maintien d’un pâturage extensif permet d’entretenir la strate pelousaire tout en évitant le surpiétinement et l’érosion des sols.

L’habitat brosse un large spectre bioclimatique et édaphique et réunit des types de « landes » appartenant à des unités phytosociologiques plus ou moins éloignées. Sa déclinaison en huit habitats élémentaires suit le système phytosociologique et s’appuie sur deux coupures majeures : -d’une part, les pelouses et garrigues xérophiles à méso-xérophiles, subméditerranéennes, et supra- à oroméditerranéennes (ordre des Ononidetalia striatae); -d’autre part, les fruticées supraméditerranéennes et montagnardes à xérophytes épineux de Corse et de Sardaigne (classe des Carlinetea macrocephalae).
Secondairement, des subdivisions pratiques par région géographique ou par étage ont été faites.

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