6440 - Prairies alluviales inondables du Cnidion dubii

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractères généraux

Les prairies hygrophiles continentales de fauche constituent un ensemble de prairies à biomasse élevée, largement déve
loppé en Europe centrale et qui atteint en Alsace sa limite occidentale. Dans cette région, ces prairies inondables, installées dans des dépressions topographiques bien marquées, sont confinées au grand ried du Rhin et conditionnées par les remontées hivernales régulières de la nappe phréatique. Un cortège floristique continental très original leur est associé : Sélin douteux [Kadenia dubia (= Cnidium venosum)], Ail anguleux (Allium angulosum), Violette élevée (Viola elatior)…
Ces prairies, à forte dominance d’hémicryptophytes et de géophytes, s’installent sur des sols alluvionnaires hydromorphes riches en bases. Elles présentent typiquement une importante diversité floristique, généralement organisée en deux strates bien distinctes.
Vers l’ouest, ces prairies humides continentales sont relayées par les prairies atlantiques à subcontinentales, longuement inondables, de l’Oenanthion aquaticae, ne relevant pas de la directive « Habitat ». Les limites entre ces deux ensembles prairiaux sont parfois difficiles à trancher, notamment dans les régions lorraines et bourguignonnes, et ont prêté à des interprétations diverses de cet habitat de la directive. De même, la distinction entre les prairies hygrophiles continentales méso-eutrophes, représentant au sens strict l’habitat 6440, et les prés oligotrophes basiclines continentaux à Molinie bleue (alliance de l’Allio angulosi-Molinienion caeruleae), autre habitat de la directive (code 6410), n’est pas toujours reconnue.
L’interprétation donnée ici s’appuie sur la seule synthèse phytosociologique d’ensemble disponible à ce jour et publiée par B. DE FOUCAULT (1984).
De par leur caractère très humide, ces prairies ne peuvent être entretenues que par des fauches retardées, avec exportation des produits.

Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)

CARBIENER R., 1984. – La grand Ried central d’Alsace : écologie et évolution d’une zone humide d’origine fluviale rhénane. Bull. Ecol., 14 (4), 249-277.

GEISSERT F., 1954. – Une espèce nouvelle pour la flore française : Cnidium venosum Koch, syn. Cnidium dubium (Schkuhr) Tellung., Seseli venosum, etc. Bull. Soc. Bot. Fr., 101 : 108-112.

KLEIN J.-P., CARBIENER R., GEISSERT F., BERNARD A. et RASTETTER V., 1993. – Plantes hygrophiles en régression : statut actuel en Alsace (deuxième partie). Bull. Association. Philomatique Alsace-Lorraine, 29 : 91-115.

KORNECK D., 1962. – Die Pfeifengraswiesen und ihre wichtigsten Kontaktgesellschaften in der nördlichen Oberrheinebene und im Schweinfurter Trockengebiet ; II – Die Molinieten feuchter Standorte. Beitr. naturk. Forsch. SW-Deutschl., 21 (2), 165-190.

OBERDORFER E., 1983. – Süddeutsche Pflanzengesellschaften. 2e éd. Teil III, 455 p., G. Fischer Verlag, Stuttgart.

PHILIPPI G., 1960. – Zur Gliederung der Pfeifengraswiesen im südlichen und mittleren Oberrheingebiet. Beitr. naturk. Forsch. SW-Deutschl., 19 (2), 138-186.