Classification des habitats CORINE biotopes
Date de mise à jour du jeu de données
03/09/2015
Auteurs de la typologie
Pierre Devillers, Jean Devillers-Terschuren et Jean-Paul Ledant (Institut Royal des Sciences Naturelles, Bruxelles) pour la version originale de 1991.
Myriam Bissardon et Lucas Guibal sous la direction de Jean-Claude Rameau (École nationale du génie rural, des eaux et des forêts, Nancy / ENGREF) pour la traduction française de 1997.
Auteurs de la table
Vincent Gaudillat (UMS PatriNat, AFB-CNRS-MNHN)
Territoire(s) concerné(s)
Europe de l'Ouest (Europe des 12 de l'époque : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal)
Organisme responsable
Commission européenne
Langue d'origine des données
UK, FR
Contexte
La typologie CORINE biotopes est un système hiérarchisé de classification des habitats européens élaboré dans le cadre du programme CORINE (Coordination of Information on the Environment). L'objectif était d'identifier et de décrire les biotopes d'importance majeure pour la conservation de la nature au sein de la Communauté européenne. Cette typologie parue en 1991 (Devillers et al.) comporte 2584 codes répartis en 7 grandes familles de milieux (1. Coastal and halophytic communities, 2. Non-marine waters, 3. Scrub and grassland, 4. Forests, 5. Bogs and marshes, 6. Inland rocks, screes and sands, 8. Agricultural land and artificial landscapes). Les habitats naturels et semi-naturels sont plus ou moins détaillés selon les cas avec une précision accrue pour certains types de végétations considérés comme ayant un fort intérêt patrimonial en Europe, les autres habitats sont traités plus sommairement. La typologie s'appuie largement sur la classification phytosociologique - avec laquelle elle propose des correspondances indicatives -, mais intègre également d'autres paramètres comme la dominance physionomique d'une espèce ou une localisation géographique donnée. Les codes à un chiffre correspondent aux grandes familles de milieux citées précédemment, on ajoute ensuite un autre chiffre puis une décimale et jusqu'à 6 chiffres après la décimale pour décrire des types de végétation de plus en plus précis. Cette typologie n'ayant fait l'objet d'aucune édition française, une traduction non officielle en français d'une partie de la typologie a été réalisée par l'ENGREF en 1997 (Bissardon, Guibal & Rameau). Elle suit le texte original sans ajout de texte (mis à part 2 nouveaux codes par rapport à la version de 1991) mais seuls ont été repris les codes qui selon les auteurs concernaient la France. Il est à noter que les champs correspondants n'ont pas toujours été traduits dans leur intégralité.
Description du travail
Mise en table de la typologie CORINE biotopes avec mise en parallèle de la version originale de 1991 avec la version en français de 1997. Quelques petites corrections (essentiellement orthographiques ou typographiques) ont été apportées à l'occasion de la mise en table des textes. La création d'un champ "France" permet de filtrer les habitats présents dans notre pays, il s'agit des habitats de la version en français de 1997 auxquels quelques habitats supplémentaires qui n'avaient pas été retenus dans celle-ci ont été ajoutés. Les intitulés et descriptifs de ces derniers ont été traduits dans leur intégralité (sauf précision contraire, ces traductions ont été effectuées par l'UMS PatriNat). Exceptionnellement, quelques habitats cités dans la version en français ont été retirés car considérés comme absents en France. Au total, au 19/07/2019, 1486 habitats sont considérés présents ou à rechercher en France. Dans le fichier Word de la version de 1991, le code 22.5 de la version papier est absent et on remarque le codage en 41.F3 de l'habitat 41.F13 de la version papier (qui lui ne figure pas dans le fichier). Ces deux éléments ont été corrigés dans la présente table de manière à respecter la version papier, soit ajout du 22.5 et correction du 41.F3 en 41.F13. 2 codes apparaissant dans la version de 1997 n'existent pas dans la version originale anglaise : 15.811 (Steppes à Lavande de mer ibériques) et 15.8114 (Steppes à Lavande de mer catalano-provençales). Ils ont néanmoins été ajoutés à la table générale, mais sans intitulé ou descriptif en anglais. Au chapitre 86 de la version de 1997 (papier et fichier original) les codes 86.411 à 86.6 ont été notés par erreur 84.411 à 84.6 ; ces codes ont été corrigés dans la présente base. Pour la détermination de la présence des unités en France, les codes CORINE biotopes mentionnés dans la version en français de 1997, étant considérés présents en France, ont servi de point de départ. Ils ont ensuite été complétés à l'aide de différents documents mentionnant des habitats CORINE biotopes présents en France : les Cahiers d'habitats (qui proposent des correspondances avec les habitats CORINE biotopes), la liste des habitats CORINE biotopes incorporée au logiciel Znieff, l'annexe 1 (listes des espèces et habitats déterminants et remarquables) de l'actualisation des Znieff de PACA (DIREN PACA, 2004). Enfin, la présence en France de certaines unités a pu être établie à dire d'experts par l'UMS PatriNat, en lien avec des experts habitats (conservatoires botaniques nationaux...).
Origine du jeu de données
- Version originale en anglais (Devillers et al., 1991) : fichier Word envoyé par Dorian Moss le 09/11/2007 ("CORINE HABITATS 1991.rtf"). Ce fichier comporte de légères différences avec la version éditée papier ; il s'agit généralement de différences typographiques, ponctuellement du remplacement d'un mot par un autre.
- Version en français (Bissardon et al., 1997) : fichier Word envoyé par Jean-Claude RAMEAU (ENGREF) ("corin97.doc") correspondant au texte de la version éditée papier.
Références bibliographiques
Devillers P., Devillers-Terschuren J., Ledant J.-P. & coll., 1991. CORINE biotopes manual. Habitats of the European Community. Data specifications - Part 2. EUR 12587/3 EN. European Commission, Luxembourg, 300 p.
Bissardon M., Guibal L. & Rameau J.-C., 1997. Corine biotopes. Version originale. Types d'habitats français. ENGREF, Nancy, 217 p.
Référencement
Devillers P., Devillers-Terschuren J., Ledant J.-P. & coll., 1991. CORINE biotopes manual. Habitats of the European Community. Data specifications - Part 2. EUR 12587/3 EN. European Commission, Luxembourg, 300 p. Traduction pour les types d'habitats présents en France : Bissardon M., Guibal L. & Rameau J.-C., 1997. Corine biotopes. Version originale. Types d'habitats français. ENGREF, Nancy, 217 p. Mise en table : UMS PatriNat / INPN, septembre 2019.
Dernière modification
Dans la version 5 d'HABREF, le statut des habitats 42.23 et 42.232 est passé de "Présent" à "Absent" en France.
Descriptif officiel
Wetlands mostly or largely occupied by peat- or tufa-producing small sedge and brown moss communities developed on soils permanently waterlogged, with a soligenous or topogenous base-rich, nutrient-poor, often calcareous water supply, and with the water table at, or slightly above or below, the substratum. Peat formation, when it occurs, is infra-aquatic. Calciphile small sedges and other Cyperaceae usually dominate the mire communities, which belong to the Caricion davallianae, characterized by a usually prominent "brown moss" carpet formed by Campylium stellatum, Drepanocladus intermedius, D. revolvens, Cratoneuron commutatum, Acrocladium cuspidatum, Ctenidium molluscum, Fissidens adianthoides, Bryum pseudotriquetrum and others, a grasslike growth of Schoenus nigricans, S. ferrugineus, Eriophorum latifolium, Carex davalliana, C. flava, C. lepidocarpa, C. hostiana, C. panicea, Juncus subnodulosus, Scirpus cespitosus, Eleocharis quinqueflora, and a very rich flora including Tofieldia calyculata, Dactylorhiza incarnata, D. traunsteineri, D. traunsteinerioides, D. russowii, D. majalis ssp. brevifolia, D. cruenta, Liparis loeselii, Herminium monorchis, Epipactis palustris, Pinguicula vulgaris, Pedicularis sceptrum-carolinum, Primula farinosa, Swertia perennis. Wet grasslands (Molinietalia caerulaea, 37), tall sedge beds (Magnocaricion, 53.2), reed formations (Phragmition, 53.1), fen sedge beds (Cladietum mariscae, 53.3), may form part of the fen system, with communities related to transition mires (54.5, 54.6) and amphibious or aquatic vegetation (22.3, 22.4) or spring communities (54.1) developing in depressions. The subunits below, which can, alone or in combination, and together with codes selected from the categories just mentioned, precise the composition of the fen, are understood to include the mire communities sensu stricto (Caricion davallianae), their transition to the Molinion, and assemblages that, although they may be phytosociologically referrable to alkaline Molinion associations, contain a large representation of the Caricion davallianae species listed, in addition to being integrated in the fen system; this somewhat parallels the definition of an integrated class Molinio-Caricetalia davallianae in Rameau et al., 1989. Outside of rich fen systems, fen communities can occur on small surfaces in dune slack systems (16.3), in transition mires (54.5), in wet grasslands (37), on tufa cones (54.121) and in a few other situations. The codes below can be used, in conjunction with the principal code relevant, to signal their presence. Rich fens are exceptionally endowed with spectacular, specialized, strictly restricted species. They are among the habitats that have undergone the most serious decline. They are essentially extinct in several regions and gravely endangered in most. A very few large systems remain, in particular in pre-Alpine Bavaria, in the Italian pre-Alps, in collinar and montane eastern France, in northeastern Germany, in the coastal marshes of northern France, in southeastern and northern England, in Wales and in Ireland.
Description en français
Zones humides occupées principalement ou en grande partie par des communautés de petites Laîches et de Mousses brunes productrices de tourbes ou de tufs. Ces formations se développent sur des sols gorgés d'eau en permanence, avec une alimentation en eau soligène ou topogène très alcaline, pauvre en nutriments, souvent calcaire. La nappe d'eau est au niveau ou légèrement au-dessous ou au-dessus du sol. La formation de tourbe, quand elle se produit, se fait sous l'eau. Des petits Carex calciphiles et autres Cyperacées sont généralement dominants dans les communautés des bas-marais, qui appartiennent au Caricion davallanae, caractérisées par un tapis généralement dominant de "Mousses brunes", formé par Campylium stellatum, Drepanocladus intermedius, D. revolvens, Cratoneuron commutatum, Acrocladium cuspidatum, Ctenidium molluscum, Fissidens adianthoide, Bryum pseudotriquetrum et autres, des végétations herbacées de Schoenus nigricans, S. ferrugineus, Eriophorum latifolium, Carex davalliana, C. flava, C. lepidocarpa, C. hostiana, C. panicea, Juncus subnodulosus, Trichophorum cespitosum, Eleocharis quinqueflora et une très riche flore comprenant Tofieldia calyculata, Dactylorhiza incarnata, D. traunsteineri, D. cruenta, Liparis loselii, Herminium monorchis, Epipactis palustris, Pinguicula vulgaris, Primula farinosa, Swertia perennis. Les prairies humides (Molinietalia caerulaeae, 37), les peuplement de grands Carex (Magnocaricion, 53.2), les roselières (53.1), les cladiaies (Cladietum mariscae, 53.3) peuvent faire partie du système du bas-marais, avec des communautés apparentées aux marais de transition (54.5, 54.6) aux végétations amphibies ou aquatiques (22.3, 22.4) ou aux communautés de sources (54.1) développées dans les dépressions. Les subdivisions reprises ci-dessous qui, seules ou combinées entre elles et combinées avec les codes issus des catégories qui viennent d'être mentionnées, peuvent préciser la composition du marais. Ces unités sont conçues de manière à inclure les communautés des bas-marais alcalins (Caricion davallianae), leur transition vers le Molinion, ainsi que des ensembles intégrés dans le système du bas-marais qui, quoique phytosociologiquement pouvant être rattachés aux associations alcalines du Molinion, contiennent une grande représentation des espèces du Caricion davallianae. Ceci équivaut en quelque sorte à la définition d'une classe synthétique des Molinio-Caricetalia davallianae dans Rameau et al., 1989. Outre les systèmes de bas-marais alcalins riches, des communautés de bas-marais peuvent exister sur des petites surfaces à l'intérieur des systèmes de pannes dunaires (16.3), des tourbières de transition (54.5), des prairies humides (37), sur des cônes de tufs (54.121) et dans quelques autres situations. Les codes ci-dessous peuvent être utilisés en association avec le code principal approprié pour indiquer leur présence. Les bas-marais alcalins riches sont exceptionnels car dotés en espèces spectaculaires, spécialisées, de répartition strictement limitées. Ils font partie des habitats qui ont subi la régression la plus grave. Ils ont pratiquement disparu de certaines régions et sont gravement menacés dans d'autres. Il ne reste que très peu de grands systèmes, en particulier dans les collines et montagnes de l'est de la France, ...
Correspondances phytosociologiques
Tofieldietalia (Caricetalia davallianae): Caricion davallianae
Bibliographie
Devillers P., Devillers-Terschuren J., Ledant J.-P. & coll., 1991. CORINE biotopes manual. Habitats of the European Community. Data specifications - Part 2. EUR 12587/3 EN. European Commission, Luxembourg, 300 p. (Source)
Duvigneaud, 1947 ; Braun-Blanquet, 1954, 1971a ; Ellenberg 1963, 1988 ; Vanden Berghen, 1963 ; Braun-Blanquet et al., 1964 ; Berset, 1969 ; Géhu and Wattez, 1971 ; Herbauts, 1971 ; Parent, 1973 ; Westhoff and den Held, 1975 ; Schumacher, 1977 ; Guinochet and Vilmorin, 1978 ; Dierssen, 1978 ; Ratcliffe, 1980 ; Wheeler, 1980a, b, c ; Jermy et al., 1982 ; Lembrechts and Van Straaten, 1982 ; Wheeler et al., 1983 ; Schmid, 1984 ; Nordiska ministerradet, 1984 ; Bournérias, 1984 ; Rivas-Martinez, Diaz et al., 1984 ; Gruber, 1984 ; Dupias, 1985 ; Diaz Gonzalez and Fernandez Prieto, 1987 ; Rameau et al., 1989 ; Oberdorfer, 1990.