F48-05 - Ericetum tetralicis (P. Allorge 1922) Jonas ex Thébaud 2012

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Lande tourbeuse asséchée temporairement sur sol organominéral, anmoor.

Nom cité du syntaxon

Ericetum tetralicis (P. Allorge 1922) Jonas ex hoc loco (Ein atlantisches Übergangsmoor (Heidemoor) im Emslande : 7).

Synonymes

Syn. nom. : Sphagnum compactum reiches Tetralicetum Jonas 1932 ;
Syn. syntax. : Ericetum tetralicis P. Allorge 1922 (nom. inval.) ;
Syn. inclus : Tetralicetum cladoniosum Jonas 1932 ; Ericetum tetralicis Schwick. 1933 ; Ericetum tetralicis boreoatlanticum (Ghestem & Vilks, 1980).

Type nomenclatural

Lectotypus nominis hoc loco : rel. 4, tab. 2, p. 6 (Jonas, 1932).

Physionomie

Lande dominée par Erica tetralix, Calluna vulgaris, Trichophorum cespitosum, Molinia caerulea…

Combinaison caractéristique d'espèces

Présence de taxons des sols organominéraux comme Juncus squarrosus ; rareté des sphaignes turfigènes ombrotrophiles ; Erica tetralix ; Sphagnum compactum ; d : Sphagnum tenellum, Hypnum jutlandicum, Cladonia sp.

Variations

- 48-05-01 : typicum ; syn. syntax : Sphagnum compactum reiches Tetralicetum Jonas 1932 ; Ericetum tetralicis typicum Tüxen 1937. ; présent en Limousin ;
- 48-05-02 : cladonietosum impexae Jonas 1932 ; syn. syntax. : Ericetum tetralicis cladonietosum (Jonas 1932) Tüxen 1937 ; plantes des Calluno - Ulicetea plus fréquentes, hygrophiles moins fréquentes ; sur substrat plus sec et érodé ; avec Cladonia plur. sp., Hypnum cupressiforme s.l., Pleurozium schreberi ; à rechercher en France.

Synchorologie

Limousin, Ardennes, Bretagne.

Axes à développer

Allorge (1922) décrit une « bruyère spongieuse à Erica tetralix » en citant le nom d'Ericetum tetralicis, avec une certaine ambiguité, sans explicitement nommer son association comme telle. On peut donc considérer que le nom « Ericetum tetralicis » n'est pas validement publié (art. 3c). On peut aussi considérer que le nom de « Ericetum tetralicis » Allorge 1922 est un nomen dubium car ses relevés sont réalisés dans des complexes d'associations. Ce même auteur (1926) décrit un « tetralicetum sphagnosum », cette fois explicitement mentionné en tant qu'association, qu'il distingue de son Ericetum tetralicis de 1922 ; Par contre le rang indiqué (association) ne correspond pas à la forme du nom (terminaison « osum ») ; ce nom n'est donc pas valide (art. 3e). De plus, l'un comme l'autre, ces noms d'« Ericetum tetralicis Allorge 1922 » ou de « Tetralicetum sphagnosum Allorge 1926 », correspondent à des complexes de groupements, surtout le premier. La première publication valide de l'Ericetum teralicis est celle de Jonas 1932 sous les noms de Tetralicetum cladoniosum (sous-association à Cladonia) et de Sphagnum compactum reiches Tetralicetum (Tetralicetum à Sphagnum compactum abondant). Les 2 tableaux de relevés donnés par Jonas montrent très clairement que son Tetralicetum se rapporte à une lande tourbeuse et non plus à un complexe d'associations. C'est ce sens qu'a pris depuis, chez la plupart des auteurs, le nom d'Ericetum tetralicis (Schwickerath, 1933 ; Tuxen, 1937 ; Moore, 1968 ; Dierssen, 1982, Schaminée et al., 1995…) sur lequel une certaine unanimité se fait sans grand risque de confusion ; il ne s'agit donc pas d'un nomen ambiguum (art. 36). Il est ainsi justifié, en accord avec Dierssen (1982), de garder ce nom sous celui de « Ericetum tetralicis (Allorge 1922) Jonas 1932 ». Dierssen cite comme type nomenclatural le Tetralicetum cladoniosum (tab. 3 p. 7) de Jonas mais ne donne pas de relevé type. L'Ericetum tetralicis n'ayant pas été typifié, nous proposons un lectotype dans le tableau 2 de son Sphagnum compactum reiches Tetralicetum qui correspond mieux à la sous-association type alors que le Tetralicetum cladoniosum est une communauté asséchée. Ces landes turficoles ne doivent pas être confondues avec les landes sur sols minéraux humides de l'Ulicion minoris.

Bibliographie

 Thébaud G., 2011. Contribution au prodrome des végétations de France : les Oxycocco palustris – Sphagnetea magellanici Braun-Blanq. & Tüxen ex V. Westh., Dijk, Passchier & Sissingh 1946 (tourbières acides eurosibériennes). J. Bot. Soc. Bot. France, 56 : 69-97. (Source)

Allorge (1922 & 1926)

Ghestem & Vilks, 1980

Jonas, 1932

Royer et al., 2006.

Schwickerath, 1933

Tüxen, 1937